« Tendre une main que nous avons reçue »

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C’est un petit hôtel situé au coeur des Marolles, place du Jeu de Balle. Le Galia. Impossible de rater, malgré la quarantaine, l’animation des rues alentour. Son propriétaire s’appelle Nicolas Jansen, il tient l’établissement depuis 1992. « Je l’ai construit avec mon père. On est parti de rien. On a travaillé d’arrache-pied pendant trois ans pour le faire exister. C’est un produit familial en quelque sorte », résume l’hôtelier. Pendant longtemps, les touristes y descendaient, le temps d’une escapade bruxelloise. Mais l’année dernière, le gérant a souhaité le mettre à disposition de causes sociales. Puis l’épidémie est passée par là et l’endroit s’est transformé en centre d’accueil pour les réfugiés, expulsés du parc Maximilien. Les portes se sont alors ouvertes aux apatrides et précarisés. Une centaine d’entre eux y ont trouvé le gîte et le couvert durant six mois. Si vous lui demandez pourquoi, Nicolas Jansen vous rétorquerait qu’il est normal d’accueillir des personnes en demande d’asile. La situation de ces individus le touche particulièrement. « Quand je vois ces gens qui traversent des pays en conflit, des mers, qui ne possèdent rien et tombent dans la jungle de la rue, ça me fend le coeur », explique-t-il.

L’histoire familiale de Nicolas le prédestinait peut-être à cet avenir. « Mes grands-parents ont fui la révolution russe de 1917 et ont trouvé refuge en Belgique. Je trouve cela normal de tendre une main que nous avons reçue. » Aujourd’hui, le Galia travaille en collaboration avec Médecin sans frontières, et permet de loger des personnes testées positives au coronavirus. Exit donc, les vacanciers d’autrefois, le secteur du tourisme n’intéresse plus l’hôte: « Je préfère désormais me mettre au service d’une association ou d’une noble cause. »

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