Danse avec les teens

Fanny Bouvry © KAREL DUERINCKX

Le 15 juin dernier, le journal Le Monde surprenait la Toile et se lançait sur TikTok, le réseau social chouchou des ados, où ceux-ci partagent chorégraphies gentillettes et sketchs en play-back. Sur le Web, le quotidien français justifiait :  » Il existe sur TikTok une communauté massive et grandissante de personnes très sensibles aux enjeux du monde, avides d’échanges et prêtes à s’investir dans la vie commune. Le succès incontestable du hashtag #blacklivesmatter (10,8 milliards de mentions ! ) sur ce réseau le démontre.  » Quelques jours plus tard, le président Macron se créait un profil et profitait de l’appli téléchargée plus de deux milliards de fois pour s’adresser aux lycéens ayant réussi le bac.  » Vous êtes cette génération du monde d’après. Vous avez vécu une année hors-normes. Votre génération a donc un monde à inventer « , scandait-il. Début août enfin, alors que des teens américains faisaient capoter un meeting de Donald Trump via TikTok en réservant des places fictives, histoire de priver l’auditoire de son public, le POTUS entrait en guerre contre ce géant de la sociabilisation 2.0, aux mains des Chinois (ceci explique cela). Tant d’actes sérieux sur une plate-forme plutôt vue comme futile, et dont les trois quarts des utilisateurs ont moins de 24 ans, démontrent, si c’était nécessaire, que les réseaux sociaux sont plus qu’un passe-temps chronophage et que c’est là (aussi) que se construit la société de demain.  » On est tous dessus et on peut changer des choses grâce à ça « , confie Gina, 18 ans, dans l’article que nous consacrons au sujet dans ce numéro. A l’aube de la rentrée, rappelons-nous donc que nos mômes préparent à leur façon les prochaines décennies et apprivoisons peut-être mieux ce qui les fait vibrer, même si cela passe par de petites danses mises en ligne… Ne jamais dire jamais : j’ai désormais un compte TikTok !

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