Pourquoi vous devriez y réfléchir à deux fois avant de passer au roux
Il en va des tendances capillaires comme de celles qui surgissent et régissent dans tous les autres domaines, mais avant de se couper les cheveux en quatre pour adopter les nuances rouges et orangées sur toutes les têtes branchées, il s’agit de bien y réfléchir.
Du blond vénitien de Sarah Snook, alias Shiv dans la regrettée série Succession, aux déclinaisons autour du gingembre cuivré de la fraîchement oscarisée Emma Stone ou de la rappeuse Ice Spice, en passant par l’abricot profond de l’actrice Natasha Lyonne, ou encore, plus audacieux de tous peut-être, le « coca cerise » aperçu sur les têtes de Dua Lipa, c’est officiel: le printemps voit roux. Rouge, même: fini le rose Barbie et sa blondeur trop lisse, pour les beaux jours, les crinières se parent de reflets enflammés, et sur les réseaux sociaux, les vidéos de femmes (souvent blondes) sautant le pas se multiplient.
Ainsi, après des années d’entretien fastidieux d’une coloration platine nul doute gardée si belle grâce à un mari coiffeur à domicile, la journaliste et influenceuse américaine Carly Cardellino a sauté le pas et arbore désormais une chevelure cuivrée, d’un orangé profond mettant sa carnation pâle en valeur.
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Suivie par près d’un million et demi de personnes sur Instagram, la jeune influenceuse mormone Sarah Beeston a quant à elle fait de sa transformation capillaire une part essentielle de son identité: en première ligne de sa biographie en ligne, avant les prénoms de son mari et de leur progéniture, on peut lire qu’elle est une « ancienne blonde », désormais pourvue d’une chevelure cuivrée dont le roux foncé n’est pas sans rappeler celui d’une certaine Fifi Brindacier. Et si, de son propre aveu, et bien qu’elle ait été blonde « toute sa vie », elle ne sait pas si elle pourra « changer à nouveau de couleur un jour », tant ses nouvelles nuances lui plaisent, dans un des nombreux posts dédiés à sa coloration, Sarah Beeston soulève une partie importante du problème: le maintien que nécessite ce choix de vif.
« Je n’ai jamais eu autant de compliments sur mes cheveux »
Car si, dans l’imagination collective, rien n’est plus couteux ou chronophage que l’entretien d’un de ces blonds travaillés pour évoquer le naturel (et les nuances ultra claires) d’une chevelure de bébé, dans les faits, le roux ne demande pas moins d’efforts. Au contraire, même: comme le souligne la jeune mormone, cette couleur perd très vite en intensité. Et c’est ainsi qu’en quelques lavages seulement, le cuivré profond et flamboyant se transforme en une déclinaison autour de la carotte délavée tout de suite beaucoup moins séduisante.
Après être passée du chocolat le plus profond au platine évoquant la vanille, la cheffe et personnalité bruxelloise Sofie Dumont a fait il y a quelques années le choix du roux. Et si cette couleur lui va aussi bien au teint qu’à sa personnalité solaire, dans les faits, elle doit bien concéder qu’il s’agit de faire quelques petits sacrifices – complètement mérités, selon elle.
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« Longtemps, j’ai été un vrai caméléon capillaire, je suis passée du brun très foncé au blond polaire, puis au roux, il y a 14 ans déjà, et je n’ai plus jamais changé de couleur: je n’ai jamais reçu autant de compliments sur mes cheveux que depuis qu’ils sont cuivrés » sourit Sofie. Qui « oscille du roux au blond » au gré des shampoings, car « il faut bien reconnaître que le roux a tendance à s’éclaircir très vite ». La parade trouvée par celle qui a été Lady Chef de l’année? « J’ai recours à des shampoings colorants et à des masques, que je laisse pousser dans le bain pour que la couleur prenne bien. Après, j’ai la chance de ne pas trouver ça trop grave si ma couleur change un peu, parce que j’aime bien aussi quand mes cheveux tirent vers le blond, mais si on passe au roux, il faut rester réaliste. Quand on voit des beaux cheveux cuivrés sur les réseaux, on se dit qu’on veut les mêmes, mais tous les cheveux ne sont pas égaux, et notre coiffeur ne va jamais pouvoir répliquer exactement la nuance de la photo qu’on lui montre ».
Le roux, une couleur qui se mérite
Et les coiffeurs, qu’en disent-ils? Pour Laetitia Aydogdu, fondatrice du salon Ann Miller, installé dans une des rues les plus pimpantes de Liège, le regain d’intérêt actuel remonte à cet hiver, et plus précisément, à la tendance « copper cowboy », qui a vu le marron cuivré s’inviter sur toujours plus de jolies têtes. Et pourtant, « peu de clientes ont franchi le pas car cela demande beaucoup plus de passages en salon et d’entretien à la maison ». Dommage, car ainsi que le souligne la Liégeoise, il s’agit-là d’une nuance « qu’on sait adapter à beaucoup de carnations en variant du marron aux reflets cuivrés subtils juste pour révéler un peu de chaleur, jusqu’aux cuivrés flamboyants pour les plus audacieuses, tout en jouant sur des blonds vénitiens dorés cuivrés pour les bases plus claires ».
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Mais attention, cela demande du travail: « il faut utiliser des produits qui vont hydrater, car si le cheveu est bien hydraté, il gardera mieux la couleu. On a donc recours à des conditionneurs à chaque shampooing car ils referment les cuticules, ce qui permet au pigment de ne pas fuir, mais il faut aussi faire des soins repigmentants réguliers à la maison, et une hydratation quotidienne avec un leave-in sur les longueurs et les pointes afin de garder la brillance et l’éclat. On n’oublie pas de se sécher les cheveux, sinon les cuticules ne se ferment pas complément et laissent entrer les agressions extérieurs qui ternissent les couleur, voire même, vont changer les reflets de certaines couleurs, et on n’oublie pas non plus d’avoir recours à des protecteurs thermiques avant de sécher, lisser ou boucler ses cheveux, sinon là aussi, on perd la couleurs plus vite » pointe encore Laetitia, qui recommande aux adeptes du roux de « passer chez le coiffeur toutes les 6 à 8 semaines pour refaire des gloss ».
L’attrait du naturel
Un entretien qui nécessite pas mal de temps, ainsi qu’un certain budget. Spécialiste de la coloration, Romain Nicotra, fondateur du salon liégeois Ersatz, nuance lui aussi l’engouement pour le roux et ce, malgré « tous ses efforts » pour convaincre ses clientes d’opter pour des nuances cuivrées. Problème: crise économique oblige, « les clientes fréquentent moins les salons, veulent une coloration plus facile à entretenir, or le roux est une couleur qui demande beaucoup d’entretien et qu’il faut refaire plus ou moins tous les mois. Beaucoup de clientes rêvent de franchir le pas et de passer à des couleurs plus vives, mais en ce moment, les colorations naturelles séduisent ».
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Quitte à se priver d’un coup d’éclat? « Le roux est une couleur qui va à tout le monde et va apporter un vrai effet bonne mine » assure Romain Nicotra, même s’il est important de garder un contraste entre la carnation et la couleur: « une rousse à la peau claire, c’est magnifique, mais si on a le teint très bronzé et qu’on opte pour un cuivré ton sur ton, par effet d’optique, cela va donner l’impression que le visage est plus gros ».
Tout, mais pas de la paille
Bonne nouvelle, souligne encore Romain: contrairement à d’autres nuances, le roux s’obtient en une seule coloration, et va donc bien moins abîmer la fibre. Par contre, « le pigment cuivré est celui qui part le plus vite dans le cheveu, donc la couleur va vite tirer sur le marron, et pour l’entretenir, il faut faire appel à un coiffeur qui maîtrise bien les pigments. L’entretien avec des produits professionnels est important, tout comme la protection contre la chaleur et les outils chauffants, qui vont faire jaunir le cheveu plus rapidement ».
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En résumé, rappelle la propriétaire du salon Call Me Lulu, qui confie que ça lui « fend le coeur de voir des paillassons à la place de beaux cheveux en pleine santé dans tout Liège », chaque grand changement s’accompagne de grandes responsabilités. Que vous décidiez de passer au roux, ou de troquer votre brun foncé pour un blond polaire ou l’inverse, « réfléchissez bien avant de changer de couleur de cheveux. Si vous envisagez une transformation capillaire, rappelez-vous qu’un entretien régulier est essentiel pour préserver votre couleur mais aussi la beauté et la santé de vos cheveux. Si vous n’êtes pas prête à investir du temps et de l’argent dans une routine capillaire post-coloration, réfléchissez-y à deux fois avant de franchir le pas ».
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