A Milan, la Fashion Week se la joue insolite et « verte »

Soixante défilés, près de 90 présentations et autant d’événements disséminés aux quatre coins de la ville: Milan donne mercredi le coup d’envoi d’une semaine de la mode insolite, inédite et toujours attentive au développement durable.

Après New York et Londres et avant Paris, le calendrier de cette fashion week dédiée aux collections de prêt-à-porter femme (printemps/été 2019) est comme toujours rythmé par les défilés incontournables des grandes maisons italiennes: Dolce & Gabbana, Prada, Versace, Cavalli, Armani, Fendi.

Un nom manque toutefois à l’appel, et pas des moindres, le fleuron du secteur Gucci qui fait une infidélité à la capitale lombarde en défilant lundi sur les podiums parisiens.

Rien de définitif dans ce choix, l’escapade parisienne n’est que saisonnière, le temps pour le styliste Alessandro Michele de rendre hommage à la France, source d’inspiration de sa nouvelle collection.

Pour ne pas complètement délaisser Milan, la florentine Gucci accueillera ses invités triés sur le volet sur son site milanais pour une performance inédite de la compagnie du danseur britannique iconoclaste Michael Clark ce mercredi soir.

Si d’autres enseignes manquent à l’appel dont Emilio Pucci ou Trussardi, on note aussi des retours comme ceux de l’Allemand Philippe Plein ou Iceberg, et aussi des nouveaux venus parfois inattendus comme Fila. Tombée en désuétude, la célèbre griffe de sportswear des années 90 connaît un retour de flamme après sa collaboration avec la maison Fendi l’hiver dernier. Il aura fallu quelques sweatshirts et sacs floqués du logo Fendi/Fila pour que la marque portée en leur temps par les tennismen Björn Borg et Boris Becker redevienne un must absolu.

Défilé Automne hiver 2018, Fendi x Fila
Défilé Automne hiver 2018, Fendi x Fila © Mondadori

Mode éco-responsable

Un phénomène qui démontre la tendance toujours plus forte des croisements entre luxe et streetwear, confirmée par la récente nomination à la tête de Louis Vuitton de Virgil Abloh, fondateur de la marque culte pour les rappeurs Off-White.

Outre la culture qui se mêle subtilement à la mode – via des expositions proposées par les griffes, comme celle dédiée à la photographe Sarah Moon au musée de la mode Armani – le fil conducteur de cette semaine sera le développement durable. Un thème désormais central de la fashion week milanaise que son organisatrice, la Chambre de commerce de la mode italienne, promeut à travers l’organisation des Green Carpet Fashion Awards, sorte d’oscars de la mode éco-responsable.

Stars et personnalités de l’industrie du luxe sont attendues dimanche au Théâtre de la Scala – le dress code sera vert – pour la remise de ces trophées qui récompensent les entreprises du monde de la mode les plus « vertes ».

Cette fashion week milanaise sera une nouvelle fois l’occasion pour les marques de rivaliser d’originalité dans la mise en scène de leur show et les lieux qui les accueillent, qu’ils soient exclusifs, insolites ou inédits.

A l’instar de Emporio Armani qui convie ses fans jeudi à l’aéroport de Milan-Linate pour un embarquement en bonne et due forme avec enregistrement en ligne imposé, passeport obligatoire, interdiction de transporter des produits liquides et prière de passer les contrôles de sécurité sans rechigner.

Pour l’enseigne italienne de chaussures Sergio Rossi, rendez-vous est pris au coeur de la somptueuse bibliothèque Ambrosienne, écrin du XVIIe siècle qui abrite un codex de Leonard de Vinci et une oeuvre du Caravage.

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