La bible de la gentlewoman, par Vanessa Seward

Le guide de la Gentlewoman, par Vanessa Seward, avec Matthias Debureaux, Editions JC Lattès.

Vanessa Seward est une femme généreuse. Dans son Guide de la Gentlewoman, la créatrice, queen du style, partage par petites touches élégantes et décapantes sa vision des choses et quelques règles de savoir-vivre indispensables. Un seul conseil d’amie: suivez les siens.

La gentlewoman se reconnaît au premier coup d’oeil, les signaux ne trompent pas: elle a tout compris du pouvoir de sa garde-robe. Elle sait que le vêtement est une puissante arme de séduction. Mieux: elle ne porte jamais du flambant neuf, elle y « met un point d’honneur, estimant que tout est plus chic patiné ». Dans l’intimité, la gentlewoman « rechigne à parler d’elle, même chez son psy ». Et elle n’a pas besoin de faire du sport car elle n’est pas « contrainte à l’effort de guerre ou aux travaux de force, tout au plus quelques battements de jambes de temps à autre, une fois seule dans un ascenseur ». Avant de poster un selfie, elle a parfaitement médité ce chapitre « visionnaire », intitulé « Ce que doit faire, ce que doit éviter une jeune fille » du best-seller Usages du monde de la baronne Staffe, publié tout de même en 1889. Enfin, surtout, elle n’oublie pas de passer chez son coiffeur, comme le mannequin Capucine, avant de se défenestrer, c’est chic à en mourir.

Carole Lombard, années 30, figure au panthéon des humoristes de Vanessa Seward.
Carole Lombard, années 30, figure au panthéon des humoristes de Vanessa Seward. « Son pouvoir drolatique provenait du contraste entre cette élégance classique et sa personnalité vive. Elle ne craignait jamais de paraître idiote pour faire rire. »© Studio photo Paramount

Vanessa Seward a tout de la gentlewoman: un charme fou, une élégance hors pair, un humour délicat, un gentleman pour mari, le prolifique musicien Bertrand Burgalat. Elle a aussi pour elle des racines britannico-argentines, une enfance londonienne, une adolescence introvertie à Paris, un parcours mode chez Chanel, Azzaro, A.P.C et pour son label mode, à son nom. Curriculum vitae de rêve, n’était sa « timidité maladive » – longtemps elle s’est sentie « à côté de la plaque, décalée, pas cool ». On apprécie d’autant mieux le partage de ses conseils et de ses secrets de fabrication. Dans son très joli guide qui pourrait être de survie, pas de diktats. Mais des pans de sa vie en filigrane, au fil d’un abécédaire, de A comme Alcool à Z comme Zeitgeist. Elle y pose un regard amusé et bienveillant sur ce qui la constitue, ses doutes, ses assurances, ses héroïnes, sa mère Helenita, Grace Kelly, Diana Vreeland, Stéphane Audran, Dolly Parton… Et partant, elle nous montre la voie pour embrasser le monde comme il va, avec panache.

Jo and his Mistress, huile sur toile de Vanessa Seward, 2021.
Jo and his Mistress, huile sur toile de Vanessa Seward, 2021.© Vanessa Seward
Vanessa Seward en civil, période Lübeck, 1987, quand elle fréquente l'Institut privé de l'Assomption.
Vanessa Seward en civil, période Lübeck, 1987, quand elle fréquente l’Institut privé de l’Assomption. « Rien de tel qu’une école de jeunes filles pour se préparer à l’univers impitoyable de la mode et du luxe. »© SDP

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