D’étranges créatures ont envahi l’univers enfantin des peluches. Imaginées par des designers et artistes, elles affichent généralement une bouille bien différente des habituels teddies de nos juniors… Mais finalement, ces nounours bizarroïdes, parfois même un peu monstrueux, plaisent-ils aux principaux intéressés ? Nos experts, hauts comme trois pommes, se sont penchés sur la question. Et leur verdict est sans appel. Mots choisis.

LE GRAND GAGNANT MONSIEUR TSÉ-TSÉ, RAPLAPLA

Dixit ses créateurs canadiens,  » comme la fameuse mouche, il aide les bébés à s’endormir… Mais lui, il ne pique pas ! « . Présenté dans une petite boîte en carton qui lui sert de maison, il est fabriqué à 100 % en coton bio, rempli de fibres polyester et est vendu au profit de l’Unicef.

Son look ?  » Sa maison en carton ressemble à un sarcophage et lui à une momie. Mais il ne nous fait même pas peur parce que c’est un petit monstre trop mignon avec ses oreilles en tire-bouchon. En plus, il a un c£ur sur le ventre, est très doux et tout mou.  »

Son job ?  » On peut le serrer très fort pour s’endormir parce qu’il tient bien dans la main… Ou l’offrir à papa et maman pour leur dire qu’on les aime, ils le mettront sur leur table de nuit !  »

LE PLUS RIGOLO LE FANTÔME, îUF

Très tendance puisque le tricot revient sur le devant de la scène tant en mode qu’en design, ce fantôme en alpaga a été imaginé par une Française expatriée à New York, Sophie Demenge, qui édite non seulement des Goodies (doudous, accessoires pour se déguiser, déco…) mais aussi des meubles contemporains pour les kids. Il est fabriqué par des femmes boliviennes dans le respect des règles du commerce équitable.

Son look ?  » Il est trop drôle. On dirait Casper, le gentil fantôme du dessin animé. Le problème, c’est que son masque ne tient pas très bien. Mais on peut s’amuser à le retirer et le remettre sans arrêt. Et puis, il ne gratte pas malgré sa matière, donc on peut le serrer. Dommage qu’il soit blanc, il va être tout sale.  »

Son job ?  » Il est possible de dormir dessus, mais il est un peu gros quand même pour servir de coussin. On aimerait surtout jouer avec, pour se marrer avec les copains.  »

LES PLUS BRANCHÉS LES SNOOSHY

Fabriqué à la main en poils de yack (!) des régions himalayennes, en accord avec les principes du commerce équitable, ces bonhommes dégingandés ont une particularité : ils disposent de petits vêtements (écharpe, jupe…) conçus à l’aide de déchets de découpe récoltés dans l’industrie de la mode et recyclés. Résultat : un look tendance et la possibilité de personnaliser son Snooshy.

Leur look ?  » Leur visage – et surtout leur nez – est spécial. Mais ce qui est génial, c’est qu’on peut habiller ces souris de toute sorte de façons… C’est juste difficile de le faire à cause de leurs oreilles.  »

Leur job ?  » Jouer à la poupée… mais ça peut amuser les garçons aussi parce qu’il y a des vêtements qui leur plaisent aussi.  »

LE PLUS EXTRATERRESTRE ARCHIE, DONNA WILSON

La designer écossaise Donna Wilson est réputée pour ses créations d’objets textiles. Ses Créatures, comme elle les appelle, et ses meubles rembourrés font la part belle à la laine et aux couleurs, ses deux marques de fabrique. Auxquelles on peut ajouter une imagination débordante, comme en témoigne ce doudou Archie  » qui aime la purée et déteste les gens qui font du bruit en mangeant  » !

Son look ?  » Mais où sont ses yeux ? Ah oui, ils sont sur le sommet de sa tête… Et ça, c’est sa bouche ou son nez ? Son visage est vraiment étrange, et son corps aussi, avec ses longues jambes et ses minibras… Il nous fait penser à une chaussette ! Il est un peu effrayant mais ses couleurs sont très belles et surtout bien assorties.  »

Son job ?  » On pourrait le mettre dans notre lit peut-être, même s’il n’est pas super confortable… Ou le déposer sur une armoire.  »

LE PLUS INTRIGUANT CRÉATION UNIQUE, MY DOODOO DESIGN

Un concept belge lancé par une Bruxelloise, Hélène Helinck. L’idée : permettre à chacun de dessiner en ligne le doudou de ses rêves, selon des gabarits et coloris proposés. Ensuite, le Doodoo est assemblé avec des tissus de récup’ et rembourré de composants écologiques. Certaines de ces étranges bêtes ont une allure très fashion puisqu’elles sont customisées avec des boutons, des yeux en cuir, etc. Le plus : ces drôles d’asticots, tous exclusifs, sont vendus au profit d’une association d’aide aux enfants du Tiers-Monde (Plan).

Son look ?  » On dirait un hibou en forme de gant de toilette ! Il fait peur parce que son visage est étrange, surtout ses yeux. Mais il est quand même sympa parce qu’il est tout petit et a deux cornes amusantes.  »

Son job ?  » On peut faire plein de choses avec ce petit diable, c’est très pratique. Par exemple, l’utiliser comme masque en le plaçant devant son visage pour faire fuir les parents ou jouer avec au Frisbee. On peut aussi le mettre sur son armoire pour décorer. Dormir avec ? Pas vraiment, c’est un chouette coussin mais pas assez large pour poser sa tête…  »

LE PLUS COLORÉ LONGLEGS, MY MONSTERS BY LOLO

À partir d’un stock de tissus, Laura Marlot, une jeune graphiste montoise, a donné naissance, en 2007, à une première tribu de monstres. Depuis, elle s’est mise à la création d’étoffes et allie la sérigraphie et le flocage à son travail du textile afin d’imprimer ses propres motifs. Sa collection est entièrement fabriquée dans un établissement de travail adapté hennuyer.

Son look ?  » Il est trop dur, impossible de l’écrabouiller. Par contre, il a un air rigolo et de très jolies couleurs. Ses jambes, on les adore : on peut les mettre dans tous les sens.  »

Son job ?  » Impossible de dormir avec, ses pattes nous tomberaient sans cesse dans la figure. Par contre, on peut imaginer plein d’histoires avec lui. Il peut devenir un requin, un crocodile, un monstre…  »

LES VICE-CHAMPIONS HAMMER ET ZOMBIE, DEADDY BEAR

Ces drôles de bestioles sont nées de l’imagination d’un papa bruxellois, Gauthier Bribosia, et de ses fistons. Depuis leur création, elles se sont multipliées avec de nouvelles couleurs et tailles… et ont affirmé davantage une vocation psychologique, voire thérapeutique. Chaque personnage est associé à une peur (de la maladie, des catastrophes…) et peut aider les enfants à la surmonter. En Allemagne, des spécialistes les expérimentent avec des patients en thérapie et le service Ressources Humaines d’une grande société les utilise pour animer des débats sur la diversité.

Leur look ?  » Ils sont marrants et chouettes à caresser. On dirait des zombies. Mais ils ne sont pas effrayants parce qu’ils font penser à Harry Potter et sa cicatrice sur le front. Pour la couleur, on préfère celui qui est bordeaux, mais pour la taille, on aime mieux le grand…  »

Leur job ?  » Faire peur au chat ou aux monstres pendant la nuit, même si on sait bien qu’ils n’existent pas. Quoique franchement, on préfèrerait jouer avec eux que les prendre dans notre lit.  »

LE PLUS BEAU WAOUH LE LOUP, FUNKY FLO

Funky Flo est une créatrice française, installée à Bruxelles, qui propose des doudous colorés faits main. Elle les produit en petites séries, ou carrément en un seul exemplaire chacun. Parmi ses personnages en velours côtelé et coton imprimé, on retrouve Waouh Le Loup, Magic Monkey, Raton-chat et Roudoudou Lapinou, déclinés dans diverses versions dont l’une réalisée pour la boutique bruxelloise Ugly Jojo.

Son look ?  » Il a des yeux de garçon mais, vu la forme de son corps, on dirait qu’il porte une robe de fille. C’est bizarre. À part cela, il a de chouettes couleurs et une matière qu’on aime toucher. Le mieux : on sait faire des n£uds avec ses pattes.  »

Son job ?  » On va tout faire avec ce loup… Jouer, le serrer très fort pour le câliner et même faire peur à notre petite s£ur.  »

LE PLUS CONFORTABLE FORMIROBOT, FORMIDOUDOU

Lancés il y a trois mois à peine, les Formidoudou sont fabriqués artisanalement avec des matières bio en Belgique. Le concept : on choisit son modèle sur le Web, soit parmi les séries limitées proposées, soit en concevant soi-même l’objet de ses rêves, sur base de tissus variés et de formes géométriques. Quelques clics et nos désirs deviennent réalité.

Son look ?  » C’est un robot ou un ordinateur. Il est tout plat et formé de deux coussins bien confortables. Ce qu’on adore : la petite étiquette de la marque qui est cousue dessus, on dirait une petite fourmi.  »

Son job ?  » Il sert à dormir, c’est sûr. Il n’y a qu’à poser sa tête dessus.  »

LES PLUS DOUX OX ET ICE-BAT, UGLYDOLL

En 2001, David Horvath et Sun-Min Kim, un couple d’artistes américains, furent séparés quelques temps. L’amoureux transi envoya à sa dulcinée des lettres couvertes d’un petit bonhomme orange. Sa compagne transforma ce croquis en peluche et l’envoya à son tour par la poste. C’est ainsi que naquirent les Uglydoll, qui forment aujourd’hui une famille arc-en-ciel…

Leur look ?  » On dirait des animaux à qui on a écrasé la face. On aime beaucoup leur visage, plein de détails : les dents pointues, les gros yeux, la petite langue… Et puis, surtout, ils sont très chouettes à caresser.  »

Leur job ?  » Ils sont moelleux et ont la taille parfaite d’un coussin. On va sûrement pouvoir les utiliser comme oreiller. Et quand on se réveillera, on jouera avec !  »

Merci à la classe de 3e maternelle de l’école communale des Longs Prés à Ittre et à ses institutrices pour leur participation à ce jury.

Carnet d’adresses en page 66.

PAR FANNY BOUVRY

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