Chloé Ucedo déconstruit la haute joaillerie une pièce audacieuse à la fois

Dans sa rubrique Faits et Gestes, Le Vif Weekend part à la rencontre de Belges qui ont du talent plein les mains. Cette semaine, focus sur la joaillière Chloé Ucedo, qui a pour ambition de déconstruire la haute joaillerie une pièce audacieuse à la fois.
Un simple coup d’œil à la présence en ligne d’Ucedo, tout nouveau label de joaillerie belge qui porte le patronyme de sa créatrice, suffit pour comprendre qu’on est face à quelque chose de neuf.
Pas seulement dans la temporalité, donc, mais bien aussi dans l’approche, ainsi qu’en attestent les mises en scène des bijoux entre iconographie religieuse et gelée vert vif. Objectif avoué: tailler (les pierres) pour mieux déconstruire (le secteur), une refonte totale qui va au-delà de celle des métaux nécessaires à la confection de ces joyaux sculpturaux.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
«Quand je dis que je veux décoloniser la haute joaillerie, c’est parce qu’elle est très codifiée au niveau esthétique: on travaille toujours les mêmes pierres, les mêmes métaux… Niveau symbolique aussi, les codes sont stricts, pointe la Bruxelloise. Le bijou est un signe de pouvoir et de prestige qui affirme une classe sociale, et qui s’inscrit dans un milieu plutôt blanc et bourgeois.»
Changement de paradigme
Un univers dans lequel Chloé a fait son apprentissage ces onze dernières années, mais dont elle aimerait désormais élargir les frontières. «Je trouve dommage de donner autant de valeur à des matières qui sont intrinsèquement coûteuses, parce que ça occulte complètement le travail de l’artisan.
En joaillerie, les bijoux sont chers parce que les matières coûtent cher, mais je veux changer de paradigme et mettre plutôt l’accent sur le travail qui est mis dedans.
Je trouve ça intéressant de mettre l’acier, le titane, le laiton et les pierres semi-précieuses au service d’une technique qui m’a demandé des années d’apprentissage, et de placer la valeur dans l’intentionnalité plutôt que dans les matériaux utilisés», explique celle qui a fait ses gammes auprès de Serge De Moor, un artisan émérite formé chez Chaumet.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Et dont la créativité dépasse les limites de son atelier car elle crée aussi ses visuels léchés, où le beurre prend (presque) autant de place que les bijoux.
Parce que «c’est la base de mon alimentation, et une manière de rappeler que si la joaillerie est très sérieuse, moi, je suis plutôt drôle». D’aucuns diraient joyeuse, à l’image de son approche ludique et décomplexée de joyaux qu’on se réjouit déjà de porter.
Dès la mi-mai sur ucedo.be et à la gallerie CollectEd.
Plus de chroniques Faits et Gestes :
Mathilde Wittock transforme les balles de tennis en meubles design
Avec Swookies, Margaux Kin part à la conquête du royaume un cookie à la fois
Rencontre avec Léone Close, la designer florale en pleine éclosion
Grâce aux bijoux parfumés de Louise Huyghe, on porte ses souvenirs à même la peau
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici