(ANA)CHRONIQUE

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C’EST L’HALLU FINALE. Ou du moins une bizarrerie comme seule notre époque troublée peut en accoucher : des internautes incrédules ont déniché un tee-shirt frappé du célèbre logo du PS sur le site d’Urban Outfitters, enseigne américaine bien connue des jeunes cool mais pas toujours très à cheval sur le bon goût – et dont le boss est un affreux réac’. Signé Stüssy et malicieusement appelé International Rose Tee, l’objet du délit ne fait d’ailleurs aucune mention du socialisme, ce qui n’a rien d’étonnant dans un pays où le mot reste super tabou en dépit des efforts du vénérable Bernie Sanders. Qu’en penser, une fois surmontée la désagréable impression que Jaurès vient de se faire reflinguer ? Que les partis socialistes, moribonds, sont devenus  » suffisamment has been pour être vintage « , comme le tweetait la journaliste Laura Guien ? Pas sûr que le symbole – et ses variantes arborées depuis 1971 par différents PS européens -, ce poing militant armé d’une rose héritée de Mai 68, évoque quoi que ce soit de second degré ou de subversif aux teen-agers, au-delà de son look rétro. Alors, ignorance ou apathie ?  » Je n’en sais rien, et je m’en fous « , comme disait Jimmy Buffett dans Fast Times at Ridgemont High, cultissime film pour ado où Sean Penn, pas encore l’acteur engagé qu’on connaît, incarnait très naturellement un surfeur stonard particulièrement écervelé. Comme quoi, il suffit parfois d’attendre le nombre des années.

M.N.

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