De grandes marques italiennes s’engagent à limiter les substances chimiques

Un enfant saute et jouant dans le déchets d'une tannerie, à Hazaribagh (Dhaka, Bangladesh), octobre 2012. En fait, les rogatons des productions pour la maroquinerie de luxe, où les travailleurs, y compris les enfants, sont exposés à des produits chimiques dangereux et souvent blessés dans des accidents. Les eaux usées dans ce type de régions contiennent de la chair animale, de l'acide sulfurique, du chrome et du plomb © Andrew Biraj / Reuters

Dix grandes marques de la mode italienne, dont Gucci et Prada, se sont engagées à limiter les substances chimiques dans leurs vêtements et accessoires, a annoncé le président de la Chambre de la mode italienne, Carlo Capasa, lors du salon Première Vision à Paris.

« Dans notre industrie, il n’y a pas d’avenir sans développement durable », a estimé Carlo Capasa au cours d’un débat sur « la responsabilité » dans la mode, organisé par ce salon, principal rendez-vous mondial des professionnels de la filière qui se tient jusqu’à jeudi.

Carlo Capasa et son homologue britannique, Caroline Rush, du British Fashion Council, ont exposé leurs initiatives, tout en reconnaissant qu’il ne s’agissait que d’un début.

Dix grandes maisons – Gucci, Prada, Armani, Zegna, Valentino, Ferragamo, OTB, Staff International, Loro Piana et Versace – réunies par la Chambre de la mode italienne dans un groupe de travail sur le développement durable, ont convenu de respecter un niveau maximal de substances chimiques dans leurs produits, plus restrictif que les réglementations en vigueur.

Ces engagements, qui concernent 500 substances, seront publiés en octobre, a précisé Carlo Capasa. Le document fixe aussi une limite, plus ambitieuse, à atteindre à l’avenir et préconise l’utilisation de substances alternatives, moins nocives.

Le groupe de travail a aussi pour objectifs de se pencher au cours des deux-trois prochaines années sur la traçabilité et l’origine des fils, des tissus, du cuir, ainsi que sur les conditions de travail du personnel. La Chambre de la mode espère que l’ensemble de ses membres finira par se plier aux préconisations.

La directrice du British Fashion Council a quant à elle rappelé que son organisation avait mis en place en 2006 une initiative, Esthetica, destinée à promouvoir le travail des créateurs engagés dans une démarche de développement durable: usage de matières recyclées, écologiques ou issues du commerce équitable. Elle a cité en exemple le styliste Christopher Raeburn, connu pour son utilisation de tissus militaires.

« Les consommateurs sont de plus en plus sensibles à la responsabilité (des marques), demandeurs de produits respectueux de l’environnement, soucieux des conditions de travail des ouvriers, à la suite du drame du Rana Plaza », a commenté Chantal Malingrey, directrice marketing de Première Vision.

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