Mugler Follies

© Thierry Mugler, Claude Heidemayer, New York Collection Les infernales Prêt-à-porter automne-hiver 18988-1989

L’héroïne du jour avait dit  » oui  » à Thierry Mugler – elle serait pour l’éternité une blonde hiératique déposée là, offerte mais puissante, une glamazone libre sur les aigles du Chrysler Building, New York. Le créateur français était derrière l’objectif, c’était il y a plus de trente ans. Il prouvait allègrement qu’il se jouait des limites, qu’il utilisait la mode comme  » véhicule émotionnel et artistique  » depuis sa première collection en 1974, que son seul rêve consistait in fine à  » fasciner  » et  » envoûter l’esprit humain « , histoire de  » rendre hommage le mieux et le plus joyeusement possible à l’univers sublime où nous vivons et au plus bel animal sur terre : l’être humain « . De son enfance bourgeoise et strasbourgeoise, il avait conservé le goût de trouver des solutions  » muglériennes  » à tout ce qui pourrait fermer l’horizon. Aussi, en 2002, fatigué par la mode, il décida de lui tourner le dos et quitta sa maison de couture, pour mieux tailler à sa mesure son corps d’ex-danseur, son prénom qu’il fit précéder de Manfred et embrasser sans plus de grand écart la mise en scène de spectacles dont il ne s’interdit pas de signer les costumes, de Zumanity du Cirque du Soleil à Beyoncé ( I Am), d’ Arias with a Twist à The Wyld. Sa vie, son oeuvre ne se résument pas en une paginette, il serait dès lors préférable de se rendre à Montréal au Musée des beaux-arts pour arpenter l’exposition Thierry Mugler Couturissime, vous avez jusqu’en septembre prochain, ou à défaut, plonger dans le livre qui l’accompagne, porte le même titre et rassemble en 400 pages et autant de photos, parfois même inédites, le jus incandescent de celui qui a pour seule vocation le spectacle. Beauissime.

Mugler Follies
© Thierry Mugler, Claude Heidemayer, New York Collection Les infernales Prêt-à-porter automne-hiver 18988-1989

Thierry Mugler Couturissime, sous la direction de Thierry-Maxime Loriot, Phaidon et Musée des beaux-arts de Montréal, 400 pages, 450 illustrations. www.phaidon.com

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