D’un naturel sauvage

© JEAN-PIERRE GABRIEL

Dans un de ces îlots dont la Forêt de Soignes a le secret, un couple passionné de plantes et de jardins s’est donné un objectif inscrit dans l’air du temps : faire rimer jardinage et durabilité. C’est ainsi que les rares constructions en dur ont été fabriquées avec des matériaux de récupération, à l’image de l’arche gothique. Les clôtures sont en châtaigner, tandis que les tuteurs des arbres et arbustes sont composés de robinier, une essence locale qui ne nécessite aucun traitement de protection.  » Nous avons aussi un système d’épuration mis sur pied par Epuval, explique le duo, qui alimente un petit bassin planté de Pontederia lanceolata.  » Toujours dans cet esprit de laisser libre cours à la nature, une grande partie de la parcelle a été ensemencée en prairie sauvage fleurie.  » Nous avons fait appel à Ecosem, un spécialiste wallon qui propose un cocktail de plantes adapté à votre sol, poursuit le tandem. Ils ont dû tenir compte du fait que le nôtre a été enrichi par des générations de maraîchers. Or une prairie fleurie est plus facile à maintenir sur un sol pauvre parce qu’un sol riche favorise la croissance des graminées.  » Les lieux comptent néanmoins une structure composée de carrés clôturés dans lesquels fleurissent près de trois cents rosiers remontants, essentiellement de la famille des hybrides de moschata fournis par Louis Lens, qui forment des buissons aux allures nonchalantes. Quantité d’arbustes mellifères ont également été plantés, ce qui permet à un ami apiculteur du couple de produire un miel pur sans traces de pesticides. D’autres animaux appartiennent par ailleurs à cet écosystème durable : des moutons heidschnucke ou jaglu, une des plus anciennes races domestiques d’Europe.  » Excepté quelques allées qui sont tondues, ce sont eux qui entretiennent la prairie, et ce vers le début de l’automne, après les floraisons et la formation des semences. Plus encore, ils contribuent à enfoncer les graines dans la terre, par la simple pression de leurs sabots. Ils vont même jusqu’à brouter la ramure des rosiers qui déborde des enclos. Seule ombre au tableau, ils sont si sauvages qu’il est difficile de les attraper pour leur insérer la plaquette d’identité exigée par l’AFSCA !  »

L’endroit peut être visité dans le cadre des Jardins ouverts de Belgique. www.jardinsouverts.be

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