Génération désenchaînée

Fanny Bouvry, rédactrice en chef adjointe © KAREL DUERINCKX

Il y a une poignée de semaines, les pédopsychiatres lançaient, dans la presse, un cri d’alarme, confrontés à une vague sans précédent de jeunes patients en souffrance. Quelques tentatives d’assouplissements de la vie récréative plus tard, le constat reste toutefois pesant: la Gen Z, comme on caractérise souvent cet ensemble de mômes nés entre 1998 et 2012, va mal… Le manque d’horizons se ressent d’autant plus chez ces kids et (grands) ados, qui devraient traverser là « la plus belle période de leur vie », celle des découvertes, des rêves, des sorties en bande et des transgressions…

De quoi condamner à la désespérance à long terme cette frange de la population? Rien n’est toutefois moins sûr à en croire les experts qui, dans nos pages, dressent le portrait de ces adultes de demain, déjà chouchous des marques, et surtout pleins de vertueuses contradictions pour avancer, même dans l’adversité. « C’est une génération qui n’a pas connu l’insouciance, nous résume Vincent Grégoire, directeur de création au sein du bureau de tendance Nelly Rodi. Elle est en recherche d’idéaux mais lorsqu’elle s’emballe, c’est à l’extrême. Elle peut vouloir une chose et son contraire – défendre la planète et consommer sans discernement…- de manière schizophrénique. Avec elle, tout se passe dans l’instant présent, tout le temps. »

Non engoncés dans des logiques héritées d’un autre temps et prêts à en découdre avec ce que chaque jour leur donne, ces plus-si-gamins-que-ça sont ainsi plus libres que leurs aînés pour penser large. Une « génération désenchaînée » – comme la qualifient Claudine Attias-Donfut et Martine Segalen, autrices d’ Avoir 20 ans en 2020 (Odile Jacob), faisant référence au fait que cette jeunesse vit dans sa bulle, sans être téléguidée – qui ne manquera donc sûrement pas de ressort quand il faudra imaginer l’après… Alors, prenons soin d’elle!

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