Trois questions au designer Casimir: « Nous avons senti immédiatement l’impact du confinement »

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A 53 ans, l’artiste et designer célèbre les 30 ans de son label de mobilier à la maison, confinement oblige. L’occasion de déjà réfléchir à des projets pour les trois prochaines décennies.

Voici vingt ans, vous confiiez avoir du mal à trouver votre place dans le design. Qu’en est-il aujourd’hui?

Un créateur se cherche toujours un peu au début. Je pense qu’entre-temps, je suis arrivé à un style très personnel et reconnaissable. Je ne crée pas en fonction de certaines tendances, mais je pars à chaque fois d’une vision dans son ensemble. Ce n’est pas toujours facile d’attirer ainsi l’attention requise sur son travail mais j’estime justement que c’est l’un de mes mérites. Cela fait trente ans que je plaide pour la durabilité. Quand quelque chose est réussi, cela le reste et, à long terme, cela devient un classique. Un des premiers objets que j’ai réalisés se vend encore aujourd’hui. La nervosité du tout jeune trentenaire a disparu. Je maîtrise mon métier et je veux grandir davantage. Et si possible continuer pendant encore vingt-cinq ans (rires).

Comment avez-vous vu le marché évoluer au cours de cette décennie passée?

L’univers du design est devenu selon moi de plus en plus une industrie comme le secteur de la mode, superficiel et rapide. Tout tourne autour de l’argent et j’entends toujours plus de créateurs dire qu’ils en ont assez. Nous devons veiller à ne pas éditer des pièces design uniquement pour des raisons économiques. Je ne veux imaginer des objets que s’ils apportent un plus et racontent une histoire. Aujourd’hui, on retrouve davantage d’esthétisme qu’un réel design.

Votre présentation au Salon du meuble de Milan n’aura pas lieu puisque celui-ci est annulé, et l’expo programmée à Miami est également incertaine à cause du coronavirus. Ce n’est dès lors pas vraiment l’anniversaire que vous aviez imaginé…

Nous avons senti l’impact immédiatement. Nous étions occupés avec les préparatifs pour Milan lorsque tout s’est arrêté soudainement. La seule chose dont on est sûrs actuellement est la parution d’un livre, prévue pour la fin de l’année. Il y a constamment des facteurs extérieurs qui peuvent influencer le cours de votre histoire. J’ai vécu ça plusieurs fois ces dernières années. Il s’agit alors simplement de trouver comment poursuivre. C’est tout l’art d’avoir du ressort.

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