A la découverte d’un paradis vert
Pour la plus grande joie des touristes européens, le Laos s’ouvre peu à peu à l’Occident. Weekend vous emmène dans ce pays de l’Asie du sud-est aux charmes indéniables.
Bordé par la Birmanie, la Chine, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam, le Laos qui s’étire sur 236 800 km2 – dont deux tiers de montagnes aux jungles impénétrables – s’ouvre aujourd’hui peu à peu au tourisme. Livrant ainsi au visiteur des paysages fabuleux où règnent la richesse de la biodiversité et la vitalité des écosystèmes. » Royaume du million d’éléphants et du parasol blanc « , le Laos s’inscrit aujourd’hui comme l’une des plus belles destinations en écotourisme.
Au rythme de Vientiane
La capitale Vientiane, lovée sur le Mékong, fait face à Nong Khai, petite ville thaïlandaise prospère. Le pont de l’Amitié les relie. Les bâtisses rénovées de l’ancien protectorat français (1893-1953), dont l’ancienne résidence du gouverneur devenue depuis le Palais présidentiel, apportent un indéniable cachet à la cité.
Les Laotiens vous accueilleront ici le matin avec bonhomie, vous offrant un étonnant petit déjeuner à la française intitulé » café baguette » ! La France est en effet à nouveau omniprésente ici avec de nombreux commerces de vins importés, des restaurants élégants et des boutiques raffinées. Le long des trottoirs, écrasés de chaleur, les chauffeurs de tuk-tuk (tricycle motorisé) sommeillent sur la banquette de leur engin bariolé. Ils vous emmènent, dans le tourbillon d’un trafic toutefois peu stressant, au Pha That Luang, le grand stupa sacré ruisselant d’or, symbole national et plus grand monument religieux du pays, ainsi qu’au joliment kitsch Buddha Park, où une centaine de statues évoquent l’hindouisme, le bouddhisme et l’animisme.
Cap plein sud
Paksé, chef-lieu de la province du Champasak, est le lieu de départ de superbes excursions pour le sud laotien. Non loin, classé Patrimoine mondial par l’Unesco depuis 2001, le joyau religieux khmer Wat Phou est encadré de frangipaniers centenaires. Faisant l’objet d’une campagne de restauration, il reprend vie et couleurs. Sur le plateau des Bolaven, on savoure à la fois la fraîcheur des chutes d’eau et le café frais cultivé aujourd’hui sous le signe du commerce équitable. Par la route 13, on accède en bus à l’écolodge du Kingfisher, un peu plus au sud dans la réserve de Se Pian qui est l’une des plus vastes parmi les 20 aires de conservation de la biodiversité nationale. De sa terrasse, le soir, on aperçoit au loin les villageois chasser et collecter des £ufs dans le marais. Le lendemain, une randonnée avec un guide local nous familiarise avec pousses de pandanus, racines de gingembre, graines de cardamome et feuilles d’hottonie qui améliorent le bol de riz quotidien des Laotiens. Près de la frontière cambodgienne, le Mékong s’évase au sein de » 4000 îles » (Si Phan Don) et rugit de spectaculaires cascades. Les îles de Don Det et Dot Khon, encore sans électricité, alignent de modestes bungalows face au fleuve. En totale zénitude, on y médite devant un tel spectacle. Ici, tout est beauté et calme avec les femmes qui font la lessive ou se baignent en sarong tandis que les hommes pêchent au filet, de l’aube au couchant, avec des gestes amples.
Les richesses du grand nord
Luang Prabang, au nord du pays, joyau du Laos, ancienne cité royale, où, jadis, les fonctionnaires de l’administration coloniale aimaient se reposer, est, depuis 1995, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco. Aujourd’hui, jusqu’aux dernières venelles, l’architecture coloniale de la cité aux mille pagodes a retrouvé son éclat d’autrefois. De superbes restaurants y pro-posent par ailleurs leurs mets raffinés.
L’attraction principale à Luang Prabang est sans nul doute le Tak Bat. Ce rituel ancestral d’une édifiante humilité est d’une absolue beauté. Ainsi, chaque jour à l’aube, des centaines de moines portant à l’épaule un bol à aumône sortent en silence des temples et recueillent en procession les offrandes des fidèles.
A ne pas manquer au crépuscule : un féerique marché nocturne qui se déploie. Des femmes issues de minorités ethniques locales y pré-sentent leur artisanat coloré.
A 25 km de Luang Prabang par ailleurs, on ne manquera pas les deux grottes bouddhistes creusées dans la falaise calcaire de Pak Ou avant d’aller s’ébrouer dans les lagons aux eaux turquoise des chutes de Tat Kuang Si.
Un peu plus au nord, dans la province de Luang Nam Tha, a été lancé en 1999 le premier projet d’écotourisme. Depuis, les visiteurs sont de plus en plus nombreux à se joindre à des treks au label vert et éthique. Là-bas, dans ces forêts recouvrant encore près de 80 % du pays, il est permis d’observer une nature d’une rare richesse, de passer la nuit dans les villages tout en apprenant à préserver l’environnement. Près de 40 groupes ethniques cohabitent dans ces montagnes et nourrissent aujourd’hui plus des trois quarts des Laotiens.
Sophie Dauwe
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