Faiseurs de miracles: Six créateurs qui ont fait de l’upcycling leur force
Chez nous aussi, l’upcycling fait de plus en plus d’émules. Voici six noms à suivre, pour se convaincre que rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.
1. Juliet Bonhomme
Suivie par plus de 13 000 abonnés sur son compte Instagram, cette Bruxelloise de 25 ans et ancienne fast fashion-addict effectue un brutal changement de consommation en 2019. Si elle s’intéresse déjà à l’upcycling, c’est le confinement qui pousse la jeune femme à pleinement s’y plonger. « Je me rendais compte que j’avais des vêtements dont j’aimais encore bien la matière, même si je ne les mettais plus. Je me suis donc renseignée sur la manière de les réutiliser. »
A travers ses publications, elle partage ses découvertes de seconde main qu’elle transforme en pièces tendance 100% conscious ; donnez-lui une chemise trop grande vintage, l’influenceuse la transforme en un rafraîchissant ensemble d’inspiration Jacquemus. Sa volonté? « Prouver aux jeunes filles exposées aux blogueuses invitant à la surconsommation qu’il est possible d’être stylée en allant chiner dans les friperies ou en surfant sur Vinted. » Juliet compte prochainement devenir upcycleuse à son compte pour revaloriser les invendus de grandes enseignes. Elle poursuit également le projet Slow Shells, sa marque de bijoux surcyclés.
2. Marypup
En 2019, Mélanie Iudica plaque son travail de sales executive dans une grande société internationale pour se lancer dans l’aventure Marypup. A la base de sa réflexion, un indispensable du vestiaire: le parapluie. « Il y a quelques années, j’ai remarqué le nombre impressionnant de parapluies cassés dans nos poubelles. Après chaque pluie accompagnée de vent, vous en trouvez partout. J’ai donc décidé d’en récupérer le tissu et d’en créer un vêtement utilitaire, la cape de pluie », raconte Mélanie. Après la récolte des matières récupérées de produits de seconde main, elle s’attelle à un travail minutieux: « La découpe à l’aide de patrons, le tri des fils et tirettes, la coupe des motifs et enfin, la finalisation du vêtement par son packaging et son étiquette. » La marque s’inscrit également dans une démarche de réinsertion professionnelle puisque la prison de Saint-Gilles et des entreprises de travail adapté sont ses partenaires de fabrication. En plus des capes de pluie, Marypup propose des vêtements destinés aux cyclistes et randonneurs fabriqués à partir de toile de tentes abandonnées lors de festivals de musique.
3. Isatió
Isa Tió, professeure de création et technique à Saint-Luc et à l’Institut Jeanne-Toussaint à Bruxelles, est la fondatrice et styliste de ce concept qui a vu le jour en 2009 déjà. Elle est rejointe en 2016 par Jordi Tió pour prendre en charge sa gestion. Chaque année, la marque collecte plus de 1 000 kg de coupons textiles que l’artiste Isa Tió assemble en nuances diverses de couleurs et d’imprimés. « Créer une collection de vêtements et d’accessoires se traduit par un travail long et délicat. Un chemin créatif complètement à l’opposé de la fast fashion qui consiste à dynamiser les rythmes graphiques et harmonies de couleurs. » Le style de pièces proposé? Des vêtements aux coupes sobres et aux lignes fluides, avec des volumes de style contemporain et intemporel. « Ils combinent élégance, raffinement et allure décontractée, à l’image d’une femme active, curieuse, soucieuse du moment qu’elle vit, une femme qui ose et qui s’engage », déclare Isa Tió. Désormais, la marque a emprunté la voie de la diversification avec deux projets d’écodesign en collaboration avec Convergence Point, le ZePouf et la Zeparachill.
4. Marie Conscience
La crise sanitaire a également été le déclencheur de la nouvelle passion de Marie Conscience. « Les posts coutures se sont multipliés durant cette période et comme j’avais du temps, je me suis dit « Pourquoi pas moi? » Coudre m’a vraiment permis de consommer la mode plus lentement, cela nécessite parfois de longues heures de travail et lorsque j’ai terminé, je me sens si satisfaite et fière de moi! », s’exclame la Bruxelloise de 24 ans. En plus de ses total looks vintage et de ses transformations de pièces entièrement homemade qu’elle partage depuis février 2019 sur son consciencethriftshop, la jeune femme propose également des tutos: « Comment recycler ses vieux push up? », « 6 façons de porter un col roulé »… « En partageant mes réalisations, j’espère convaincre d’autres personnes à s’essayer à la couture. Car finalement, pas besoin d’être un pro pour s’y mettre, il suffit d’une dose de réflexion, de créativité et de motivation! »
instagram.com/consciencethriftshop/
5–Local Fatal
Ce nouveau label collaboratif est né de la rencontre entre deux Liégeoises: Anne-Marie Delvenne, ex-styliste et conservatrice de musées, aujourd’hui propriétaire de l’Ange d’Or, une boutique centrée sur la création belge, et Marie Honnay, journaliste mode. « Quand nous avons réfléchi à une manière sympa d’afficher notre logo sur des tee-shirts, il nous est apparu inutile de le faire sur des pièces neuves. Nous avons donc chiné des tee-shirts et chemises, puis demandé à l’un de nos partenaires, l’Atelier du Coin à Liège, de les imprimer selon un procédé artisanal », expliquent-elles. L’atout séduction entre leur collection et leur capsule upcyclée de cet été? Le caractère unique de chaque pièce! « C’est amusant de voir que cet aspect parle à tout le monde. Certains clients entrent dans la boutique avec l’idée d’acheter un tee-shirt neuf et ressortent ravis avec une pièce upcyclée. » Lancé à l’automne 2020 sous forme de test, Local Fatal entame à présent sa deuxième saison. Cet hiver, l’édition limitée du label s’inscrira dans le registre du denim et de la maille.
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6. Atelier Numéro 16
Après des études artistiques, Aurélie Nuozzi se met à la couture et décide de lancer son atelier de retouches et confection, à Liège, ne trouvant pas de travail sur le marché. Il y a deux ans, elle voit une interview de la créatrice Vivienne Westwood qui incite à « Acheter Moins, Choisir Mieux, Faire Durer ». C’est le déclic: en parallèle de ces missions habituelles, elle lance une première collection d’upcycling, basée sur des vareuses de sport et des tee-shirts en jersey. « Cela m’a inspirée et depuis, je poursuis cela à petite échelle. Je chine, j’ai des contacts pour acheter des stocks et je reçois aussi des dons », explique la trentenaire, qui a récemment sorti une ligne composée de vêtements Burberry vintage, « retournés, pour qu’on voit la doublure ». Dans l’avenir, elle envisage aussi de développer une gamme autour du jeans, mais toujours en mini-série d’une dizaine de pièces. Le grande production ne l’intéresse pas.
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