Les références aux nineties sont nombreuses, entre le jeans troué, la salopette, la robe nuisette, le collier ras-de-cou, voire même le chouchou ou le sac banane, pour les moins téméraires. Quand cette décennie fait son retour en grâce, avec fun et dérision.

C’était l’époque où l’on rembobinait sa cassette avec un crayon, pour économiser les piles de son walkman, où l’on ne ratait pas un seul épisode de la série Beverly Hills, où l’on se matait en boucle la VHS de Pretty Woman et de La cité de la peur, où l’on jonglait avec des disquettes pour sauver nos premiers travaux rédigés sur ordinateur, où l’on portait un collier ras-de-cou, en velours s’il vous plaît, avec un jeans taille haute et un tee-shirt en coton coupé court. A la radio, on avait droit aux Spice Girls, tandis qu’Ophélie Winter chantait sa foi en play-back sur les plateaux télé.

Les années 90, une période détestée par certains, encensée par d’autres, marquent actuellement leur grand retour, tous secteurs confondus. Justin Bieber n’a pas peur d’imiter Kurt Cobain – avec chemise à carreaux et cheveux peroxydés en bataille. Les All Saints se reforment et Doc Gynéco revient avec la réédition de son premier album, Première consultation, pile-poil vingt ans plus tard. Même Les visiteurs ont tenté (en vain) de faire leur come-back au cinéma. Et question petit écran, une émission de télé-réalité est en préparation outre-Atlantique, autour de trois ex-stars des séries mythiques que sont 7 à la maison, Notre belle famille et La fête à la maison

Evidemment, la mode n’est pas en reste non plus. Les grands tops de ces années-là se donnent à nouveau à voir, comme Kate Moss, qui tourne dans le dernier clip de Massive Attack, ou Claudia Schiffer, Cindy Crawford et Naomi Campbell, qui prennent la pose dans la campagne printemps-été 2016 de Balmain. La sphère fashion, adepte de la théorie du balancier, qui veut qu’elle adule aujourd’hui ce qu’elle détestait hier mais adorait avant-hier, se plonge ainsi avec délectation dans ses archives et ressort quelques combinaisons gagnantes.

Il faut dire que les créateurs en vogue, jeunes trentenaires ou presque, aiment particulièrement faire preuve de nostalgie, en revisitant la période de leur enfance et de leur adolescence. Pour s’en rendre compte, il suffit d’analyser l’influence street et sportswear d’Alexander Wang, ou encore le retour du grunge et du trash, mis en avant par des marques pointues comme Vêtements ou Koché. Sans oublier l’esprit sexy et insouciant, incarné par ces nuisettes en soie claire, qui abondent dans les collections, cette saison. Autant de tendances fortes des nineties qui opèrent actuellement un beau retour vers le futur.

LA LOI DE LA RUE

Dans les années 90, c’est la rue qui inspire la mode, et pas l’inverse. On prend les codes du sportswear, on les détourne, les chahute et les propulse dans une vision couture. Place aux sweat-shirts amples et unisexes, aux baskets, aux salopettes… Un esprit urbain à nouveau dans l’air du temps depuis plusieurs saisons. Il se traduit tout autant de façon chic, féminine et raffinée, mais prend aussi la forme d’un dressing en apparence banal, à l’instar de la tendance  » normcore « , mise en avant par bon nombre de hipsters. Nul besoin de rappeler qu’il faut éviter de porter ensemble le trio sneakers, pantalon training et pull à capuche, au risque de penser que vous sortez directement de la salle de sport…

L’ESPRIT NUISETTE

On revoit encore Courtney Love dans l’une de ces robes aux bretelles archi-fines. Le pouvoir de la robe nuisette agit hier comme aujourd’hui et fait grimper la température d’un cran. Sur les podiums, on la retrouve cette saison chez Givenchy, Saint Laurent, Burberry, Céline ou encore Balenciaga. Une pièce hautement désirable, qui se choisit de préférence dans des teintes poudrées et peut se porter avec des cuissardes en veau velours, combinée à des boots et un perfecto, ou encore des sandales plates légèrement rock et un blazer noir, histoire de casser son côté mièvre. Quant aux plus prudes, elles pourront toujours glisser dessous un tee-shirt en coton blanc ou un pantalon…

PAR CATHERINE PLEECK

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