Il est temps ! Mais il n’est pas encore trop tard pour dénicher les beaux vins qui mettront en fête vos repas de fin d’année. En voici 20, tous dégustés à l’aveugle et prêts à réjouir l’assiette.

1. Côte de Beaune blanc 2002, Joseph Drouhin.

Robert Drouhin a passé les rênes à ses quatre enfants, mais garde toute sa confiance à Laurence Jobard. Depuis des millésimes, celle-ci dirige le laboratoire où s’ébauchent des mises élégantes qui flattent les papilles. Ce blanc 2002 intègre des premiers crus au vin d’une parcelle de côte-de-beaune. Finement développé, charmeur, le bouquet distille des effluves de caramel au beurre, de cèdre et de citron. Le palais y joint une cascade d’agrumes, un soupçon de minéralité et une fraîcheur harmonieuse. Un plaisir à partager avec langoustines, coquilles Saint-Jacques, soles, rougets, mais aussi à l’apéritif.

13,65 euros. De Coninck, tél. : 02 353 07 65.

2. Chambolle Musigny  » Les Veroilles  » 2001, Bruno Clair.

Au chapitre des collectionneurs de bouts de vignoble voici Bruno Clair qui réunit par achat ou location des terrains abandonnés après les ravages du phylloxera. Depuis la première récolte en 1992, les vins ont gagné en finesse et étoffé leur palette aromatique. Le style reste classique. La robe est rubis cerise. Une touche iodée surprend. Les fruits (fraise, cerise) rebondissent du nez à la bouche et s’enrichissent de poivre de séchouan. Pour accompagner chapon et faisan rôti, râble de lièvre au genièvre.

26,37 euros. Tricot, tél. : 071 35 88 00.

3. Rully blanc 2002, Vincent Dureuil-Janthial.

Fort d’avoir secondé son père, Vincent Dureuil prend son envol et reste fidèle à son style précis et équilibré, notamment dans l’appellation rully. Au sud de Chagny, celle-ci prolonge la Côte de Beaune et appartient à la Côte Châlonnaise. Gourmand et d’une grande finesse, le blanc 2002 dévoile des séquences d’agrumes mûrs animées par une vivacité délicieusement dosée. Chouia de beurre et de noisette. Magnifique avec un poisson meunière, sauce mousseline, ou des coquilles Saint-Jacques poêlées.

14,80 euros. Godaert et Van Beneden, tél. : 02 410 12 93.

4. Sainte-Croix-du-Mont 1998, Château La Rame, Réserve du Château, Yves Armand et Fils.

Abonné à la qualité, Yves Armand rafle tous les suffrages avec la cuvée  » Réserve du Château  » élevée sous chêne neuf ou d’un an. Parfaitement vinifié, il s’impose comme l’un des meilleurs vins botytrisés de la rive droite de la Garonne, à une quarantaine de kilomètres de Bordeaux. Son élégance n’exclut pas l’ampleur. Et le vieillissement lui confie une savoureuse complexité, fleurs et fruits (abricot, mangue, orange confite), traces de miel et fraîcheur. De quoi triompher aux prochaines fêtes, de l’apéritif aux pâtisseries en passant par le foie gras ou une volaille crémée.

22,50 euros. Francis Bernard, tél. : 02 735 68 80.

5. Banyuls 2003, Coume del Mas, Galateo.

Les 10 ha du domaine s’éparpillent dans la commune de Banyuls et se concentrent, pour ce 2003, sur le site de Coume del Mas. Des rendements de l’ordre de 10 à 15 hl/ha, le transfert des raisins cueillis à la main dans un camion frigorifique (pour éviter toute oxydation) donnent une idée des soins qui entourent les cuvées. Ce vin doux naturel explose en fruits. Son volume de bouche allie fondu, fraîcheur et équilibre. Tradition et technologie au service de desserts et, surtout, du chocolat.

16,81 euros. Catulle, tél. : 02 426 61 00.

6. Californie, Chardonnay 2001, Russian River Valley, Don Miguel Vineyard, Marimar Torres Estate.

Fille de Miguel Torres et s£ur de Miguel A. Torres, Marimar plante chardonnay et pinot noir, dans l’ouest du comté de Sonoma (Californie), sur des coteaux ensoleillés et rafraîchis par la brise de l’océan Pacifique. Fidèle aux techniques de son frère, une sommité de la vinification moderne et un messie du renouveau de la viticulture espagnole, elle réalise une percée remarquée. Son chardonnay 2002 se distingue des notes florales, des nuances de beurre (typique au cépage), des fruits jaunes (pêche) et une petite acidité qui égayent le palais. Copieux, il enveloppe homard en sauce, volaille ou ris de veau à la crème.

42,00 euros. Le Cellier, tél. : 02 374 85 33.

7. Puligny Montrachet 2001, J.M. Boillot.

Ce vignoble d’une douzaine d’hectares provient du défunt et réputé domaine Sauzet. Grâce au sérieux de son héritier, Jean-Marc Boillot, les vins gardent leur excellence. Des fermentations très lentes à basse température favorisent la finesse aromatique. L’élevage en chêne neuf gaine, sans le dominer, un charnu savoureux, avec le gras qu’il faut et l’élégance relancée par une délicieuse acidité. Un grand bourgogne blanc, de garde, mais que l’on peut déjà servir décanté avec coquilles Saint-Jacques aux cèpes, saumon fumé, turbot, foie gras en brioche.

30,50 euros. Pirard, tél. : 067 77 31 01.

8. Côte-Rôtie Brune et Blonde 2001, Guigal.

Principal négociant de la vallée du Rhône, Marcel Guigal est célèbre pour ses cuvées trop rares de Côte Rôtie (La Landonne, La Mouline, La Turque). Mais voici un vin moins coûteux et… excellent. Il unit des parcelles situées sur des sols silico-calcaires (côte blonde) et riches en oxyde de fer (côte brune). Comme la législation l’autorise, il ajoute 4 % de viognier (blanc) à la syrah. Epices et baies rouges s’évadent de ce vin charnu et racé. La fraîcheur et la charge tannique, adoucie par 36 mois en barrique, sont un exemple d’équilibre parfait. Idéal pour escorter noisettes de chevreuil, selle d’agneau, rognons de veau.

40,95 euros. Godaert et Van Beneden, tél. : 02 410 12 93.

9. Côtes du Roussillon 2001, Terroir Mailloles, Domaine Sarda-Malet.

Elégante et profonde, cette cuvée de prestige mûrit sur 5 des 48 ha de cette propriété familiale, aux portes de Perpignan. Les vignes de mourvèdre (50 %), syrah (40 %) et grenache noir ne produisent que 20 hl/ha. Ajoutez-y l’élevage en fût neuf, l’absence de collage et de filtrage et vous comprendrez la rigueur et la perfection d’un cru riche, complexe et aromatique (fumé, fruits noirs, torréfaction). Un vin de plaisir, à recommander avec côte de b£uf rôtie ou grillée, pastilla de pigeon, râble de lièvre.

17,78 euros. Tricot, tél. : 071 35 88 00.

10. Crozes-Hermitage 2001, Guigal.

Peu de maisons réussissent comme Guigal à mettre le terroir à l’honneur et personnaliser les traditions. D’un grenat sombre, la robe fait danser les arômes de garrigue, petits fruits, épices, fumé et de bois gagné durant un séjour de 18 mois dans le chêne. En bouche, les tanins font patte de velours avec des rappels de bourgeon de cassis et une agréable fraîcheur. Soyeux et long, superbe avec canard sauvage, chevreuil sauce grand veneur, escalope de dinde au curry.

12,55 euros. Godaert et Van Beneden, tél. : 02 410 12 93.

11. Gigondas 2002, Domaine Santa Duc.

Santa Duc vient du provençal canta duc, le hibou grand-duc, l’oiseau qui chante. La configuration des sols jointe au climat méditerranéen encouragent la multiplication des cépages dans la partie méridionale des côtes-du-rhône. Dans la même famille depuis 4 générations, le domaine cultive grenache (67 %), syrah (15 %), mourvèdre (10 %) et cinsault (8 %). Le poivre et les fruits à maturité du bouquet reviennent en bouche dans un ensemble épanoui et d’une étonnante fraîcheur. Servir avec agneau mariné aux épices, pâté de gibier, méchoui…

19,30 euros. Francis Bernard, tél. : 02 735 68 80.

12. Haut Médoc, cru bourgeois 2000, Château Grandis.

Grandis viendrait du batave, de l’époque où les Néerlandais travaillaient dans le Médoc pour assécher les marais. Aujourd’hui, le domaine couvre 9 ha planifiés en cabernet-sauvignon (50 %) et cabernet franc (10 %), assoupli par 40 % de merlot. Pas de chaptalisation ou de désherbage chimique, mais des vendanges manuelles et un classicisme qui ne manque pas de charme. Guimauve, violette, fifrelin de bois, léger côté animal planent au-dessus d’une bouche légère et soignée sur un tanin accommodant. Parfait avec dinde rôtie, terrine de foie gras, cabri rôti.

12,40 euros. Pirard, tél. : 067 77 31 01.

13. Italie, Rosso del Veronese, La Fabriseria 2000, Tedeschi.

Chez les Tedeschi tout se passe en famille avec la volonté de respecter le terroir tout en utilisant une technologie de pointe. Marie Sabrina assure la production et le contrôle de la qualité. Antoinette, sa s£ur, dirige les ventes. Ensemble, elles contribuent à la notoriété de vins denses, boisés sans exagération. Des cépages locaux accueillent un peu de cabernet-sauvignon (5 %) et suscitent des caractères évolués et puissants. Pour viande rouge, cassoulet, civet de lièvre et, pourquoi pas, des tripes ?

29,30 euros. Le Cellier, tél. : 02 374 85 33.

14. Marsannay  » En Montchenevoy  » 2001, Charlopin-Parizot.

Réputé pour ses vinifications personnalisées et sensibles au terroir, Philippe Charlopin travaille un vignoble de 14 ha de pinot noir et 1,30 de chardonnay. Infatigable, il prend en charge les vendanges du château de Pommard. Sur le fruit (griotte mûre) mâtiné de chêne remarquablement intégré, son  » En Montchenevoy  » se promène avec souplesse, finesse et soyeux jusqu’à une finale marquée par la rose. Tout indiqué avec canard sauvage, dinde aux châtaignes, faisan rôti.

19,10 euros. Francis Bernard, tél. : 02 735 68 80.

15. Moulis 2002, Château Chasse-Spleen.

Plantés sur des croupes de Grand-Poujeaux, les 83 ha de Chasse-Spleen accueillent les cépages classiques : cabernet-sauvignon (65 %), merlot (30 %) et petit-verdot (5 %). Réussis, même dans les millésimes légers, les vins de cette propriété restent les meilleures valeurs de l’appellation Moulis. Les fruits rouges et la prune s’évadent d’une matière gainée par un chêne bien distribué. Un vin de garde qui, carafé et servi à 17 °C, se civilise avec carré ou épaule d’agneau, b£uf poêlé ou grillé, canard, oie rôtie.

15,35 euros. Colruyt.

16. Pauillac 2001, Château La Bécasse.

Dès 1966, Georges Fonteneau achète une multitude de parcelles disséminées dans l’aire d’appellation Pauillac. Aujourd’hui, Roland Fonteneau, son successeur, gère 4 ha et atteint une pureté d’expression digne de vignobles plus huppés. Tirant parti de cette diversité, il joue la carte du chêne et entretient, dans ce cas, une jeunesse jalonnée de fruits noirs et de pruneau soutenus par de bons tanins. Paré pour une maturité dans 3 à 5 ans, il accepte cependant la carafe pour escorter carré d’agneau, pigeon rôti, poularde à la crème.

24,98 euros. Tricot, tél. : 071 35 88 00.

17. Pessac-Léognan 2001, La Terrasse de la Garde.

Pessac-Léognan et 8 autres communes, bénéficient de croupes graveleuses toutes situées dans le nord des graves. Depuis 1987, elles ont droit à leur propre appellation. Ce relief correspond à celui de La Terrasse de la Garde, le cheval de bataille de Dourthe, une grande maison de négoce bordelaise. En rouge, le vignoble plante une cinquantaine d’hectares répartis en cabernet-sauvignon (52 %) et merlot (48 %). Elevé en barriques neuves, le 2001 avoue des touches de poivron, sous-bois, réglisse et fruits noirs nimbés d’une belle fraîcheur. Un bon équilibre de bouche pour acompagner entrecôte marchand de vin, colvert rôti, confit de canard ou d’oie.

11,14 euros. Carrefour.

18. Premières Côtes de Bordeaux 1999, Château Montjouan.

Merlot (60 %) et cabernets occupent 8 ha de pentes dominant la Garonne et Bordeaux. Anne-Marie La Barager conduit Montjouan avec enthousiasme et dose habilement le pourcentage de chêne neuf. Elle réalise des vins de caractère marqués par les fruits et les épices du bois. La matière est riche, finement prolongée par des tanins fruités. Toutes choses qui lui permettent de s’imposer devant des appellations plus prétentieuses et onéreuses. A recommander avec carré d’agneau, brochette d’agneau aux épices, pintadeau, dinde farcie aux marrons.

9,41 euros. Catulle, tél. : 02 426 61 00.

19. Saint-Emilion Grand Cru 2000, Haut Roc Blanquant.

Depuis 1916, cette propriété appartient à la famille Dubois-Challon qui en a fait le second vin du château Belair, 1er grand cru classé B au classement de 1996. Cabernet franc et surtout merlot (80 %) sont traités selon un classicisme qui se veut  » fervent défenseur d’une tradition aujourd’hui battue en brèche par les canons iconoclastes venus d’outre-Atlantique « . Cela dit, le 2000 tient la longueur, sur un tanin un peu vert. A garder en cave ou à découvrir carafé à 17 °C avec pièce de b£uf, risotto aux cèpes, filet et civet de marcassin.

15,60 euros. Francis Bernard, tél. : 02 735 68 80.

20. Santenay 1er cru 2001, Maladière, Lucien Muzard.

Santenay est l’une des communes viticoles les plus importantes de la Côte-de-Beaune. Les Muzard y cultivent 4,82 ha de vignes classées en premier cru Maladière, au c£ur du village. Une vinification traditionnelle, avec un passage en barriques, dont 30 % sont neuves, apportent des notes de petits fruits, de noyau dans une matière juvénile, fraîche avec une trace d’amertume. A découvrir en carafe avec escalope de foie gras de canard, filet de marcassin rôti, salmis de faisan.

17,35 euros. Godaert et Van Beneden, tél. : 02 410 12 93.

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