La couleur tient le rôle principal chez Issey Miyake : Dai Fujiwara, son directeur artistique, se lance en effet dans une  » Color Hunting « . Munie de quelque 3 000 échantillons colorés, l’équipe créative de la maison nippone a exploré les forêts tropicales à la recherche de tonalités authentiques. Huit d’entre elles ont été retenues, auxquelles ont été ajoutées les couleurs des villes et celles de la lumière réfractée à travers un prisme. Une collection épurée et poétique, qui force à la zénitude.

Dans la capitale lombarde, Raf Simons, le Belge qui tient les rênes de la création chez Jil Sander, a une fois de plus fait la démonstration de son talent. Naviguant entre influences années 1920 – le travail sur les franges est sublime – et notes africaines ténues, sa collection est une ode à la féminité. Les robes sont ornées de découpes délicates, et les pantalons, structurés mais fluides, impriment une grâce poétique à la silhouette. Standing ovation du côté du public, larmes d’émotion pour le Belge au moment du salut final.

Elle a tout fait pour ne pas se faire traiter de  » fille à papa « , allant même jusqu’à troquer son célèbre patronyme contre un plus anonyme Limi Feu. Pourtant, la collection dessinée par la fille de Yohji Yamamoto n’échappe pas à une certaine empreinte génétique : du noir, du blanc, des coupes minimalistes, androgynes et déstructurées… La filiation saute aux yeux, même si papa se fait le plus discret possible dans le public. Touchant.

Antonia Marras a un goût certain pour la mise en scène théâtrale. A Milan, il a rendu hommage à Camille Claudel dans sa collection en nom propre, présentée dans un pseudo-atelier d’artiste. A Paris, il construit le défilé de Kenzo, dont il assure aussi la direction artistique, autour d’ Alice au Pays des Merveilles. Dans un décor de bouquins géants, une enfilade de robes courtes auxquelles de longs pans ont été ajoutés à l’arrière. La palette poudrée est rehaussée d’or et d’argent vieillis. Au final, les livres s’ouvrent pour dévoiler une myriade de fleurs en papier.

Les défilés orchestrés par Hussein Chalayan sont toujours un moment d’émotion intense, entre happening et spectacle à effets spéciaux. Avec son podium mobile, ses souffleries et son set signé Jean Charles Chapuis – l’artiste qui fait chanter les verres -, cette saison ne déroge pas à la règle. Le créateur chypriote construit sa collection sur le thème de  » la frénésie qui peut s’emparer de notre quotidien et conduire à l’accident « . Les minirobes rigides, moulées dans le vinyle comme de belles carrosseries, en sont la quintessence. Plus portables, d’autres pièces sont taillées dans des imprimés réalisés à partir de photos d’accidents. Et le show lui-même se termine par un vrai crash : celui des dizaines de verres qui ont assuré l’ambiance musicale.

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