Dans son dernier roman,  » Le Père adopté « , Didier van Cauwelaert rend hommage à ce paternel hors norme qui a illuminé sa vie. Un cri d’amour dénué de pathos, mais pas d’humour ni de malice, qui se dévore avec gourmandise.

Pour certains, la figure paternelle est une enclume, un éteignoir ou un fantôme. Pour d’autres, au contraire, c’est un filin, un fortifiant, un tremplin. Didier van Cauwelaert est de ceux-là. Jusqu’à la mort de ce personnage haut en couleur, et même au-delà, le Goncourt 1994 n’a cessé de s’en inspirer et de le convier à sa table d’écrivain. Complices dans la vie comme dans la mort. Une relation envoûtante et passionnée qui tisse la trame de son dernier roman,  » Le Père adopté « . Son livre le plus autobiographique. Mais dont la saveur le hisse dans la sphère du roman tant ce Pygmalion roublard cultivait le sens de la comédie. Un dialogue fécond et truculent bien plus qu’un hommage à l’encaustique.

Votre dernier fou rire, c’était quand et à quel propos ?

La semaine dernière, une autocaricature

de mon père, trouvée un an et demi après sa mort.

La dernière fois que vous avez pleuré ?

A la suite de ce fou rire.

Votre premier geste le matin ?

Arrêter mon réveil avant qu’il ne sonne.

Vous êtes plutôt thé ou café ?

Café quand j’écris. Thé en vacances.

De quoi êtes-vous le plus fier ?

Du bonheur qu’il m’arrive de donner.

Le talent que vous aimeriez avoir et que vous n’avez pas ?

Composer de la musique.

En un mot, pour vous, le bonheur, c’est…

Utile.

Vous ne pouvez pas vivre sans…

Silence.

Votre odeur préférée ?

L’herbe coupée.

La pire des trahisons, c’est…

Trahir quelqu’un  » pour son bien « .

Votre dernier achat compulsif ?

Des pièces de rechange pour ma vieille auto anglaise.

Quel(s) objet(s) emporterez-vous dans votre tombe ?

Mon réveil.

Vos principales références musicales ?

Verdi, Offenbach, Brassens, Barbara, Trenet, Lavilliers.

Quel grand texte auriez-vous aimé avoir écrit ?

 » Thomas l’Imposteur  » de Jean Cocteau. Et  » Gros Câlin  » d’Emile Zola.

Vous pensez mériter ce qui vous arrive ?

Oui.

De quoi avez-vous peur ?

De rien, et ça m’angoisse.

Votre remède contre la déprime ?

L’amour, Brassens et les arbres.

Le compliment qui vous fait chavirer ?

 » Je ne sais pas comment tu fais.  »

La notoriété, boulet ou bonus ?

Bonus attirant des boulets.

Votre type de femme : plutôt Hannah Arendt, Sharon Stone ou Hillary Clinton ?

Je suis un homme à femme sans type.

Le sujet qui fâche ?

Le terrorisme antitabac, anti-alcool, antivoitures, antitravail, et l’indifférence face aux assassinats légaux par la malbouffe, les micro-ondes, l’inculture et la bêtise.

 » Le Père adopté « , par Didier van Cauwelaert, Éd. Albin Michel, 282 pages.

Propos recueillis par Laurent Raphaël

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