Petites et grandes joies

Le temps de trajet. J’habite non loin de la gare d’Ottignies : mon temps de trajet train/bus combiné prend habituellement 55 minutes à 1 heure selon le trafic. Avec le train suivi des 7 kilomètres à vélo, je gagne dix bonnes minutes sur l’option train/bus. Résultat : de porte à porte, 40 à 45 minutes selon l’état de fatigue. En voiture aux heures de pointe, comptez plus de 1 heure…

L’évacuation du stress. Il n’y a pas à dire, doubler les automobilistes occupés à mordre leur volant sur le rond-point Schuman procure un malin plaisir. Ajoutez-y une bonne dose d’endorphines, quelques pointes de vitesse le nez au vent et vous débarquez au boulot cool et relax. Le top est évidemment de passer par la douche de l’entreprise comme c’est le cas à Weekend. Même principe au retour. Résultat : le stress du boulot reste enfermé au bureau et ne s’obstine plus à franchir le seuil de votre appart’.

La sociabilité. Etonnant comme la communauté des cyclistes se serre les coudes. Comme pour toutes les minorités, la solidarité entre aficionados de la mobilité alternative se remarque sur la route mais aussi et surtout dans les trains. On discute bexon bien sûr : équipement pour affronter la pluie, itinéraires bis, grossièreté des 4×4… et on poursuit le débat sur www.velopliant.be

L’empreinte écologique. Pas besoin de faire un dessin…

Petites et grandes solitudes

La météo : malgré un mois de juillet passablement pourri, j’ai eu pas mal de chance. La pluie ne m’est tombée dessus que deux fois. Cela dit, quand ça tombe, on s’en doute, c’est beaucoup moins drôle. Davantage quand on n’a pas prévu le coup en partant sous un beau soleil… Erreur de néophyte mal équipé à en croire cet eurocrate anglais croisé dans le train :  » Je me rends au travail tous les jours à vélo. Qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente. Vous savez, la seule chose contre laquelle on ne peut pas se protéger, c’est le soleil…  »

Le look : dans une récente pub pour la sécurité routière en France, Karl Lagerfeld a beau glamouriser la veste fluorescente, on n’est pas trop convaincu par les attributs des cyclistes safe. En gros : à vélo, pour rester un minimum classe, il faut risquer sa peau. Et encore : arriver au boulot dégoulinant de sueur dans sa chemise n’est pas du meilleur effet. La seule solution : investir dans du sportswear chic, un sac à dos sobre et d’excellents vêtements de pluie et garder quelques tenues esthétiquement correctes dans son armoire au bureau. Fastidieux mais on ne trouve pas mieux.

La SNCB : si les vélos pliants sont considérés comme bagage par la SNCB, pour entrer dans le train avec un vélo  » normal « , il faut débourser 5 euros l’aller simple et 8 euros l’aller-retour entre deux gares belges. La semaine à 40 euros, c’est cher payé… Et puis, ce n’est pas du tout pratique : il faut héler le contrôleur pour qu’il enferme votre vélo dans un fourgon. Et quand le train dispose d’un wagon pour la petite reine, impossible d’en profiter : les naveteurs utilisent les sièges à rabats qui y sont bizarrement installés. Pourquoi ne pas dédier exclusivement une voiture à cet effet ? Une chose est certaine : à l’heure actuelle, il est fortement déconseillé d’utiliser les modèles non pliants dans les trains. Mais les mentalités évoluent : en dehors des heures de pointe, les métros de la STIB disposent déjà de rames ad hoc et De Lijn équipera cet automne à titre expérimental une centaine de bus pour accueillir les vélos.

La panne : sans mauvais jeu de mots, j’ai perdu la pédale du Puma Bike un matin. On retire toujours des enseignements de ses revers. Par exemple, le vélo dans le bus en heure de pointe, même en juillet, ça ne le fait pas trop… J’ai donc du appeler un collègue – hilare – pour qu’il vienne me chercher. Grand moment de solitude sur le trottoir à attendre ce dernier une pédale dans les mains (pleines d’huile) sur le boulevard Reyers.

Conclusion

Le vélo, oui, peut-être. Mais au prix d’une sacrée dose de motivation et d’une organisation en béton armé.

Baudouin Galler