Zoom sur le limoncello, l’indétrônable digestif citronné (+notre sélection de produits)

limoncello
Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Notre expert ès flacons sirote les tendances et noie les idées reçues. Cette semaine, focus sur l’indémodable limoncello.

On le sait, les temps sont durs pour les digestifs, ces boissons d’après-repas qui s’accommodent mal des tests d’alcoolémie ponctuant le retour chez soi. C’est particulièrement vrai des liqueurs dont les contours plus que doux s’attirent en plus les foudres d’une époque déjà saturée de sucre.

Des origines troubles

Assez miraculeusement, le limoncello tire son épingle du jeu – il fait partie de ces flacons auxquels peu résistent quand ils sont proposés en guise d’extrême-onction gastronomique. Pourquoi? Pour une raison d’équilibre gustatif assez évidente: l’acidité et l’amertume du citron viennent tempérer une sucrosité excessive. «It’s a match», pourrait-on résumer.

Il reste que les origines de ce breuvage se perdent dans la nuit des temps… mais se retrouvent souvent du côté des monastères. En Italie, de nombreux textes attestent que dès les débuts du XVIIe siècle, moines et moniales assuraient la production d’une boisson assez proche de ce que l’on désigne sous le terme «limoncello». Notamment les religieuses du couvent de Santa Rosa, à Conca dei Marini, qui utilisaient une liqueur similaire à base d’agrumes pour donner son goût à la sfogliatella Santa Rosa, une délicieuse pâtisserie à base de citron. Ce n’est toutefois qu’au début du XIXe que le limoncello, tel que nous le connaissons aujourd’hui, a vu le jour.

Pour l’amateur, le graal consiste en un flacon produit à partir d’un type de citron bien précis, à savoir le sfusato amalfitano, particulièrement généreux en huile essentielle et marqué par un jus à l’acidité prononcée. Malheureusement, cette merveille se fait rare: seuls 700 hectares en sont cultivés – le rendement moyen étant de 2 tonnes par hectare. Du coup, ce sont des extraits de zeste de citron à l’origine incertaine qui pullulent majoritairement aux quatre coins des rayonnages. Faute de grives, on mange des merles.

Limoncelli goûtés et approuvés

Limonzero, Pallini, 15,80 euros, drankdozijn.be

Si le limoncello est produit en Ligurie, 
il porte le nom de «limoncino». Cette liqueur jaune pâle, moins marquée par le sucre, déploie une pointe d’amertume bienvenue. Le grand gagnant de cette dégustation.

Limoncello, Rau, 23,95 euros, rau.it

Le profil organoleptique de ce liquide sarde à la couleur 
intense ne laisse pas un souvenir impérissable à cause d’une amertume trop présente. Le fait qu’il soit vendu pour la moitié du prix en 
Italie n’aide pas.

Limoncello Biostilla, 24 euros, migsworldwines.be

De couleur transparente peu avenante, ce flacon entend se distinguer par son caractère bio. Hélas, son acidité plate, ses sensations artificielles et sa recette basée sur des extraits de citron (2%) ne convainquent pas.

Limoncino Portofino, Santa Maria al Monte, 23,50 euros, huis-aerts.be

Ce limoncello sans alcool signé par la maison romaine 
Pallini se targue de l’utilisation d’une 
infusion de citrons labellisés Costa d’Amalfi IGP. La bouche est déplaisante, évoquant un mix entre liquide vaisselle et brûlé.

Prix mentionnés à titre indicatif.

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