Brut et féminin

© M. GRUNENWALDT UNTITELD, UNDATED (1990), COLL. HANNAH RIEGER

QUI ?

Des femmes de l’art brut. Il y a la Britannique Madge Gill (1882-1961). Ses dessins obsessionnels à l’encre de Chine ou au stylo-bille impriment la rétine durablement. Elle se disait guidée par un esprit –  » Myrninerest  » que l’on pourrait traduire par  » mon repos intérieur  » ( » My Inner Rest « ). Originaire de la banlieue pauvre de Londres et frappée plusieurs fois par le malheur, l’artiste travaillait debout, la nuit, à la lumière d’une lampe à huile. Il y a également Anna Zemánková (1908-1986), née en Moravie. Son obsession ?  » Capter des forces magnétiques qui échappent habituellement à la représentation.  » Cet invisible, elle le fait surgir en recourant à des techniques originales : perforation ou dessin gaufré pressé selon un relief réalisé sur du papier chiffon fait à la main. Sans oublier Aloïse (Corbaz) (1886-1964). Cette Suissesse a signé une oeuvre faisant place à un univers fantasmé marqué par une verticalité ascensionnelle. Tout sert son propos : la mine de plomb et l’encre mais également des feuilles écrasées ou de la pâte dentifrice.

Brut et féminin
© A. ZEMANKOVA, S.T., CERCA 1960, COLL. HANNAH RIEGER, VIENNE ANNA ZEMANKOVA ESTATE

QUOI ?

Ce sont les choix éclairés de la collectionneuse autrichienne Hannah Rieger, une Viennoise ayant fait carrière dans la finance, qu’Art et Marges, à Bruxelles, donne à voir. Au programme : des oeuvres signées par des femmes mais également des portraits féminins réalisés par des hommes. En tout, 105 compositions dont il est difficile de ne pas ressentir la charge d’expression. Bref, autant de petites bombes visuelles.

POURQUOI ?

Pour transposer une question cruciale sur le territoire  » brutaliste  » :  » Où sont les femmes dans l’art ?  » A l’heure de l’affaire Weinstein, #metoo, #balancetonporc, ce questionnement n’est certainement pas inutile.

Les femmes dans l’art brut ?, musée Art et Marges, 314, rue Haute, à 1000 Bruxelles. www.artetmarges.be Jusqu’au 10 février prochain.

Brut et féminin
© A; CORBAZ GENERAL GUISAN SOUS LE BOUQUET FINAL, ENTRE 1951 ET 1960, COLL. HANNAH RIEGER, VIENNE FONDATION ALOÏSE, CHIGNY

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