Une fête, un défilé, un concours, un coup de pouce. Le Fashion Weekend, sixième édition, c’est tout cela à la fois. Le jeudi 19 mars, la gare maritime de Tour et Taxis, à Bruxelles, aura un air très mode. Plus que treize fois dormir…

Dossier: Anne-Françoise Moyson

Ils sont venus des quatre coins de l’horizon – de Thaïlande, des Etats-Unis, des Pays-Bas, de Grande-Bretagne, de France ou de Belgique. Ils sont 12 candidats à faire défiler leur collection lors de notre Fashion Weekend, organisé par Weekend Le Vif/L’Express et Weekend Knack. 12 jeunes créateurs fraîchement diplômés ou encore aux études, repérés et choisis lors du défilé de fin d’année de La Cambre Mode(s) à Bruxelles, de l’Académie royale des beaux-arts à Anvers, du Central Saint Martins College of Art and Design à Londres, de la Parsons Schools for Design à New York, au Festival international des Arts de la mode et de la Photographie à Hyères et au Festival ITS#7 à Trieste. A la clé de ce Fashion Weekend 6e édition, un premier prix de 10 000 euros et l’adoubement d’un jury de pros. Que le meilleur gagne.

Dossier : Anne-Françoise Moyson

Sélectionnées à Bruxelles

1. Julie Dekegeleer

23 ans. Belge. Diplômée de La Cambre Mode (s), Bruxelles, 2008. Tout fraîchement engagée chez Givenchy.

Une collection femme : Cult((e))urism. Des inspirations : le culturisme et l’iconographie chrétienne des vitraux. Des jeux de volumes, de transparence.  » J’aime que l’air et surtout la lumière puissent circuler à l’intérieur du vêtement.  » 2. Lea Peckre

24 ans. Française. Diplômée de La Cambre Mode(s), Bruxelles, 2008.

Une collection femme : Taping austerity. Des inspirations : l’architecture des églises gothiques et les robes irlandaises de la tap dance. Une première construction clairement architecturale qui amène chacune des pièces à apparaître comme caparaçonnées. Sur cette base-là s’ajoute une deuxième construction purement graphique, entièrement peinte à la main. Des cols faussement rigides et des chemisiers souples sur leggings réinstaurent des codes vestimentaires déconstruits par ailleurs.

Sélectionnés à Anvers

3. Ann Eckers

26 ans. Allemande. Diplômée de l’Académie royale des beaux-arts, Anvers, 2008.

Une collection enfant : Networkers. Une inspiration : une réflexion sur les générations, inspirée par les enfants d’aujourd’hui et leurs grands-parents. Il est question du  » problème de communication « , du monde virtuel qui fait la différence et d’une tentative d’explication à l’intention de ceux qui ne comprennent pas.  » Mes networkers sont les différents personnages qui vivent dans votre computer et font le travail qui doit être faità « 4. Hung La

30 ans. Américain. Diplômé de l’Académie royale des beaux-arts, Anvers, 2008.

Une collection homme : The Monkeys Made Me Do IT. Des inspirations :  » Je me suis concentré sur la grande division entre les humains et les animaux. J’ai choisi les singes, nos frères, comme représentation de notre passé simiesque et pour célébrer la vraie liberté que seuls les animaux possèdent encore aujourd’hui. Je rêve d’un monde de fantaisie basé sur ce que la nature aurait à nous donner, un endroit où les humains seraient des créatures honnêtes, dynamiques et expressives. »

Sélectionnés à londres

5. Felipe Rojas Llanos

27 ans. Suédo-Chilien. étudiant au Central Saint Martins College of Art and Design, Londres et boursier Giorgio Armani.

Une collection homme : The Little Prince goes to the Opera. Des inspirations : Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, sa grâce et sa jeunesse, mélangé aux formes volumineuses inspirées par les collections femme de Cristobal Balenciaga dans les années 1950.  » Les tissus soigneusement choisis donnent le ton : luxe, richesse, dans les couleurs et les textures, des soies lavées, de la laine, du coton combiné à de l’acétate et des cuirs. « 6.Chen Shao-Yen

27 ans. Taïwanais. étudiant en Fashion Knitwear au Central Saint Martins College of Art and Design, Londres.

Une collection femme : Body as Clothes. Des inspirations : la nature, le corps humain et le mouvement.  » J’ai développé mon travail à partir de dessins d’anatomie. J’essaie de transformer la structure du corps en tricot et en vêtement. Quand je regarde les sculptures de Rodin, la subtilité de la surface brute m’inspire à brouiller les pistes et transcender les frontières entre le tissu et le corps.  »

Sélectionnées à new york

7. Sarah Law

22 ans. Américaine. Diplômée de la Parsons, the New School for Design, New York, 2008.

Une collection femme : The Nuclear Family. Des inspirations :  » l’élément tangible des créations « , avec gros plan sur l’artisanat et mise en valeur d’illustrations dessinées à la main sur les tissus, vernis et entièrement réversibles. Deuxième inspiration :  » les racines du travail d’un créateur « .  » Quand je crée, je suis influencée par ce que je vois, les endroits où je vais, et le plus important, les gens que je rencontre. Je suis ce que je suis aujourd’hui grâce à ma famille – je dédie donc cette collection à mes parents et à mon frère. « 8. Stephanie Suberville

23 ans. Mexicaine. Diplômée de la Parsons, the New School for Design, New York, 2008.

Une collection femme : Las Tragedias de Frida. Des inspirations :  » Quand j’ai commencé à travailler à cette collection, je voulais montrer qui j’étais. Comme femme et comme créatrice mexicaine, il est pratiquement impossible de ne pas être influencée par Frida Kahlo. Elle disait que sa vie était basée sur deux tragédies : son accident dans un bus et son amour pour Diego Rivera. Je me suis concentrée sur son style, sur ses couleurs et en utilisant seulement des fibres naturelles comme elle le faisait. J’ai aussi puisé mon inspiration dans le vêtement traditionnel mexicain, le Huipil, le Guayavera et les fleurs dont Frida garnissait ses cheveux. »

Sélectionné à hyères

9. Matthew Cunnington

35 ans. Britannique. Diplômé de l’université de Westminster, 2006. Couronné par le Grand Prix du 23e Festival international de Mode et de Photographie à Hyères, 2008.

Une collection femme : Hail Mary. Des inspirations : une plongée dans les souvenirs et les émotions d’une femme.  » Une robe lourde drapée contient une émotion, des détails insignifiants prennent soudain une importance disproportionnée, les épaules sont accentuées pour dépeindre l’anxiété et la culpabilité que l’on porte depuis si longtemps déjàà Le résultat d’un trauma majeur. En 1969, ma mère a dû quitter son petit village parce qu’elle était enceinte et abandonner son bébé, seuleà  »

Sélectionné à hyères

10. Titipon Chitsantisook

27 ans. Thaïlandais. Diplômé de l’université de Chulalongkorn, Bangkok, 2007. Étudiant à l’Institut français de la Mode, Paris.

Une collection femme : Never ending story. Des inspirations :  » La manière dont nous nous habillons ne reflète pas nécessairement notre appartenance à un rang social, à un groupe ethnique, à une profession ou une identité sexuelle. Nous pouvons donc créer notre propre style, séparé de tout archétype, expérience personnelle, intérêt culturel ou désir. Un état de confusion libératrice. Mes silhouettes noires empruntent certains éléments à la mode urbaine, comme pour passer inaperçu ou pour se protégerà J’ai aussi été inspiré par Einstein on the beach, l’opéra de Philip Glass – à travers mon travail à la main, j’ai voulu exprimer les interrelations entre les points, les lignes et les surfaces. »

Sélectionnés à trieste

11. Adrian Sommerauer

30 ans. Allemand. Diplômé du Royal College of Art, Londres, 2008.

Une collection homme : London, Heimat #3. Des inspirations : des photos prises depuis la fenêtre de sa cuisine.  » L’atmosphère d’un matin morose et pluvieux à Londres. Vous vous réveillez beaucoup trop tard, sautez au hasard dans quelques vêtements, à moitié endormi, à moitié éveillé et vous marchez dans les rues bondées, bruyantes avec le sentiment d’être égaréà Des pyjamas fleuris, des draps mélangés avec quelques pièces essentielles, des vestes de tailleur mais relax, des accessoires tricotés main, dans des ombres bleues et grises. Cela parle du sentiment d’être chez soi, ou plutôt du fait que parfois l’on se sent aliéné dans des endroits familiersà « 12. Marielle van de Ven

24 ans, Néerlandaise. Diplômée de ArtEZ, School of Visual Arts, Arnhem, 2007. Étudiante au Royal College of Art, Londres.

Une collection femme : Fleeting beauty, lost in space. Des inspirations : des textes sur la transparence, des photos de situations  » très terre-à-terre, oniriques et intactes « .  » Pour moi, il est question de trouver l’équilibre… La beauté peut être fugace, abstraite et perdue dans l’espace. J’utilise des dégradés de transparence, qui rendent l’habit comme éphémère, expirant vers rien, une abstraction. De la soie, un air de douceur et de relâchement, des robes longues et des pantalons volumineux, des prints à la main, inspirés par une palette ethnique. En contraste, des vestes en cuir, étroites, avec des zips construits, des épaules carrées. Le tout, puissant et minimaliste dans son entièreté.  »

Merci à nos partenaires American Airlines, Canon, Choco-laté, Dior, HP, Kipling, Levis, Martini, Red Bull, Smart et Pure FM.

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