Soyez à l’écoute de la maman.  » Dans notre culture occidentale, relève Mara Bevilacqua, l’accouchement est tellement préparé que la femme se doit d’être heureuse à la naissance de son enfant. Le poids de la culture empêche tout sentiment négatif, ce qui peut amener une culpabilité chez la mère.  » Soyez donc à ses côtés à la maternité, gérez les visites pour ne pas l’oppresser et faites parler la maman des sentiments contradictoires – entre joie et désespoir – qui la déchirent.

Déculpabilisez-la. Parce qu’une nouvelle maman se pose mille et une questions après l’accouchement : vais-je être à la hauteur ? Vais-je pouvoir répondre aux besoins de mon bébé ? Vais-je pouvoir l’allaiter ?  » Rassurez-la en référence au concept de  » la préoccupation maternelle primaire « , conseille Mara Bevilacqua. Selon le pédopsychiatre Donald Winnicott, au cours de la grossesse, la femme développe un état d’hypersensibilité qui lui permet d’utiliser toutes les ressources pour s’adapter aux besoins de son enfant et à ses états internes. La mère est la plus compétente pour offrir à son enfant un environnement sécurisé et propice à son développement. Il n’y a donc pas de bonne ou de mauvaise mère, chaque mère est  » suffisamment bonne  » pour son enfant. Mais toute cette nouveauté (la montée de lait, la fatigue de l’allaitement, le rythme du bébéà) peut la perturber. Cette phase de préoccupation maternelle est normale dans la mise en place du lien mère-enfant.  »

Soyez patient. C’est au jour le jour que la femme prend confiance en elle. N’hésitez pas à répéter votre message. L’amour maternel n’est pas inné, il met parfois du temps à s’installer.

Aidez-la dans les tâches ménagères. Avant le retour à la maison, veillez à ce que votre nid soit propre et rangé, chaleureux et serein. Faites éventuellement appel à une aide ménagère.  » Occupez-vous régulièrement du bébé pour que votre femme puisse se faire plaisir, prendre soin d’elle, faire une promenadeà « , suggère la psychologue. Cela permettra non seulement à votre conjointe de s’autoriser un moment à elle, mais aussi à vous, de créer un lien affectif avec votre enfant.

Prenez votre congé de paternité. Soyez présent, et acceptez votre rôle de tiers séparateur dans la fusion entre la maman et l’enfant.  » Si le papa se braque, s’il ne veut pas s’immiscer dans cette dyade, la mère risque de poursuivre la fusion développée in utero « , avertit Mara Bevilacqua. Comment le père peut-il intervenir en douceur ?  » En encourageant la mère à tirer son lait pour qu’il puisse de temps à autre la soulager en donnant, la nuit aussi, le biberon à son enfant.  » De cette façon, la femme ne se sentira pas juste une mère nourricière et pourra se reposer. Tandis que le papa, lui, se sentira utile.  » S’il n’accepte pas ce rôle, il risque de se sentir dépossédé de son enfant, ce qui pourrait créer un éloignement dans le couple « , conclut la psy.

Pour en savoir plus sur le baby blues : www.maman-blues.org

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