
Visite d’un appartement parisien, petit mais habité en famille avec passion
Dans les rues de Montmartre, Caroline Wiart et son époux Patrice Galiana ont investi un appartement de dimensions modestes pour y créer un lieu de caractère, très ouvert, qui fait la part belle à un mobilier design exclusif et à la photographie d’art.
Plus haut, toujours plus haut, jusqu’au sommet de la butte Montmartre: c’est ici, dans l’une des nombreuses ruelles pavées, bordées de jolies maisons anciennes, que la Française Caroline Wiart s’est installée avec sa famille. « C’est un peu comme si nous vivions dans un village en plein coeur de la ville, explique-t-elle. Il y a des restaurants, des cafés, une excellente épicerie et même un petit marché chaque semaine. » A cela s’ajoute bien évidemment l’aura artistique de ce quartier que Picasso, Monet, Van Gogh et Degas adoraient et où ils ont vécu et travaillé.
Pour Caroline, le coup de foudre eut lieu il y a plus de dix-neuf ans, à l’arrivée de sa fille Lolita. Elle et son mari, Patrice Galiana, tombèrent sous le charme de ce coin de Paris et s’installèrent à la Résidence de la Galette, un domaine privé construit dans les années 80 et doté d’un petit parc. Dans un premier temps, ils occupaient un appartement une chambre dans l’immeuble voisin… mais lorsque ce logement plus grand se libéra, ils n’hésitèrent pas longtemps. L’endroit porte le nom de l’un des deux moulins en bois anciens qui se dressent aujourd’hui encore dans l’espace vert. Construits respectivement en 1667 et 1795, ce sont les deux seuls rescapés de la quinzaine d’infrastructures que comptait autrefois la colline, convertis plus tard en guinguettes. L’un des deux abrite encore un restaurant.
Pièces uniques
Historienne de l’art de formation, Caroline Wiart s’est pris de passion pour le design avec son époux et travaille aujourd’hui comme décoratrice d’intérieur dans son propre studio (*). Avec ses espaces ouverts et ses sols de béton peints en blanc, leur habitation est le cadre idéal pour accueillir leur collection, en constante évolution, de meubles et d’objets uniques des années 50, 60 et 70. Ici, chaque élément de mobilier a son histoire, qu’il provienne d’une galerie, d’un marché aux puces des environs ou qu’il y ait abouti au terme d’un long voyage – comme cette lampe Terminus dessinée par Martine Bedin, que le couple est allé chercher à Amsterdam en train. Une expédition, vu la taille de l’objet! Mais quand on aime, on ne compte pas: Caroline s’avoue collectionneuse depuis toujours. Déjà, dans son enfance, ses parents l’emmenaient régulièrement voir les antiquaires.
Les trouvailles du tandem, qu’on découvre au fil de cet intérieur, sont toutes des premières éditions originales dénichées à force de temps et de patience, dont bon nombre à la galerie spécialisée Christine Diegoni, quelques rues plus loin. « Lorsque nous acquérons un nouvel objet, nous sommes souvent forcés de nous séparer d’un autre, puisque nous n’avons qu’une seule pièce… mais nous aimons tant cette recherche perpétuelle que nous ne pourrions pas nous en passer, confie la propriétaire. Et nous n’achetons jamais de rééditions ultérieures. Nous aimons posséder des objets que tout le monde n’a pas chez lui. Comme cette chaise Eames, que les nombreuses refontes ont rendue très populaire. »
Effet loft
Grand de 70 m² à peine, l’appartement se compose d’un séjour non cloisonné, qui abrite une superbe collection Memphis, et comprend une cuisine, une petite salle de bain et une chambre séparée pour Lolita, qui a aujourd’hui 19 ans. Les parents, eux, dorment dans la pièce de vie, sur un futon qui se fait tellement bien oublier qu’il passe complètement inaperçu aux yeux des visiteurs. C’est également là qu’ils ont leur bureau. « Lorsque nous avons emménagé, nous avons fait le choix d’ouvrir complètement la cuisine et de laisser le béton brut en l’état dans le passage pour accentuer l’effet loft, souligne l’habitante. Dans un espace unique, il est important de pouvoir tout cacher dans les armoires pour que les parties utilitaires se fondent dans le décor. »
Les fenêtres donnent sur le parc privé de la résidence et sur l’un des moulins. Lorsqu’elles sont grandes ouvertes, en été, on n’entend pas la moindre voiture – juste le chant des oiseaux – et rien ne permet de deviner qu’on est ici au beau milieu de la capitale française. Un lieu inspirant, pour se ressourcer et créer, assurément.
(*) Caroline Wiart Studio, www.karolab.jimdo.com
Par Sisters Agency
Texte et production: Julia Mincarelli / Photos: Birgitta Wolfgang Bjørnvad
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