Architecture moderne: 7 bâtiments immanquables à Bruxelles
La capitale recèle de nombreuses constructions modernes. L’historienne de l’architecture Jacinthe Gigou lui consacre une carte pointant pas moins de 56 lieux remarquables.
1—La Wittockiana
Par Emmanuel de Callataÿ, Charly Wittock, Etienne Van den Berg, 1981-1995
Début 1980, Michel Wittock rassemble sa collection de manuscrits et autographes, pour fonder un musée, tout d’abord privé, mettant à l’honneur les arts du livre et de la reliure. Il choisit pour écrin la création d’un lieu novateur. Le bâtiment sera réalisé en deux phases: un premier volume en béton brut, construit par Emmanuel de Callataÿ en 1981, et une extension de verre bâtie en 1995. Entièrement vitrée, elle prend place sur le premier bloc de béton qui lui sert de socle. Le contraste des matières béton et verre forme un dialogue puissant entre force et fragilité. Les bâtiments sont agrémentés de plusieurs interventions d’artistes, dont des sculptures de Pierre Culot et le mobilier d’Emiel Veranneman.
21-23, rue du Bemel, à 1150 Woluwe-Saint-Pierre.
2—Gare Bruxelles-Congrès
Par Maxime Brunfaut, 1950-52
La halte Congrès est située sur la jonction ferroviaire Nord-Midi. Confiée à l’architecte Maxime Brunfaut (1909-2003), elle a été créée pour desservir la Cité administrative de l’Etat. Elle tire parti de la tour d’aération du tunnel haute de 25 m, qui dissimule un escalier de service derrière ses claustras en terre cuite. La tour et les murs latéraux sont couverts de bas-reliefs typiques des années 50, et un large auvent en aluminium couvre l’entrée. Très peu pratiquée aujourd’hui, elle dispose d’un bar ouvert lors de manifestations artistiques.
38-40, boulevard Pachéco, à 1000 Bruxelles.
3—Supermarché Rob
Par Albert Nottebaert, 1973
Dans les années 70, l’épicerie fine Rob souhaite mettre en avant son prestige en se distinguant par un bâtiment qui marque les esprits. Pour ce faire, elle fait appel à Albert Nottebaert, qui avait déjà construit un premier magasin pour l’enseigne à la chaussée d’Ixelles, en 1952. Pour le grand magasin de Woluwe, l’architecte a créé une façade en béton architectonique au motif très original, qui témoigne des qualités plastiques du matériau. Telle une dentelle, elle couvre les quatre façades du supermarché. Une esthétique à l’identité forte, véritable signature qui sera reprise sur les emballages de la marque.
28, boulevard de la Woluwe, à 1150 Woluwe-Saint-Pierre.
4—Rectorat de la VUB
Par Renaat Braem, 1971-78
Sa forme en ellipse allongée est surprenante, donnant au bâtiment des allures de vaisseau spatial posé sur la plaine. Construit par Renaat Braem (1910-2001) fin 1970, il représente l’un de ses derniers chefs-d’œuvre. A cette époque, Braem évolue d’un modernisme international vers des constructions plus organiques, biomorphes, comme le circulaire Glaverbel, à Watermael-Boitsfort (1963-67). Le rectorat de la VUB est une œuvre d’art totale, l’architecte en réalisa chaque élément jusqu’aux fresques multicolores peintes sur les murs intérieurs. Surnommé le cigare, l’immeuble percé de 700 fenêtres est conçu comme une allégorie de l’ouverture d’esprit, représentant les valeurs de la VUB, fondée sur le libre examen.
2, boulevard de la Plaine, à 1050 Ixelles.
5— Maison communale et centre culturel d’Auderghem
Par Jan Vermeulen, A.M. Van Antwerpen, 1968-70
Témoins de l’architecture brutaliste, la maison communale et le centre culturel d’Auderghem présentent des façades à claustras en béton brut de décoffrage, dont le motif est répété en grille ornementale. Ce principe de structure ajourée permet d’adoucir la lumière qui pénètre dans les lieux, et d’apporter un parti pris esthétique. Lorsque les claustras ne sont pas doublés d’une plaque vitrée, ils laissent aussi passer l’air et le son. En 1973, une sculpture de Jacques Moeschal a été placée devant le centre culturel: un cube parfait de 1,50 m en acier Corten posé sur un socle, qui joue un rôle de signal pour identifier le bâtiment côté boulevard.
175, boulevard du Souverain, à 1160 Auderghem.
6— La Maison de Verre
Paul-Amaury Michel, 1936
Beaucoup de promeneurs s’arrêtent devant sa façade singulière. On la doit à Paul-Amaury Michel (1912-1988), qui construit ici sa première maison, pour lui-même, à peine âgé de 23 ans. Considérée comme un manifeste du Modernisme, elle doit son nom à sa façade arrière, entièrement construite en briques de verre. Très inspirée par Le Corbusier dont Michel était un fervent admirateur, elle présente des lignes claires et des formes pures, avec son grand châssis de verre et son toit plat. Elle constitue une carte de visite pour l’architecte, le reflet de sa pratique.
69, rue Jules Lejeune, à 1180 Uccle.
7—Métro Pannenhuis
Groupe Structures, 1982
«Orange is the new black», voilà qui est bien approprié à cette station de métro de la ligne 6! Située entre Belgica et Bockstael, la station Pannenhuis fut construite en 1982 par le bureau Groupe Structures. Contrairement à beaucoup de stations bruxelloises qui sont ornées d’œuvres d’art, celle-ci fait place à un décor futuriste très original, inspiré du mouvement Space Age, composé de multiples cylindres en Inox peints en orange. Si l’on ne connaît pas l’auteur, il était assurément très talentueux!
Rue Charles Demeter, à 1020 Laeken.
Carte Bruxelles Moderne – Modern Brussels Map, Blue Crow Media, 11,50 euros. Disponible sur bluecrowmedia.com et @modernista.be. Avec le soutien d’urban.brussels.
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