L’allure Mob Wife, une tendance qui séduit autant qu’elle chiffonne

drea de matteo mob wife
Le look Mob Wife est partout, mais ça ne plait pas à tout le monde - Getty Images
Kathleen Wuyard
Kathleen Wuyard Journaliste & Coordinatrice web

Le succès surprise de ce début d’année 2024? La tendance Mob Wife, esthétique empruntée comme son nom l’indique aux « femmes de mafieux ». Pensez profusion de bijoux en or, de cuir et d’imprimé panthère, crinières décolorées… Et un soupçon de controverse pour parachever votre look.

Après le corps à #core de 2023 et la succession étourdissante de tendances rassemblées sous ce suffixe, accolé tant à l’esthétique granny qu’à l’allure sirène ou encore, plus pointu, le look des familles old money des Hamptons, en 2024, la mode se conjugue au futur antérieur. La tendance de ce début d’année? L’esthétique Mob Wife incontournable du début des années 2000, déclinée dans une série de séries à succès et aussitôt reproduite des tapis rouges aux penderies de Madame Tout-le-Monde.

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Et tant pis si les demoiselles qui se hâtent aujourd’hui d’acheter ses vêtements et accessoires fétiches n’ont probablement jamais entendu parler de Drea de Matteo, et savent encore moins que l’actrice américaine incarnait Adriana La Cerva dans les Sopranos. Pourtant, pas de risque que son visage soit inconnu des branchés, aussi jeunes soient-ils. C’est que depuis le passage à la nouvelle année, son profil altier et sa cascade d’ondulations blondes rehaussées de force bijoux en or s’affiche partout sur les réseaux. 17 ans après la diffusion du dernier épisode des Sopranos, Drea alias Adriana est en effet devenue, avec sa costar Edie Falco qui jouait Carmela Soprano, l’incarnation (et l’inspiration) de l’esthétique Mob Wife.

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Laquelle, contrairement à ce que son appellation pourrait laisser penser, ne se contente pas de puiser son inspiration du côté des femmes de mafieux, véritables ou fictionnelles, puisque parmi les silhouettes épinglées dans chaque nouveau post consacré à la tendance, on retrouve aussi Kim Cattrall dans le rôle de Samantha Jones, l’inoubliable croqueuse d’hommes de Sex and the City. Une icône célébrée tant pour son attitude bravache que pour la garde-robe qui va avec, et donne le ton avant même que Samantha n’ait ouvert la bouche: pleutres et mièvres, s’abstenir.

C’est qu’être une mob wife n’est pas simplement un statut, c’est une attitude, cultivée à grand renfort d’accessoires et de superposition de matières, avec ou sans moitié prompte à faire des propositions qu’on ne peut pas refuser.

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De mob wife à femme d’oligarque, éloge de l’opulence affichée

Si l’on en croit TikTok, où la tendance a rapidement gagné en popularité, il s’agit de s’inspirer des codes du quiet luxury et autre stealth wealth érigés en exemple ultime ces dernières années… et de faire tout le contraire. Lire: on se la joue nouveau riche, avec une multiplication des pièces qui évoquent l’opulence mais aussi une certaine vulgarité. L’idée étant qu’on a de l’argent à revendre, mais que ça n’a pas toujours été le cas, alors qu’on compte bien l’afficher.

Imprimé panthère en veux-tu en voilà, manteaux de fourrure aussi volumineux que les crinières de leurs propriétaires, péroxydées de préférence, accumulation des bijoux les plus bling-bling possible, talons aiguilles, logos ultra visibles… La femme de truand a pour passe-temps favori dépenser l’argent de son chéri, et toute apprentie Mob Wife s’en inspire.

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Jusqu’à basculer dans le cliché? Brushing sous stéroïdes, ongles aiguisés comme des couperets, maquillage appliqué à la truelle… À trop jouer avec les codes associés au mauvais goût, on finit forcément par basculer dedans tête la première.

Sur les réseaux, certaines versions de la Mob Wife tiennent plus du costume ou de la caricature, tandis que d’autres s’apparentent à une sous-catégorie controversée en ces temps de guerre: la femme d’oligarque, tout aussi thunée mais encore plus blonde, et plutôt du genre à compter les carats que les victimes de Poutine.

Lutte de classe

Politiquement incorrecte, la Mob Wife? Disons que ses inspirations posent question. Avant d’être un hashtag populaire sur les réseaux, Mob Wives était une série de télé-réalité américaine, consacrée, ça ne s’invente pas, aux femmes et filles de mafieux de Staten Island. Dont une certaine Drita D’Avanzo, arrêtée en plein tournage avec son mari pour possession de drogues et d’un arsenal d’armes à feu illégales. Modèle à suivre, vraiment?

Et puis que dire des guidettes, ces Américaines d’origine italienne friandes de clinquant, qui voient désormais leur dégaine transformée en une sorte de meme pour modeuses, comme si leurs tenues n’étaient rien d’autre qu’un déguisement à répliquer en attendant la prochaine tendance? Sur TikTok, Drita D’avanzo a ainsi tenu à rappeler qu’il ne s’agit « pas seulement d’un look, mais d’un mode de vie », tandis qu’ailleurs sur les réseaux, certains vont jusqu’à parler d’appropriation culturelle pour dénoncer le phénomène. Qui n’est pas néfaste que pour la représentation de la communauté italo-américaine, loin de là.

@dritaladyboss

This is not just a look its a lifestyle 🤌😉 I miss you my friend!! This ones for you!! 💖🕊️💖🕊️#mobwives #trending #fashion #trends #mob #wife #makeup #dynamic #duo #throwback

♬ original sound – Drita Davanzo
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En cause, l’engouement de celles qui veulent répliquer la tendance pour les manteaux de fourrure de tous poils. Or ainsi que le dénonce la Humane Society, l’équivalent américain de la SRPA, « que la fourrure soit neuve, usagée ou fausse, les tendances éphémères des médias sociaux comme celle-ci peuvent avoir un impact réel sur les animaux si elles entraînent une augmentation de la demande de nouveaux produits fabriqués à partir de fourrure animale. Les hausses de la demande peuvent entraîner une flambée des prix des peaux, ce qui signifie que les fermes à fourrure élèveront davantage de renards, de chiens viverrins, de chinchillas, de lapins et de visons pour répondre à la demande, et que des millions d’animaux supplémentaires souffriront dans des cages pendant toute leur vie avant d’être tués par électrocution anale, par matraquage, par rupture de la nuque ou par gazage ».

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Victimes de la mode

En outre, « les acheteurs de fourrure en Russie, en Chine et ailleurs réclameront davantage de peaux, ce qui risque d’accroître la production de fourrure qui cause déjà des souffrances à des millions d’animaux dans les fermes à fourrure, ainsi qu’à d’innombrables animaux sauvages et même à des animaux de compagnie victimes involontaires de pièges et de collets cruels » fustige encore la Humane Society. Et c’est sans compter l’impact environnemental de ces pelisses à nouveau tendance: pour produire 1 kilo de fourrure de vison, comptez une empreinte carbone… 31 fois supérieure à celle d’un kilo de coton, tandis que pour l’impact sur la pollution de l’eau, il faut carrément faire fois cent.

C’est bien connu, le crime ne paie jamais. Et se la jouer femme de mafieux semble bien cher payé pour la planète…

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