Vous reprendrez bien un doubitchou ?

© EMMANUEL LAURENT

Cette scène reste d’anthologie. Au petit matin, devant la fosse aux tigres du zoo de Vincennes, Gérard Jugnot en Santa Claus déclassé, Anémone, cabas au bras et cheveux en pétard, et Thierry Lhermitte, toujours flegmatique, balançant aux fauves les restes humains, emballés dans de jolis paquets cadeaux, du réparateur d’ascenseurs qu’ils ont descendu malencontreusement quelques heures plus tôt… Le Père Noël est une ordure, classique cinématographique de cette saison, livre en réalité  » une satire au vitriol de la pseudo-solidarité bien-pensante des âmes charitables de Noël « , comme le souligne le philosophe Stéphane Floccari dans son bouquin Survivre à Noël (éditions Encre Marine), sorti il y a juste un an. Et de poursuivre son décryptage du long-métrage de Jean-Marie Poiré, le comparant à  » une suite de portraits et de tableaux tous plus grinçants qui révèle l’angoisse qui sourd les soirs de réveillon chez les êtres que leur marginalité condamne à demeurer exclus de leur famille ou de leur milieu…  » C’est que le septième art tout entier, et le traitement qu’il fait de ces célébrations de fin d’année, traduit l’ambivalence autour de ce condensé de réjouissances exacerbées et de magie que d’aucuns vivent comme une insupportable injonction à profiter et à s’aimer, quoi qu’il advienne.  » Pourquoi est-ce peut-être la seule fête à laquelle on n’est pas libre de ne pas se joindre avec enthousiasme, sans prendre le risque de passer pour l’idiot de la famille ou le félon de la tribu ?  » s’interroge encore l’auteur de ce guide à l’usage des phobiques du sapin et de la bûche.

Aborder ce mois de passage vers 2020 avec u0026#xE9;lan et positivisme.

Bien conscients qu’il est parfois complexe d’accéder au bonheur en cette période, nous avons néanmoins décidé, dans nos pages, d’aborder ce mois de passage vers 2020 avec élan et positivisme. C’est d’ailleurs aussi ce qu’envisage l’écrivain dans son essai, concluant sur ces termes :  » Une fête réussie, c’est une fête où l’on accepte l’échec, le deuil, l’oubli et le pardon comme les conditions d’un vivre ensemble.  » Comment y arriver ? Là encore, cette lecture salvatrice nous propose une piste :  » On préférera une mise en train mentale plus progressive et moins tardive. On pourra par exemple choisir de se régler plus ou moins sagement sur le calendrier de l’Avent. Ouvrir une petite case chaque jour, ce sera se donner à soi-même l’occasion d’aborder un aspect technique, pratique, logistique, psychologique, voire métaphysique, d’un problème qui se surmontera ou se résoudra d’autant plus facilement qu’on ne l’avalera pas d’un seul trait.  » Nous avons donc pris l’expert au mot et concocté dans ce numéro un véritable plan d’attaque en 24 points. A chacun d’y puiser ce dont il aura envie et de savourer tous ces petits moments privilégiés… qu’on vous souhaite inoubliables.

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