Tous aux musées !

Wolfgang Tillmans, Remy at Spectrum, 2015. © THE ARTIST, COURTESY GALERIE BUCHHOLZ, BERLIN/COLOGNE, MAUREEN PALEY, LONDON, DAVID ZWIRNER, NEW YORK, GALERIE CHANTAL CROUSEL,

Il n’y a pas d’amour de la culture… sans preuves concrètes de cette affection. Plus que jamais, les musées ont besoin du public. Trois expositions pour joindre le solidaire au passionnant.

 » Les musées qui sont temporairement fermés aujourd’hui risquent de l’être définitivement demain « , prévenait il y a peu l’ICOM. Pragmatique, le Conseil international des musées révélait dans la foulée un ordre de grandeur pour l’hécatombe à venir : un tiers des institutions serait menacé à court et moyen termes. Pas envie d’en arriver là ? Se mobiliser est simple comme bonjour : il suffit de planifier une visite sur place. Petit aperçu des bons plans du moment.

1–Today is the First Day

Le lieu. Au Wiels, à Bruxelles.

Le pitch. Première exposition monographique en Belgique pour Wolfgang Tillmans (1968, Remscheid), star de l’art contemporain. Today is the First Day se présente comme une vaste installation faisant varier les formats d’images et leurs agencements. De la photographie ? Oui et non. Si Tillmans assume l’étiquette, il confesse également se servir de ce médium pour le pousser vers ses limites, voire ses contradictions. L’Allemand nous invite à réfléchir sur le visible en soulevant de nombreuses questions. Comment créer des images porteuses de sens ? Quand un phénomène devient-il perceptible ? Quel est le lien entre ce que nous percevons et ce que nous connaissons ?

Diana Matar, Oscar Romero Whittier, California 1968-2015.
Diana Matar, Oscar Romero Whittier, California 1968-2015.© Diana Matar

La date. Jusqu’au 16 août prochain.

wiels.org

2–My America

Le lieu. Au musée de la Photographie, à Charleroi.

Le pitch. La violence policière aux Etats-Unis n’est pas une fiction. Pour qui en douterait, Diana Matar a décidé, depuis 2015, de sillonner les routes de son pays afin de documenter, par la photographie, plus de 2000 lieux où les forces de l’ordre ont tué des civils. Le résultat est une collection d’images, quelque part entre l’archive et le paysage, qui se dresse comme un doigt accusateur pointé sur un système injuste, une structure sociale dysfonctionnelle. Glaçant : le titre de chaque image reprend seulement un nom, une date de naissance et de décès, et l’endroit où une personne a perdu la vie. Le tout pour un dispositif de 99 images qui révèle tout à la fois la composante raciale du problème, l’absence d’instruction des policiers, ainsi qu’une statistique inattendue qui affirme que le pays de l’oncle Sam affiche l’un des taux les plus bas d’agents par habitant au monde.

Matt Mullican, Untitled (Yellow Monster 20), 2017.
Matt Mullican, Untitled (Yellow Monster 20), 2017.© MATT MULLICAN

La date. Jusqu’au 20 septembre prochain.

museephoto.be

3–Representing the Work

Le lieu. Au MAC’s, à Hornu.

Le pitch. Quarante années de pratique pour Matt Mullican (1951), artiste américain né à Santa Monica. Ce pionnier de l’art numérique méritait bien une rétrospective sous nos latitudes. Pour rappel, ce plasticien a fait partie de la ‘Picture Generation’, un mouvement artistique travaillé par la question des médias de masse abordée par le biais de la citation et de la mise en scène. Une proposition immersive qui va de ses premiers pictogrammes aux performances sous hypnose, en passant par des diagrammes et des images glanées sur Internet.

La date. Jusqu’au 18 octobre prochain.

mac-s.be

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content