Que serait Paris sans ses griffes  » historiques  » ? Retour sur les moments forts des titans parisiens.

Du temps de Mademoiselle, les clientes assistaient aux défilés au 31 de la rue Cambon. Pour le printemps 2009, Karl Lagerfeld, directeur artistique de Chanel, a recréé l’enseigne historique au Grand Palais. L’heure est décidément à l’affirmation de l’identité : tailleurs noirs, cols blancs, vestes courtes, petites robes et tweed. Viennent ensuite de longues robes de Lurex et des boléros aux accents gipsy. Karl entend décidément toucher toutes les femmes…

Riccardo Tisci, lui, s’éloigne délibérément de l’ADN de Givenchy. Certes, on retient de très belles robes noires à découpe translucide et d’élégantes vestes cintrées à longs pans. Mais les leggins à empiècement denim et les blousons de cuir blanc laqué semblent décidément trop éloignés de l’élégance chère à Hubert de Givenchy.

La collection printemps 2009 d’ Yves Saint Laurent s’affranchit elle aussi des codes maison, un peu comme si le décès du couturier avait libéré Stefano Pilati, son directeur artistique, de l’ombre du Commandeur. Si la saison précédente affirmait un parti pris fort, tout se dessine cette fois-ci dans la subtilité. Même les influences japonisantes revendiquées par Pilati n’apparaissent qu’en filigrane, dans une manche ou une veste kimono. La pièce maîtresse de ce printemps : le sarouel, décliné en bermuda, accompagné d’un bustier ou d’une veste de smoking.

De prime abord, faire défiler la vénérable institution Hermès en plein désert mexicain, cactus et catwalk recouvert de sable inclus, pourrait paraître irrévérencieux. Mais au final, quoi de plus logique, pour une maison qui brandit son passé de sellier comme un étendard ? Stetson sur la tête, cigare à la main, longue chemise blanche façon poncho, jupe de peau et vestes frangées, c’est une Calamity Jane ultrachic qui prend le catwalk d’assaut. Naomi Campbell et Stephanie Seymour, sourire aux lèvres, jouent le jeu à fond : visiblement, ce retour momentané sur les podiums les amuse.

John Galliano faisait défiler pour Dior du python noir ou du croco blanc, des jupes boule, des shorts et des corsets. Sans oublier l’indétrônable mousseline léopard, qui parvient à s’imposer même dans une collection qui fait la part belle aux couleurs flashy. Qu’on aime ou pas le côté clinquant de la mode selon Dior, on ne peut contester le sens du show dont fait preuve son extravagant chef d’orchestre. Sur les airs d’Edith Piaf, la foule s’est laissé emporter par la richesse d’une collection qui compte sans doute parmi les plus flamboyantes qu’ait dessinées Marc Jacobs pour Louis Vuitton. Du noir mais pas monochrome, des silhouettes racées à la taille marquée, des détails dorés et même des plumes orange ou jaunes. On ne peut s’empêcher de noter, en pointillés, une filiation avec Saint Laurent, période orientale. Le spectacle est total. Merci Paris !

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