Lyon à l’avant-garde

L'une des " utopies concrètes " présentées lors de la Biennale d'architecture. © Agence Laisné-Roussel

La capitale des Gaules accueille sa première Biennale d’architecture ce mois-ci. L’occasion de visiter la ville – et son quartier Confluence en pleine mutation – à la découverte de ses très nombreux projets contemporains.

Ne vous y méprenez pas. Lyon est certes connue pour ses rues sinueuses, où il fait bon flâner entre les façades médiévales et Renaissance afin de se plonger dans l’ambiance locale et de rapporter quelques photos de cartes postales, teintées d’authenticité. Mais la troisième commune de France en nombre d’habitants est également le creuset d’un art de bâtir novateur. Un vent créateur y souffle en effet depuis la fin des années 90, lorsque le maire de l’époque, Raymond Barre, initia l’idée de reconvertir une ancienne zone industrielle au sud de la Presqu’île, là où la Saône rencontre le Rhône, en un nouveau morceau de ville. Aujourd’hui, le quartier Confluence offre un véritable festival de volumes audacieux au point qu’il est devenu une destination courue par tous les passionnés… qui sont davantage encore gâtés en ce mois de juin puisque la métropole y organise sa première Biennale d’architecture. Tentés ? Voici ce qu’il ne faut surtout pas rater.

La Biennale bien sûr

 » Depuis plus de cinq siècles, la métropole de Lyon est un laboratoire « grandeur nature » d’expériences urbaines et sociales.  » Partant de ce constat, les initiateurs de cette première Biennale d’architecture ont investi la Sucrière, un entrepôt des années 30 réhabilité en pôle culturel, et ont demandé à une trentaine d’équipes, sur la base d’un appel à projets, de proposer des  » utopies concrètes pour faire face aux transitions qui font débat aujourd’hui, qu’elles soient économiques, écologiques, numériques ou démographiques « . L’idée derrière tout ça : mettre en lumière  » des processus et des pratiques plus que des bâtiments achevés « . Au programme : conférences, tables rondes, ateliers, installations, explorations urbaines… avec une volonté de toucher le grand public, et pas seulement les experts.

Le vert, l’orange et le monolithe

Plusieurs buildings valent également le détour dans le quartier, notamment pour leur usage inhabituel des matériaux et des couleurs. C’est le cas de deux volumes parallélépipédiques, véritablement percés par des sphères et imaginés par les Parisiens Jakob + MacFarlane : l’un est orange et abrite le siège du groupe Cardinal ; l’autre, vert flashy, est le port d’attache de la chaîne Euronews. Non loin de là, on ira jeter un oeil au Monolithe, un édifice  » monolithique « , comme son nom l’indique, composé en réalité de cinq parties pensées par des agences différentes -MVRDV, Manuelle Gautrand, etc. – puis collées côte à côte.

Des logements à la pelle

Ce qui frappe aussi, lorsqu’on se balade dans cette partie de la ville, ce sont les aménagements urbains du bord de l’eau, avec des pontons, de larges trottoirs, des passerelles, des aires de jeux pour les enfants et, tout autour, de très nombreux logements aux architectures plus ambitieuses les unes que les autres. On retiendra les immeubles réalisés par Massimiliano Fuksas et Vincenzo Amantea, aux terrasses parfois démesurées et aux façades des plus innovantes. A l’avenir, ce territoire le long du fleuve pourra encore se targuer de nouvelles prouesses du genre, une deuxième phase de construction de douze entités étant annoncée. Et elle sera supervisée par un autre grand du secteur : le Britannique David Chipperfield, qui a notamment reconstruit le Neues Museum à Berlin…

L’incontournable musée

Enfin, une visite de ce quartier en mouvement passera inévitablement par le fameux Musée des Confluences de l’Autrichien Coop Himmelb(l)au, inauguré en 2014 et qui a fait couler beaucoup d’encre quant à son coût pharaonique. N’empêche, le résultat est à la hauteur et le mastodonte de verre et d’acier, aux formes complètement explosées, marque désormais de façon monumentale l’entrée sud de Lyon. A l’intérieur, une expo permanente aborde l’histoire de l’humanité, ainsi que la diversité des cultures et des civilisations. Jusque début 2018, il est également possible d’y visiter un accrochage dédié au poison à travers les siècles et un autre sur les traces des frères Lumière, ces génies ayant vécu dans la région. A lui seul, l’édifice futuriste invite donc à se poser, ne fût-ce que quelques heures, à Lyon… sur la route des vacances, pourquoi pas ?

Biennale Architecture Lyon, La Sucrière, 49/50, quai Rambaud, à 69 002 Lyon. www.lasucriere-lyon.com Du 8 juin au 9 juillet prochain.

Par Fanny Bouvry

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