Foot: 5 clichés qui lui collent au maillot

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Certains préjugés sur le football sont tenaces. On en décortique cinq, du syndrome Ribéry à la mauvaise presse, en passant par le foot-business.

1. C’est l’Apéroligue

Les Charlots avaient L’apérobic, la Belgique a  » l’Apéroligue  » : nos deux principales compétitions nationales s’appellent Jupiler League et Croky Cup, des noms qui évoquent plutôt le surpoids et la troisième mi-temps. A titre beaucoup moins anecdotique, la Fédération brille souvent par son amateurisme, en témoignent des couacs à répétition comme l’affaire autour du rappeur Damso, et le niveau de notre championnat en prend régulièrement pour son grade. Pourtant, nos résultats sur la scène internationale n’ont rien à envier à ceux de nos voisins néerlandais. Autre comparaison, le club le plus fortuné du pays, Anderlecht, voit son budget global tourner autour des 45 millions d’euros par an, alors que celui de grosses cylindrées comme Manchester United ou le Real Madrid dépasse les 670 millions.

2. Le foot-business

On connaît le refrain : le milieu tout entier est gangrené par l’appât du gain, boursouflé par les pétrodollars des oligarques et peuplé de tricheurs, truqueurs et autres simulateurs. Avis de Stephan Streker :  » S’il y a un problème dans  » foot-business « , ça ne peut être que dans business. Personnellement, il me paraît assez normal que l’un des phénomènes socioculturels les plus importants du monde entier génère beaucoup d’argent.  » De plus, les histoires de gros sous n’empêchent pas les contes de fées et l’heure de gloire des Petits Poucets, comme l’équipe de Leicester, qui ravit le titre au nez et à la barbe de top clubs cent fois plus fortunés, le onze islandais, composé de non-professionnels, valeureux vikings devenus la coqueluche du dernier Mundial ou, plus récemment, Les Herbiers, club de troisième division, arrivé en finale de la Coupe de France face aux superstars du PSG.

3. La mauvaise presse

Ce  » sport de gentlemans pratiqué par des voyous  » occupe plus qu’à son tour les pages de sites et journaux dont le reste du contenu manque un poil de noblesse, d’où l’impression souvent tronquée que son traitement est réservé à une poignée de plumitifs plutôt enclins à dribbler la grammaire. Et pour ne rien arranger, l’époque privilégie les snipers au détriment des analystes, avec tous les dommages collatéraux que l’on peut imaginer. Heureusement, la presse foot a des ressources pour se réinventer, la preuve avec SoFoot (lire par ailleurs), game-changer au succès incontesté.

Foot: 5 clichés qui lui collent au maillot
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4. Le syndrome Ribéry

Souvent dans le viseur des grincheux, les footballeurs eux-mêmes, ces millionnaires de 20 ans coutumiers de frasques sur Instagram, dont les dérapages et erreurs de langage font le bonheur des bêtisiers. Arrivés au sommet au prix de nombreux sacrifices – dont souvent une scolarité chahutée -, ces sportifs de haut niveau méritent peut-être un peu plus de respect ; c’est à la fois peu glorieux et so 2013 de se moquer de l’élocution de Franck Ribéry. Et puis on aimerait vous y voir, micro sous le nez, à livrer spontanément une analyse pleine de finesse, humble et mesurée, après 90 minutes à cavaler…

5. L’anticulture

Foot et culture, un mariage impossible ? Tout serait une question… de culture nationale : là où le cinéma d’outre-Quiévrain se sert des pelouses pour planter des navets genre 3 zéros, les Britanniques ont toujours traité le sujet avec sérieux – et les Belges ne s’en sortent pas trop mal, voire Les rayures du zèbre de Benoît Mariage. Si les ouvrages de qualité consacrés au foot garnissent désormais les rayons des librairies – on pense aux bouquins de Vincent Duluc, journaliste à L’Equipe -, les expos thématiques se font par contre plus rares, c’est donc avec enthousiasme que l’on a découvert Pour l’amour du jeu, retour sur l’épopée des Bleus en 98, aux Magasins Généraux de Paris, ou Auréole (lire par ailleurs), où se télescopent supportérisme et peinture classique.

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