Valentine explique comment devenir donneur d’organes

© Valentine Van Gestel

Non, je n’ai pas fait don d’un de mes reins. Par contre, j’ai fait la démarche officielle de me déclarer donneuse d’organes post-décès. Après la Tournée minérale, mon foie sera peut-être en état de faire un heureux.

Un acte citoyen que je voulais faire depuis 1998, après la vision du film Tout sur ma mère d’Almodóvar. Avec la volonté d’épargner à ma maman cet entretien délicat avec les médecins… La réalité de mon quotidien de jeune étudiante et la répulsion des démarches administratives ont eu raison de ma motivation.

Valentine explique comment devenir donneur d'organes
© VALENTINE VAN GESTEL

Heureusement, l’émission Ça se discute avait balayé mes a priori : il suffisait de se rendre dans une pharmacie pour réclamer sa carte de donneur. Erreur. Ma pharmacienne me soulignant que cette facilité n’était accessible qu’en France !

Plus tard encore, mon envie fut ravivée par une collègue qui achevait son journal parlé en mentionnant le site www.beldonor.be. Censé simplifier la démarche par Internet. Erreur à nouveau puisqu’il est nécessaire malgré tout d’officialiser le document à la maison communale. La démarche numérique, même sécurisée, n’étant toujours pas une option disponible chez nous !

Valentine explique comment devenir donneur d'organes
© VALENTINE VAN GESTEL

Mon document signé a donc traîné dans mes archives. Jusqu’à ce que je lise Réparer les vivants de Maylis de Kerangal. L’émotion ressentie lorsque les parents, encore sous le choc d’apprendre le décès de leur enfant, sont invités à réfléchir aux organes de la dépouille, m’a déchirée. Même profondément convaincue de la nécessité et des bienfaits de ces dons, j’imagine que la brutalité de cette annonce pourrait me faire prendre une mauvaise décision si cet enfant en état de mort cérébrale était… le mien.

Valentine explique comment devenir donneur d'organes
© VALENTINE VAN GESTEL

En moyenne, 12,6 % des refus sont dus à une décision de la famille. Devenir donneur permet à plusieurs personnes de poursuivre leurs vies en pleine santé, mais aussi d’épargner ses proches et faire gagner un temps précieux aux médecins.

Si les oppositions aux dons sont constantes depuis dix ans (environ 190 000 cas par an), les déclarations sont, elles, en nette progression. En 2005, seuls 33 003 Belges s’étaient expressément déclarés donneurs. En 2016, ils étaient sept fois plus nombreux (244 212) à l’avoir fait. Preuve que l’information invite à la réflexion.

Ma prochaine démarche ? Provoquer le débat avec le père de mon enfant pour savoir si nous l’inscrivons également…

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