Le dernier mâle

© SDP

Il s’appelait Sudan et a été endormi par ses soigneurs, le 19 mars 2018, à l’âge canonique de 45 ans. Le dernier rhinocéros blanc du Nord mâle souffrait de maux de vieillesse et de diverses inflammations, sa fin était inéluctable. Mais avant de tirer sa révérence, dans la réserve Ol Pejeta au Kenya, la mastodonte fut, pendant ses derniers jours, choyé par une équipe de scientifiques, et même protégé par des gardiens de nuit lourdement armés. Désormais, il ne reste plus que deux femelles de son espèce… et des paillettes de sperme de l’animal, congelées pour 3000 ans au moins dans des cuves d’azote, en Europe. C’est cette mobilisation hors normes autour d’une bête que raconte la cinéaste néerlandaise Floor van der Meulen au travers du documentaire The Last Male on Earth. Un film qui relate comment nous, les hommes, qui avons provoqué la quasi-extinction de ce géant africain à coups de chasses illégales pour lui arracher sa précieuse corne, avons aussi mis tout en oeuvre pour finalement tenter de freiner ce drame de la faune.  » Avec un peu de distance, le spectacle a quelque chose de très ironique, constate la réalisatrice. C’est le reflet de notre nature humaine, de notre ferme conviction que nous avons tout à dire ici, que nous contrôlons tout.  » Une leçon pour l’avenir puisque les cousins du Sud de Sudan – dont quelques spécimens sont encore visibles en Belgique, à Pairi Daiza, qui travaille à leur reproduction -, sont eux aussi en voie de raréfaction.

Avant-première à Bozar, ce 22 septembre. En salles dès le 25 septembre.

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