Académie d’Anvers : le défilé 2008

Coup de projecteur sur le défilé de fin d’année de la célèbre école de mode anversoise.

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Bousculer la création vestimentaire pour mieux en savourer l’inventivité, mélanger les genres pour mieux en apprécier l’originalité, voilà ce que propose l’Académie d’Anvers dans le cadre de son incontournable défilé de fin d’année. L’édition 2008 de la célèbre école de stylisme anversoise s’est déroulée ce week-end et nous vous livrons ici nos impressions sur le travail des étudiants de dernière année.

Dans la collection Spacial Empathy de Damien Fredriksen Ravn, le futurisme s’apparente à des imprimés galactiques, aux uniformes d’astronautes argentés, et aux accessoires pour épaules en fil d’acier. Une approche bien contemporaine de la légende des eighties, le célèbre Thierry Mugler.

La Serenada moleculare d’Andrea Cammarosano brosse un portrait du futur quelque peu stéréotypé, avec des matières brillantes et des accessoires surprenants. Cammarosano se profile ainsi comme un digne héritier de Paco Rabanne et de Christian Lacroix.

La collection Enfant d’Ann Eckers, baptisée Networkers, présente les mannequins miniatures dans des costumes d’astronautes ou avec des lampes éclair sur le front. Les vêtements de la créatrice, qui joue avec le bleu électrique et le jaune moutarde, sont tout simplement sublimes. On aime tout particulièrement le short jaune clair en tricot perforé.

Yuima Nakazato représente, cette année, l’âme poétique du défilé d’Anvers avec une collection sortie tout droit d’un nuage de fumée à la manière de Maurice Béjart. Nakazato travaille dans leur ensemble, à hauteur de la poitrine, des éléments qui peuvent être dépliés. En découle une série de vêtements-sculptures hybrides, dans un style à la Van Eyck, Nicolas Schöffer et Hussein Chalayan.

L’Exodo de Lluis Corujo Besga donne l’impression d’une migration Sud-américaine de jeunes femmes portant une théière ou un panier en osier sur la tête. Particulièrement marquante : la robe en hermine avec une doublure rouge et des brillants.

La collection mixte d’Ek Thongprasert commence par l’apparition d’Adam et Eve en sous-vêtements. Dans un esprit très fleur bleue, leur collier forme les mots « Dream » pour lui et « Love » pour elle. Comme dans la plupart des autres collections Homme de l’Académie, les garçons portent le short. Le créateur le combine ici avec un gilet sur lequel un arbre est brodé. On retrouve également des vestes et des robes de feutre perforées et des imprimés paisley. Tout pour rappeler l’univers de Dries van Noten.

La collection Who is the Rooster Who is my Chicken de Tonia Geissbuehler est un mélange singulier de manteaux volumineux, de robes élégantes style vintage et de sportswear.

Glenn Martens présente la collection la plus « belge » de la soirée avec une série d’ensembles à plusieurs couches noirs et blancs. Réservé, calme, il est proche d’Haider Ackermann ou Patrick van Ommelslaeghe.

Joeri Van Yper construit sa collection Femme Frozen/Overexposed Stars à partir de nuances de jaune et de vert. Sa plus belle silhouette : un pantalon large avec un chemisier gris scintillant et un bonnet en laine jaune.

Notre coup de coeur est la collection Knock on Wood de Narelle Doré qui ose emprunter une autre voie. Les silhouettes sont angulaires, avec des épaules en forme de boîtes en cartons et des manches en forme de tuyaux en plastique. Les pantalons en tricot pastel sont fabuleux et les coiffures des plus originales, avec des perruques anguleuses, dans les tons verts des vêtements.

Une poignée de créateurs recherchent le bonheur dans la nostalgie. Romain Brau emmène le spectateur dans un cabaret berlinois des années 1920, avec une série de dandys sous des chapeaux monumentaux. On verrait bien ce jeune créateur en costumier pour le théâtre ou le cinéma.

Avec sa collection Divine Intervention, Laurence Bruyninckx opère un retour aux années 1970 et 1980, avec de longues robes de soirées en soie et des tailleurs oscillant entre l’obsolète et l’élégant. C’est aussi la collection la plus mature de la soirée.

Antonin Tron propose un style proche de Dior Homme, avec des robes de chambres et des costumes sur-mesure (pantalons larges et revers oversized), décorés de brillants dorés ou bronze.

Simon-Pierre Toussaint ouvre son défilé The Trees Can Hear You If You Talk To Them avec une série de garçons en sous-vêtements blancs. Il poursuit avec une longue cape de duvet, une veste de kimono brune, et quelques imperméables verts, portés par-dessus des pantalons brillants et des chaussettes rouges.

Yu Fukumoto fut, l’année dernière, le lauréat du Prix Weekend Knack qui récompense chaque année un étudiant de l’Académie d’Anvers. Cette année, sa collection baptisée The Collector est pleine de fantaisie, avec une rangée de chasseurs de papillons réinterprétés pour la garde-robe masculine, où l’on retrouve entre autres un tailleur-pantalon avec une sacoche intégrée et un costume de brocart jaune avec short.

The Monkeys Made Me Do It de Hung Qui La est notre collection masculine préférée à Anvers. Pour la présentation la plus dynamique et la plus joyeuse de la soirée, le jeune créateur fait défiler ses mannequins avec des têtes de singes surdimensionnées. Hung Qui La ennoblit le streetwear et le combine avec des imprimés africains et des capuchons oversized. Un digne héritier de Walter Van Beirendonck et Bernhard Willhelm.

Jesse Brouns
(adaptation: Elise Mommerency)

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