Echecs: le Norvégien Magnus Carlsen champion du monde pour la cinquième fois

Magnus Carlsen © Getty

Champion, encore, et d’une manière écrasante: le Norvégien Magnus Carlsen a conservé le titre mondial des échecs en assommant son challenger russe Ian Nepomniachtchi vendredi à Dubaï.

Favori avant leur affrontement, qui n’a finalement duré que onze parties sur les quatorze prévues, le numéro 1 mondial au classement par points depuis 2011 a finalement vécu le championnat du monde le plus simple de sa carrière en s’imposant 7,5 points à 3,5.

C’est son cinquième succès dans le duel le plus important des échecs, après deux contre l’Indien Viswanathan Anand (2013, 2014), un contre le Russe Sergey Karjakin (2016) et un contre l’Américain Fabiano Caruana (2018).

Lui qui n’avait gagné qu’une partie en tout en 2016 et 2018, contraint à chaque fois à des départages au delà des parties règlementaires, a cette fois remporté quatre parties contre « Nepo », en terminant invaincu.

Il remporte ainsi pour la cinquième fois le titre de champion du monde qu’il détient sans discontinuer depuis 2013

« C’est dur de ressentir beaucoup de joie quand la situation est si confortable, mais je suis content de ma très bonne performance globale », a expliqué le Norvégien en conférence de presse.

En plus du sacre, il devrait aussi recevoir un chèque de 1,2 millions d’euros, contre 800.000 euros à son adversaire.

– Excuses de Nepo –

Le match s’est joué lors de la sixième partie: après 136 coups, un record dans un championnat du monde, et près de huit heures de jeu, le Norvégien a enfin trouvé la faille chez son challenger.

Dans les cordes après ce marathon perdu, Nepomniachtchi a perdu toute contenance dans les rondes qui ont suivi, offrant sur un plateau les trois victoires suivantes sur des gaffes, entrecoupées de deux parties nulles insipides.

Ni l’arrivée à Dubaï de Sergey Karjakin, son conseiller principal qui avait affronté Carlsen en 2016, pour le remobiliser, ni un changement dans sa coupe de cheveux n’ont inversé le sort.

« Je voudrais m’excuser pour la manière dont ça s’est passé. Ces choses (les gaffes, NDLR) qui se sont produites ici ne se sont jamais produites sur d’autres compétitions. J’ai perdu des parties bêtement dans ma carrière, mais pas autant en si peu de temps », a concédé devant la presse le Russe.

Il n’est donc pas parvenu à ramener le titre mondial, absent du pays-roi de la discipline depuis 2007.

Le record de Lasker en vue

Sans pitié, le Norvégien de 31 ans n’a pas manqué de convertir les offrandes, que ce soit en jouant les blancs ou les noirs.

« Il n’a pas montré son meilleur jeu, mais cela arrive quand on est dans une position difficile », a-t-il développé.

Le Norvégien marque un peu plus l’histoire de son sport et n’est plus qu’à une longueur du record de victoires en championnat du monde, détenu par l’Allemand Emanuel Lasker, qui remonte au début du XXe siècle.

Les Russes Garry Kasparov et Anatoly Karpov comptent aussi six victoires dans des championnats du monde, mais certaines ont été obtenues alors que deux circuits co-existaient, ce qui n’a jamais été le cas pour Magnus Carlsen.

Qui pour se dresser face à lui et l’empêcher de prolonger son règne sur les échecs ? Si les joueurs de la génération du Norvégien se sont cassé les dents face à lui, l’attente se tourne désormais vers le prodige français Aliréza Firoujza.

Le joueur d’origine iranienne n’avait pas un an quand Magnus Carlsen devenait grand maître, mais, du haut de ses 18 ans, il semble déjà le principal obstacle, à terme, à la domination de son aîné.

Numéro 2 mondial depuis décembre, Firoujza s’est qualifié pour le tournoi des Candidats qui va réunir huit joueurs pour désigner, au cours de l’année 2022, le prochain challenger de Magnus Carlsen.

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