La crise des migrants et droits des femmes au coeur du prix du design de l’année

Le Pussy Hat. © Reuters

Le design comme étendard des droits des femmes et réminiscence de la crise des migrants. C’est ce que promeut le Prix Beazley du design 2017 avec comme nominés le bonnet rose symbole de l’opposition à Donald Trump ou un drapeau dessiné par une réfugiée.

« Le design, c’est la réalité, ce n’est pas un objet à l’abri dans une galerie », affirme à l’AFP Glenn Adamson, conservateur de l’exposition qui rassemble la soixantaine de créations nominées présentées au Musée du Design de Londres, en défendant le parti pris d’un design ancré dans les problématiques contemporaines.

Posé sur un mannequin, un petit bonnet rose attire l’attention: c’est un « Pussyhat », ce couvre-chef à oreilles porté par les manifestants qui avaient défilé lors de la Marche des femmes, organisée à Washington au lendemain de l’investiture du président américain Donald Trump en janvier, puis dans d’autres rassemblements à travers le monde.

Conçu par quatre jeunes femmes en Californie, le « PussyHat Project », s’est rapidement répandu, via les réseaux sociaux, et le patron du tricot, en téléchargement libre, a permis au bonnet de devenir « l’un des symboles de protestation les plus efficaces de ce siècle », estime la galeriste Libby Sellers.

1.0Designs of the year at the Design Museum. #beazleydesignsoftheyeareyemagazine_https://www.instagram.com/eyemagazine_3483406921628239524305873617_348340692Instagramhttps://www.instagram.comrich658

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« L’essentiel n’est pas tant d’obtenir un prix que d’attirer l’attention et contribuer à améliorer la sensibilisation » du public sur les questions de genre, déclare à l’AFP l’une de ses créatrices, Krista Suh.

Le droit des femmes occupe une large place dans l’exposition. Parmi les autres projets sélectionnés figure la campagne d’affichage développée en Egypte par ONU Femmes, le programme des Nations Unies consacrée à l’égalité des sexes.

A la manière du livre-jeu « Où est Charlie », la campagne, intitulée « Retrouve-là », propose de retrouver la seule femme intégrée dans un dessin représentant des univers professionnels dominés par les hommes: la politique, la science et les technologies. Manière d’alerter sur la place des femmes au travail dans un pays où elles ne représentent que 23% des actifs.

Une équipe de Google s’est également emparée de la question. Constatant que les inégalités de genre se reflétaient jusque dans les émoticônes, ces dessins utilisés dans les messages électroniques, cinq créateurs ont élaboré 13 nouveaux symboles, pour représenter des femmes dans différents métiers, notamment médecin, ingénieur ou professeur.

« Nous pensons que cela valorisera et encouragera les jeunes filles, qui sont les plus grandes utilisatrices d’émoticônes, et permettra de mieux représenter les rôles clés joués par les femmes dans le monde », ont estimé les concepteurs dans un communiqué.

Drapeau des réfugiés

La crise des migrants est l’autre grand thème abordé. Dans l’une des pièces, un grand drapeau orange avec une fine bande noir est accroché au mur. Il a été dessiné dans le cadre d’une campagne pour Amnesty International, et est présenté comme l’emblème des réfugiés.

« Il a été conçu par Yara Said, une réfugiée originaire de Damas », en Syrie, précise Glenn Adamson. « Elle a traversé la Méditerranée, et à son arrivée, elle a découvert des montagnes de gilets de sauvetage un peu partout. Ça l’a marquée, et c’est ainsi qu’elle a imaginé » cette bannière.

1.0The beautiful Refugee Nation flag designed for the first Olympic refugee team flies high at #beazleydesignsoftheyear at the Design Museum last night. Designed by Syrian artist and refugee Yara Said, the flag is inspired by life jackets. It captured the mood of this year’s show – a much more political and engaged selection #designmuseumlondon #refugeenationjanewithers.londonhttps://www.instagram.com/janewithers.london18117858131628501174428450741_1811785813Instagramhttps://www.instagram.comrich658

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Le travail de Graine Hassett a également été sélectionné. Dans la jungle de Calais, cette architecte irlandaise a développé, avec les migrants, des infrastructures collectives, notamment un foyer pour jeunes mamans et un centre d’animation, avant qu’elles ne soient détruites en 2016 par les autorités françaises.

L’an dernier déjà, c’est un prototype de logement développé par Ikea pour équiper les camps de réfugiés de l’ONU qui avait remporté le prix du design remis par le musée londonien, et dont la compagnie d’assurance Beazley est le principal mécène.

L’exposition des objets sélectionnés est ouverte jusqu’au 28 janvier 2018 Musée du Design de Londres. Le gagnant sera annoncé le 25 janvier.

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