Les Vikings prennent d’assaut nos fourneaux. Finis les régimes paléolithique et crétois ! Fraîche, simple et respectueuse de l’environnement, la cuisine scandinave assure une alimentation saine et aiderait même à perdre du poids.

Développé dès 2004 par les grands chefs Claus Meyer et René Redzepi (dont le Noma, à Copenhague, est actuellement le meilleur restaurant au monde), le régime viking n’est pas une nouvelle mode éphémère. Les deux hommes ont présenté, lors d’un symposium destiné à un public de cuisiniers régionaux, une alternative à l’offre alimentaire contemporaine, dominée par les céréales raffinées, les additifs et la viande produite en masse. À la fin de l’événement, l’ensemble des participants ont apposé leur signature au bas d’un manifeste résumant leurs objectifs et idéaux. Le régime viking était né ! Un an plus tard, le Nordic Council of Ministers for Fisheries, Aquaculture, Agriculture, Foodstuffs and Forestry donnait sa bénédiction officielle à ce plan nutritionnel, preuve qu’il ne s’agit pas d’une énième diète amincissante mais d’un véritable mode de vie sain et équilibré. Pas étonnant, donc, que le concept fasse de plus en plus d’adeptes.

Ses avantages sont évidents. Il est facile à appliquer et met l’accent sur les aliments à consommer plutôt qu’à éviter : on peut manger de tout et combiner les produits à volonté, tant qu’ils sont frais et naturels. Des recherches réalisées à l’université de Copenhague auprès de cent vingt personnes en surpoids ont en outre démontré qu’il a un impact non négligeable sur la santé. Les participants ont été répartis en deux groupes, dont l’un a consommé pendant six mois une alimentation danoise conventionnelle tandis que l’autre suivait la recette nordique. A noter que l’expérience n’a pas été présentée comme une étude d’amaigrissement : les participants se rendaient simplement une fois par semaine dans un  » magasin  » mis sur pied par l’équipe de recherche, où ils pouvaient se procurer des aliments en fonction du plan nutritionnel de leur groupe. Les résultats étaient éloquents : après six mois, les  » vikings  » avaient vu leur tension baisser sensiblement contrairement aux membres de l’autre groupe… et ils avaient perdu 4,5 kilos en moyenne !

MOINS DE VIANDE, OUI À UN PETIT VERRE

Quelle différence par rapport aux régimes méditerranéen et paléolithique ? Alors que le premier, par exemple, autorise le pain blanc, les pâtes et la polenta, ici, on insiste sur les céréales complètes, qui ont le double avantage d’être plus saines et d’induire plus rapidement une sensation de satiété. On préfère aussi à l’huile d’olive celle de colza, plus riche en acides gras insaturés et arme majeure dans la lutte contre le cholestérol. La cuisine nordique présente par ailleurs de nombreuses similitudes avec la paléolithique (ou ancestrale), mais elle n’interdit pas la consommation de certains types d’aliments comme les céréales ou l’alcool et comporte moins de viande. Les recommandations du Nordic Council of Ministerspréconisent de limiter la viande à trois fois par semaine, de manger du poisson ou des fruits de mer deux fois par semaine et un repas végétarien à la même fréquence – le tout accompagné d’une quantité non restreinte de légumes-racines, de légumes-feuilles, de légumineuses, de noix et de baies, de fruits du verger et de céréales complètes telles que le seigle, l’épeautre, l’avoine ou l’orge.

Le régime viking semble donc ne présenter que des atouts. D’un point de vue strictement pratique, l’idée d’aller récolter des baies et des racines dans un fjord battu par les vents – pour poétique qu’elle soit – est toutefois difficilement applicable dans nos contrées où les zones vierges sont de plus en plus rares. Et puis, qui a, aujourd’hui, encore le temps d’aller récolter lui-même sa nourriture dans la nature… sans compter que cela demande une certaine connaissance des racines et autres plantes sauvages, car tout ce que produit mère nature ne se prête évidemment pas à la consommation humaine. Enfin, cette façon de s’alimenter n’est pas automatiquement synonyme de perte de poids. Kate Christensen, journaliste américaine d’origine norvégienne, a relaté dans Vogue son expérience personnelle du concept. Elle a trouvé le plan facile à suivre, n’a pas souffert de fringales et s’est sentie pleine d’énergie… mais la perte de poids (un peu plus d’un kilo en l’espace de deux semaines) n’est intervenue que lorsqu’elle a aussi réduit ses portions. Pas question, donc, de se gaver de köttbullarsi le but est de faire la chasse aux kilos !

PAR LINDA ASSELBERGS / PHOTOS : TINE GUTH LINSE

 » Si la cuisine viking n’est pas sans rappeler le régime paléolithique, elle est moins riche en viande et un verre de vin est autorisé. « 

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