HAUT ET FORT

Julien Renault © JULIEN RENAULT

Outre ses recherches acoustiques pour ABV, ce jeune Français s’est aujourd’hui imposé dans le microcosme du design belge via une grande variété de projets. Cinq choses à savoir sur lui.

IL DOIT SON SOLIDE C.V. À UN CURSUS SINUEUX

Julien Renault s’initie aux arts appliqués dès le lycée, où il découvre  » un peu de tout, du graphisme, du design « , avant de s’inscrire aux beaux-arts de Reims, option design.  » Leur approche artistique m’a ouvert l’esprit, explique-t-il. Mais j’avais envie d’aborder un aspect plus concret.  » Il profite donc de sa dernière année pour effectuer un stage chez les Bouroullec. Puis, il part pour un Erasmus à l’ECAL de Lausanne et y reste une année en plus,  » avec l’intention de faire ses preuves « . A Bruxelles, il a également trouvé le temps de faire un stage chez Sylvain Willenz, qui sera élu Designer de l’année quelques mois plus tard. Enfin, il découvrira un autre versant du métier auprès de l’antiquaire Vincent Colet. Autant dire que le garçon a plus d’une corde à son arc.

IL A ÉTÉ PATIENT (ET IL A EU RAISON)

 » J’ai beaucoup travaillé pour d’autres, et j’ai pris mon temps pour emmagasiner de l’expérience et affiner mes idées. La précipitation ne m’intéresse pas. La collection Surfaces pour ABV (lire par ailleurs) et les bougeoirs Punched pour Hem, édités à peu près au même moment en 2015, sont mes deux premiers vrais projets sur le marché. Je ne suis pas comme un étudiant qui sort de l’école avec plein de produits sous le bras. J’ai tracé mon propre chemin et en me relançant à Bruxelles, je repartais de zéro, je ne pouvais pas profiter d’un réseau. Cela a pris du temps mais ce n’est pas plus mal. « 

IL CULTIVE UNE CERTAINE BELGITUDE

A tel point que d’aucuns pensent parfois que le jeune Français est belge. Installé à Bruxelles –  » l’échelle et l’ambiance de la ville m’intéressaient, on sentait qu’il y avait une effervescence autour du design, sans que ce soit saturé comme à Paris  » -, il ne compte que des clients de chez nous, à l’exception de Hem. C’est d’ailleurs lui qui ressuscita les fameux meubles Kewlox.  » C’est un classique très connu en francophonie mais qui reste une icône belge. Je savais que ce serait une très belle référence, et un beau défi que j’ai pu relever grâce à l’expérience acquise en amont. Tout ça a suscité beaucoup de curiosité, ce qui augmentait la pression. J’avais intérêt à bien bosser parce qu’on m’attendait au tournant. « 

QU’IMPORTE LA MATIÈRE, IL VISE LA DURÉE

Bois, métal, marbre ou verre, Julien Renault jongle avec les matériaux, qu’il manipule avec un égal bonheur.  » Certains designers explorent littéralement les matières qu’ils façonnent. Moi je ne suis jamais très expérimental « , reconnaît-il. Si sa proximité avec Hem l’inscrit dans une sensibilité plutôt scandinave, étiquette qu’il accepte sans rougir, il confesse avoir du mal à définir clairement son style :  » J’aime l’intelligence et la simplicité, mes projets ne sont pas extravagants. J’ai surtout envie de faire des choses qui durent.  »

IL EST FAN DE PHOTO, DEPUIS TOUJOURS

Passion transmise par son père, la photographie occupe une part importante de ses activités. Il s’en sert tant pour documenter ou archiver les différentes étapes de son boulot que pour cultiver son sens de l’esthétique et magnifier ses projets – avec un côté control freak qu’il assume pleinement, préférant intervenir lui-même sur l’identité visuelle d’une marque plutôt que de risquer de voir son produit lui échapper.  » Souvent, mes premiers croquis sont très proches de la photo du produit final, comme si j’avais déjà un cadrage, une image. Je dessine en pensant au dernier cliché. Cela me manque un peu pour le moment, je passe trop de temps derrière les ordinateurs. « 

PAR MATHIEU NGUYEN

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