Ouverture de la Fashion week de Milan, sur fond de chiffre d’affaires record

La « fashion week » de Milan s’est ouverte mercredi dans un climat optimiste: une délégation d’acheteurs chinois est attendue pour la première fois depuis la pandémie et le chiffre d’affaires de la mode italienne est en pleine croissance.

Jusqu’à lundi, la capitale lombarde présentera sa vision de la mode femme pour la saison printemps-été 2023, avec 210 rendez-vous au total: 68 défilés, plus de 110 présentations et 30 événements. Les défilés de février avaient été éclipsés par le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Cette édition s’annonce en revanche très suivie, grâce au retour d’une large participation de l’étranger: 300 journalistes et 450 acheteurs sont attendus, dont une délégation chinoise, la première depuis la pandémie.

Les grandes maisons ne manquent pas à l’appel, de Gucci à Prada en passant par Versace, Armani, Dolce&Gabbbana et Bottega Veneta.

Première grosse pointure à défiler, Fendi a ouvert le bal mercredi en plongeant l’assistance dans une ambiance de fête techno très fortement inspirée des années 90.

Vert absinthe

Les pantalons cargo taille basse, agrémentés de lanières et parfois de surjupes, les tanks tops, les chaussures en vinyle compensées, les robes et la maille entaillée sont contrastées par l’utilisation de matière précieuse, la soie, le cuir tressé, la fourrure et d’une palette pastel rehaussée de vert absinthe, de quoi s’enivrer.

Durant cette fashion week, Moncler fêtera ses 70 ans et Ferragamo défilera sur le site de son futur hôtel milanais. On observera aussi Marco de Vincenzo dans le rôle de nouveau directeur artistique de la maison Etro, Filippo Grazioli chez Missoni ou Andrea Incontri aux commandes de la marque Benetton.

Les nouvelles têtes comme Valentina Ilardi, Marco Rambaldi ou Matty Bovan permettront de flairer les nouvelles tendances.

Bien que l’Europe soit confrontée à la crise énergétique et à une inflation galopante, le chiffre d’affaires de la mode italienne a augmenté de 25% au premier semestre 2022, « la plus forte croissance du secteur ces 20 dernières années », a souligné Carlo Capasa, le président de la chambre de la mode italienne, lors de la conférence de presse de présentation de la « fashion week ».

Une croissance similaire à celle du 1er semestre 2021, qui avait représenté un rebond par rapport aux niveaux les plus bas de la crise du Covid-19, conduisant la chambre de la mode à prévoir un chiffre d’affaire annuel de plus de 92 milliards d’euros pour 2022.

Export en hausse

La croissance du chiffre d’affaires s’explique en partie par la hausse des prix, due à l’augmentation des coûts de l’énergie et des matières premières. Cependant, ce chiffre d’affaires a tout de même augmenté de plus de 18% en prix constants, revenant aux niveaux d’avant la crise financière de 2008.

Le second semestre devrait amorcer une descente, avec des prévisions très incertaines pour la fin d’année qui dépendront des politiques pour contenir l’inflation et la crise énergétique.

Les chiffres de l’export sur les cinq premiers mois de 2022 progressent significativement (+ 21,9% pour la mode, +30,2% dans les secteurs connexes). 

Les marchés américain et sud-coréen ont été les plus dynamiques. En revanche, un fort ralentissement s’est fait ressentir sur le marché de la Chine et bien sûr de la Russie en raison des sanctions mises en place par l’industrie du luxe après l’invasion russe en Ukraine.

« L’impact de la crise énergétique est important sur la mode car toute la chaîne d’approvisionnement en amont est énergivore. Pour fabriquer un tissu ou un sac il faut des matières premières qui consomment beaucoup d’énergie », a expliqué Carlo Capasa.

« L’impact du coût de l’énergie sur le produit était de 10%, et maintenant il a bondi à au moins 30% », a-t-il précisé. « Les tarifs ne peuvent pas être retouchés indéfiniment et cela place les entreprises dans la difficile position de se demander si cela vaut la peine de produire ».

Alors que les Italiens sont appelés aux urnes dimanche pour les législatives, il a exprimé l’espoir « que tous les pouvoirs extraordinaires d’intervention seront donnés au gouvernement élu le 25 septembre, car nous avons besoin de mesures drastiques sur le front énergétique ».

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