Zoom sur la liqueur de café (+ notre sélection de produits)

© Ambitious Studio* - Rick Barrett via Unsplash
Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Notre expert ès flacons sirote les tendances et noie les idées reçues. Cette semaine, focus sur la 
liqueur de café.

« Wake me up, f***k me up. » La légende veut que ce soit cette injonction de fin de soirée qui ait présidé à la naissance de 
l’Espresso Martini. A la commande ? Un mannequin en passe de devenir célèbre. A la réalisation ? Richard Arthur Bradsell, mixologiste londonien. Nous sommes au début des années 80 et les relations hommes-femmes vont droit au but.

Redbull des années 80

Alléché par la proposition d’une nuit torride, « Dick » Bradsell concocte une recette efficace avec ce qu’il a sous la main : de la vodka, du café sous forme d’espresso – à l’époque, on n’a rien inventé de mieux pour rester éveillé, le Red Bull ne débarquera sur le marché autrichien qu’en 1987 –, de la liqueur de café, ainsi que du sirop de sucre. Cette création géniale, intense et pénétrante, dont le nom renvoie à la forme du verre, va connaître un second souffle une quarantaine d’années plus tard.

Pourquoi ce retour en grâce ? En raison de la véritable révolution que connaît le secteur caféiné. Exit le café de commodité, produit médiocre dont le prix est indexé sur les cours boursiers. En lieu et place, le café dit « de spécialité » voit le jour qui entend sacrer le terroir et les petits producteurs. Ce changement de paradigme ouvre une perspective inédite à l’Espresso Martini. Dans le verre, ce sont désormais des notes de fruits rouges qui surgissent, très loin de l’amertume sans nuance que l’on avait coutume de boire par le passé.

Il n’en faut pas plus pour qu’un travail de sourcing similaire s’effectue sur un autre ingrédient majeur de la recette, à savoir la liqueur de café, breuvage dont l’origine est incertaine – Alicante au XIIIe siècle pour certains, la Jamaïque au XVIIe pour d’autres – mais dont la popularité est grande : il fait également partie intégrante du White Russian, cocktail culte siroté à longueur de journée par « The Dude » dans The Big Lebowski. Le graal ? Une version qui ferait l’impasse sur les colorants et autres arômes de synthèse.

Nos liqueurs de café goûtées et approuvées

Kahlua

Couleur très foncée. Nez puissant de café. En bouche, cette liqueur de café qui appartient au groupe Pernod-
Ricard se distingue par une impression massive de sucre, qui masque presque les arômes de café 100 % arabica.

20 euros, delhaize.be

Mr. Black

Couleur moyenne (on dirait du cola). Avec 23 % de volume d’alcool, cette liqueur australienne basée sur un « cold brew » (extraction à froid) offre une sensation de café de grande intensité. Notes amères en 
arrière-bouche.

37 euros, migsworldwines.be

Rhum Café,
Maurice-Ferroni

Ajoutant une pointe de rhum à la liqueur de café, cette boisson puissante, 40 % de volume d’alcool, est marquée par des arômes de vanille, des épices et une présence de sucre atténuée.

43,90 euros,
rhumattitude.com

Hasselt Kaffe, Smeets,

La couleur claire laisse présager une préparation plutôt aqueuse. Un nez discret confirme l’impression. La bouche déçoit, elle aussi, qui évoque bien plus le sucre que le café (présent sous forme d’arômes).

15 euros, bruggeman.be Prix mentionnés à titre indicatif.

Lire aussi: Zoom sur le chinotto (+ notre sélection de produits)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content