C’est évident, mais on ne fait pas ses valises de la même manière pour un city trip que pour une expédition en Antarctique. Parfois, le code vestimentaire est strict, parfois vous pouvez choisir de vous laisser inspirer par le style local, mais il existe tout de même quelques règles de base pour prendre les bons vêtements avec soi en vacances.
Quels vêtements portez-vous en vacances? C’est une question qui peut être interprétée de deux manières.
L’une est purement pratique: que porte-t-on pour voyager confortablement? Comment emporter avec soi un minimum de vêtements avec lesquels on peut faire suffisamment de combinaisons? Qu’est-ce qui est efficace pour le type de voyage que vous entreprenez? Ces questionnements sont liés à la manière de bien faire ses valises. Mais des questions comme celle de savoir ce qu’il faut porter à votre destination spécifique et ce qui est approprié pour telle ou telle activité sont, elles, liées au contexte. Après tout, ce qui convient à Ibiza ne convient pas nécessairement à l’île de Skye.
Et ce que vous mettez dans votre valise pour l’Inde est rarement la même chose que pour Venise. Ceci étant dit, il existe quelques règles qui permettent de simplifier le moment tant redouté de l’empaquetage – et de s’assurer de marier confort et style sur place. On vous explique.
Règle n°1 – Avoir l’esprit pratique
Personne ne part en randonnée en montagne en tongs. Du moins, on l’espère. Des chaussures solides, un pull chaud, une veste de pluie: les personnes actives savent comment faire leur valise. Mais ne vous y trompez pas. Chaque année, les services de secours retirent des sentiers de montagne des personnes qui se trouvent littéralement sur une pente glissante avec des chaussures inadaptées.
La première règle est donc de ne prendre que ce dont on a besoin. Pour des vacances sportives, prévoyez des vêtements adaptés, tandis que les vêtements de safari ont une palette de couleurs neutres pour une bonne raison. Un tee-shirt orange ou un imprimé chargé vous rendra visible de loin par les éléphants ou les girafes. Les couleurs sombres, quant à elles, attirent certains insectes. S’habiller de manière fonctionnelle n’est donc pas une question de mode, mais de bon sens et de respect de l’environnement.
Règle n°2 – Faire comme les locaux
Pas de genoux ni d’épaules nus. Ce code vestimentaire s’applique non seulement aux églises et monastères chrétiens, mais aussi aux lieux saints de toutes les religions. C’est surtout dans le sud de l’Europe que ce code reste la norme, mais même dans de nombreux pays asiatiques, on attend des visiteurs qu’ils s’habillent correctement.
« S’habiller de manière adaptée est un signe de respect », explique Toni De Coninck, expert en tourisme et journaliste voyage chez June. « Au Vatican, les règles sont toujours aussi strictes. Elles sont moins strictement appliquées dans d’autres lieux, mais elles existent. J’étais récemment à Cordoue avec ma famille. Ma femme portait une robe longue, mais avait les épaules nues. À proprement parler, ce n’était pas très « pudique », mais personne n’a rien dit. Les règles restent en place pour éviter que les touristes en bretelles spaghetti et en micro-short ne se faufilent à l’intérieur », précise-t-il.
Les vêtements qui exposent trop de peau sont encore considérés comme inappropriés dans de nombreux endroits. Et cela vaut pour les hommes aussi.
Les shorts peuvent provoquer des froncements de sourcils, tout comme les marcels ou autres T-shirts ornés d’inscriptions provocantes. Dans certains pays, on vous demande de vous déchausser avant d’entrer dans un sanctuaire, un hôtel ou une maison. Au Japon, vous trouverez même une petite administration de pantoufles, variant selon les chambres. « Certains pays ont un code vestimentaire explicite, explique M. De Coninck. Le principe est simple: vous ne voulez offenser personne, alors respectez les coutumes locales ». Le cycliste Tom Boonen a un jour porté un t-shirt sur lequel il était écrit « Will fuck for money ». Gageons qu’il ne le refera peut-être pas à Dubaï…
Dans les pays de culture musulmane, les visiteurs doivent s’habiller de manière plus conservatrice. L’Iran, l’Arabie saoudite, le Soudan et les Émirats sont les plus stricts. La Turquie, l’Afrique du Nord et la Jordanie ont tendance à être légèrement plus modérés. Dans de nombreux pays d’Afrique, en Indonésie et en Inde également, on se fait moins remarquer par une tenue sobre et non provocante. Enfin, dans certaines destinations, les tenues de camouflage sont interdites, sauf pour les militaires.
« Évitez l’uniforme du touriste », conseille M. De Coninck. « Casquettes de base-ball, baskets voyantes, décolletés profonds, motifs chargés, jeans déchirés… Mon conseil: faites vos devoirs, regardez autour de vous et suivez l’exemple des gens du cru ».
Il n’est pas nécessaire de prendre cela au pied de la lettre, mais ceux qui font un peu attention remarqueront rapidement ce qui fonctionne. Lorsque toutes les femmes autour de vous se couvrent les bras et les jambes, une jupe qui arrive juste au-dessus du genou semble soudain inappropriée.
Règle n°3 – S’adapter en fonction de l’occasion
Les grandes maisons de couture sortent chaque année une collection croisière, une tradition qui remonte aux années où leur clientèle fortunée voyageait régulièrement vers des cieux plus cléments. « À l’époque, les compagnies de croisière appliquaient des codes vestimentaires stricts à bord. Aujourd’hui, ces codes sont moins stricts, mais ils existent toujours », précise M. De Coninck.
Les croisières se déclinent désormais dans toutes les catégories de budget, ce qui se traduit également par une plus grande variété de codes vestimentaires. Toutefois, une tenue décontractée et élégante est encore souvent exigée pour le dîner, et sur de nombreux navires, il y a encore un dîner de gala traditionnel. Le journal que vous recevez chaque matin avec les activités de la journée mentionne également le code vestimentaire. Les soirées de gala ne requièrent généralement plus de smoking, mais une chemise et une veste, et pour les femmes une robe soignée ou un ensemble chic. Certaines compagnies maritimes, comme la Cunard, organisent toutefois encore des bals en bonne et due forme, qui requièrent une tenue de soirée.
La destination et le profil des passagers entrent évidemment en ligne de compte. Une croisière dans les fjords norvégiens n’a rien à voir avec un voyage dans les Caraïbes, et certaines nationalités sont plus attachées aux traditions que d’autres. Il n’y a pas non plus de code vestimentaire formel dans les avions, mais il existe des règles non écrites. « Il m’est arrivé une fois de rentrer de Turquie en avion avec un homme costaud en marcel endormi sur mon épaule », raconte M. De Coninck, « ce qui n’était pas vraiment agréable ». Dans un avion, on est assis très près les uns des autres. Un peu d’attention à la tenue et à l’hygiène personnelle n’est donc pas de trop. D’ailleurs, notre interlocuteur choisit de laisser ses shorts dans ses bagages lorsqu’il prend l’avion.
« Je ne consulte plus souvent Facebook, mais je suis quelques groupes de voyageurs. On y discute beaucoup du code vestimentaire en classe affaires et en première classe. La cravate n’est plus de mise, mais les casquettes de base-ball et les baskets suscitent des commentaires. Pensez-y: il n’y a pas de meilleur moyen de dire que vous êtes Américain sans dire que vous êtes Américain. Une tenue soignée reste la norme ».
Au Japon, personne ne vous arrêtera si vous montez dans le Shinkansen en tenue décontractée, mais le style quotidien y est un peu plus formel et sophistiqué que dans notre pays. Les décolletés profonds, les ventres nus, les shorts de sport et les pantalons de yoga moulants sont rares. Le maquillage naturel est la norme, le parfum est rarement porté, et un excès de celui-ci suscite rapidement l’agacement. Et les chaussettes? Choisissez-en une belle paire: vous devrez vous déchausser plus souvent que vous ne le pensez.
Là encore, observez et adaptez-vous.
Règle n°4 – Définir son style (et s’y tenir)
Un sac rempli de chemises en lin, de robes maxi, de bikinis et de tongs colorées? Il est en route pour Ibiza ou une île grecque. Une valise remplie de vêtements de marque noirs, de chemises surdimensionnées et de baskets élégantes ? Elle est peut-être destinée à Venise. Les capitales de la mode comme Paris et Milan regorgent de personnes aux tenues soignées et légèrement structurées. Sur les rives françaises et italiennes, on voit des hommes en pantalons de lin et mocassins, des femmes en robes souples avec des sacs en osier.
Dans les villes scandinaves, le registre est différent: cool, neutre et minimaliste. À New York, le style extravagant de Carrie Bradshaw côtoie l’élégance discrète de Carolyn Bessette Kennedy.
Certaines destinations ont des attentes distinctes en matière de style. « Prenez l’Italie », dit M. De Coninck. « Dans de nombreuses villes, la passeggiata est encore bien vivante: une promenade nocturne pour aller chercher une glace ou un Spritz. Et les gens s’habillent joliment pour cela. C’est ce qu’on appelle « Fare la bella figura ». Vous préférez donc ne pas vous promener à Florence ou à Rome en shorts et en T-shirts délavés ».
Et cela touche à l’essence même du choix des vêtements appropriés aux vacances selon lui : « Il s’agit de la manière dont vous vous présentez à votre entourage, même lorsque vous êtes en déplacement. Voulez-vous être reconnu de loin comme un touriste ou préférez-vous vous fondre dans le paysage? Il n’y a rien de mal à s’adapter à une occasion ou à un lieu. Au contraire : cela montre que vous savez où vous êtes ».
