Aujourd’hui.

Depuis plusieurs décennies, les médias ont prouvé aux 4 coins de la planète leur potentiel nocif : propagande, appels à la haine, voire au génocide, ou  » simple  » et quotidienne soumission au pouvoir en place. Dans de nombreux pays du monde. Plus près de nous, les médias exploitent jour après jour la rhétorique de la division : les bons contre les méchants, les forts contre les faibles… Et bien sûr les néerlandophones contre les francophones. L’information semble toujours préférer les guerres et les oppositions que les unions et les coopérations. Conséquence certaine : bien avant l’éventuelle explosion de la Belgique, la  » Belgique médiatique  » n’existe déjà plus du tout. Les néerlandophones regardent la télé en néerlandais, lisent les journaux et écoutent la radio dans leur langue. Même chose au Sud. Chacun campe sur ses médias. On y caricature l’autre sans complexe et sans barrière, sans même le garde-fou de se savoir lu par l’autre communauté. Confessons-le, comme bon nombre de francophones, je n’ai que peu d’amis flamands. Heureusement, j’en ai au moins un, il s’appelle Wim. Parfois, Wim regarde les infos et il me téléphone après :  » Tu as dit que les Flamands ceci… or je suis flamand et je ne pense pas comme ce que tu as dit.  » Ça me fait rougir à tous les coups. Malheureusement, Wim ne regarde pas chaque soir les journaux télévisés francophones… Alors avant d’en arriver à ce que l’ONU ne vienne nous installer un média clé sur porte, comme dans les Balkans ou au Congo, pourquoi ne pas créer ce média préventivement ?

Dans 30 ans ou au plus vite.

Et si on créait un média bilingue ? Avec des journalistes du nord, du sud et du centre. Finis les  » Flamands ceci  » d’un côté, les  » francophones cela  » de l’autre. C’est bien possible pour l’élection de Miss Belgique et celle du Soulier d’or… Pourquoi pas pour l’information ? Rêvons un média sans caricatures, sans guerre de tranchées. Une information qui parlerait deux langues.  » Ni rentable, ni envisageable par les pouvoirs publics « , répondent les experts interrogés sur le sujet. Ah bon ? Je plaide pour une télévision qui surmonte les différences facilement mises en lumière et facilement exploitées entre les communautés.  » Pas envisageable techniquement « , m’avance-t-on encore. J’avoue que ça me paraît très simple, une fois les frontières psychologiques surmontées. Imaginons, un Journal Télévisé avec deux présentateurs, en deux langues : quel responsable politique digne de ce nom peut refuser la mise en place d’un tel média de  » l’apaisement communautaire  » ? Quel investisseur privé ne verrait pas là l’occasion d’un marché élargi ?

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