Jules Wabbes, une histoire belge

Les tréteaux en bois et métal dessinés en 1958 et devenus un classique du designer. © DR
Mathieu Nguyen

Le 18 mars prochain marquera le centième anniversaire de la naissance de Jules Wabbes, designer belge qui, sans doute plus qu’aucun autre, aura laissé sa trace sur notre pays.

Elève plutôt moyen, le jeune Jules s’oriente très tôt vers la photographie, une activité lui permettant d’exercer un sens du beau qu’il cultivera tout au long de sa vie. Mobilisé en mai 1940 mais rapidement libéré du service, il se consacre un temps au théâtre et, à la fin des combats, il ouvre un magasin d’antiquités, où il fait fructifier ses talents de chineur.

Jules Wabbes (1919-1974) lors de la présentation d'un prototype de luminiare en métal, l'un de ses matériaux de prédilection.
Jules Wabbes (1919-1974) lors de la présentation d’un prototype de luminiare en métal, l’un de ses matériaux de prédilection.

Son oeil et son goût sûr font le bonheur de ses clients, à tel point qu’il inaugure un atelier de restauration, avant d’enfin réaliser ses propres meubles. Et si sa carrière prend rapidement une tournure internationale et le verra récolter une multitude de prix prestigieux, la liste de ses commanditaires et clients fleure bon la Belgique de Papa : de la Sabena à la toute jeune université de Louvain-la-Neuve, du Drugstore Louise aux sièges de Glaverbel, de la Royale Belge, du Foncolin, du Crédit Communal ou de la Générale de Banque, sans oublier le cabinet du Premier ministre et même la famille royale, ses aménagements de bureaux, de commerces ou d’habitations toucheront des milliers, voire des millions, de Belges qui ignorent pourtant son nom.

La fameuse applique en bronze à cinq bandeaux, conçue en 1969.
La fameuse applique en bronze à cinq bandeaux, conçue en 1969.

Dans le courant des années 2000, Wabbes est redécouvert par une nouvelle génération qui s’extasie devant la finesse de son travail des métaux cuivreux et du bois exotique. Ses splendides luminaires, suspensions et appliques, ses bibliothèques et ses tables, notamment Triennale ou Gérard Philipe, affolent les salles de ventes. Ce regain d’intérêt pour son abondante production mènera à une série de rééditions, et des entreprises belges telles que Bulo, Serax, Vervloet ou Wever & Ducré font vivre son héritage sous des fortunes diverses.

On compte sur elles pour offrir à ce créateur de génie l’hommage qu’il mérite, emboîtant le pas à Général Décoration, label créé par Wabbes en 1969 pour vendre ses lampes et accessoires, qui a annoncé la sortie d’éditions limitées, pour célébrer à la fois le centenaire de son fondateur et ses 50 ans d’existence.

Lire aussi: La petite histoire de… l’Applique de Jules Wabbes (1968)

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