1. Parce que Tracy Chevalier est aussi l’auteure de La Jeune Fille à la perle (2000). Ce best-seller, vendu à 4 millions d’exemplaires, a donné lieu au magnifique film éponyme de Peter Webber (2003) avec Scarlett Johansson et Colin Firth.

2. Parce que Tracy Chevalier renoue avec une ambiance à la Jane Austen, son écrivain préféré. Les paysages côtiers de Lyme Regis, dans l’ouest du Dorset, se prêtent parfaitement à cette histoire romantique qui se déroule au début du xixe siècle. L’auteure y ravive deux inconnues, balayées par l’histoire : Mary Anning et Elisabeth Philpot ont réellement existé !

3. Parce que l’amitié féminine a ses secretsà Mary a été foudroyée quand elle était bébé. Aussi se devait-elle d’être différente. Son £il de lynx lui permet d’être une redoutable chercheuse de fossiles et d’ammonites. Une passion qu’elle communique à Elisabeth, citadine londonienne échouée dans ce coin perdu. La jeune femme et la vieille fille apprécient leurs promenades à la plage. Leur différence sociale s’efface face à  » la curiosité pour des animaux d’un autre temps, qui leur ouvre une fenêtre sur le monde « .

4. Parce qu’il est question du libre arbitre.  » Une vie de femme est toujours un compromis « , si ce n’est que les héroïnes de Tracy Chevalier prennent leur destin en main :  » J’aime les personnalités décalées qui parviennent à repousser les limites.  » Mary est traitée comme une  » servante de fossiles « , alors même qu’elle réalise des découvertes fondamentales. Difficile de s’imposer dans une société scientifique, dominée par les hommes.

5. Parce que, l’air de rien, ce roman nous initie à un art méconnu, qui soulève des questions essentielles…  » C’est à la fois étrange et inattendu de découvrir ces corps de pierre. Quel honneur de  » rencontrer  » ces animaux après des millions d’années.  » L’époque de Mary et Elisabeth est confortée par la pensée biblique,  » or les fossiles apportent une vision bien moins réconfortante de l’évolution « . Une situation qui fait écho à notre ère. L’homme serait-il menacé d’extinction ? Tracy Chevalier confesse :  » Je ne pensais pas que mes descendants seraient concernés avant des années-lumière, mais les changements climatiques sont très inquiétants.  » L’écriture peut dès lors être envisagée comme une trace.  » J’aime l’idée qu’on puisse encore être lu dans cent ans, à condition que quelqu’un ramasse notre livre sur la plage (rires) !  »

Kerenn Elkaïm Prodigieuses créatures, par Tracy Chevalier, Quai Voltaire/La Table Ronde, 380 pages.

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