Présente dans les grands festivals belges cet été, la chanteuse Alice on the roof s’est prêtée avec brio à l’exercice du shooting de mode. En toute simplicité.

Des reflets roses à la fois doux et flash. Aussi détonnant qu’étrange. En ce début de journée caniculaire du mois de juillet dernier, c’est la nouvelle couleur de cheveux d’Alice Dutoit qui retient toute l’attention de l’équipe, dans le sous-sol du BAM, le Musée des beaux-arts de Mons. Une teinture expérimentée la veille, ce qui n’a pas laissé le temps à la styliste et à la maquilleuse de se retourner.  » C’est une photo d’une Japonaise repérée sur Internet qui m’a donné l’idée, raconte la chanteuse, alias Alice on the roof. J’aime ce côté légèrement alien. Je fonctionne au coup de tête. C’est quand je suis spontanée que je vis les meilleures expériences. Et puis, j’avais envie de m’affranchir davantage.  »

Pour l’heure, place à la sélection des looks qui seront potentiellement pris en photo. Les grands créateurs belges sont regroupés sur un même portant. Reste à savoir ceux qui conviendront au style et à la chevelure de la jeune femme. A l’écouter, cette demoiselle à la voix un brin rocailleuse n’a pas peur d’oser des combinaisons farfelues en apparence.  » La mode est une autre façon de s’exprimer ; ça peut être très artistique aussi. Et puis, cette prise de vues est l’occasion ou jamais de tester de nouvelles choses.  »

Découverte dans l’émission de la RTBF The Voice, cette pianiste de formation âgée de 20 ans, qui étudie pour devenir institutrice, est doucement en train de trouver sa voie, de construire sa personnalité. Que ce soit au travers de la tournure pop-électro que prend son album – son producteur n’est autre que Tim Bran (London Grammar…), tombé sous le charme de son timbre singulier – ou par la gestion de son image, dont elle dessine peu à peu les traits.  » Il ne suffit plus de s’exprimer sur scène. Il y a énormément d’autres facteurs à prendre en compte, notamment les vêtements. Stromae en est le plus bel exemple.  »

Dans sa tunique orange signée Véronique Leroy, Alice prend la pose. Teint diaphane et lèvres orangées. Le regard est légèrement fuyant, devant toutes ces paires d’yeux qui l’observent, au milieu des oeuvres d’art brut.  » Tu es un peu figée, n’hésite pas à bouger, à sourire « , l’encourage le photographe Kris De Smedt.  » C’est un exercice spécial « , confie Alice, une fois le premier cliché mis en boîte. En un clic, il faut pouvoir tout donner, se mettre à nu. Mais c’est un rêve de petite fille qui se réalise : se faire habiller, maquiller… Qui refuserait une telle proposition ? « , sourit celle qui possède par ailleurs une collection impressionnante de robes chez ses parents, à Sirault, dans la région de Mons.

Pour Kris De Smedt, cette séance photo est évidemment totalement différente de ce qu’il a l’occasion de publier dans Le Vif Weekend :  » Quand on travaille avec un mannequin professionnel, on peut lui imposer notre univers. C’est comme une toile que l’on peint à sa guise. Mais lorsqu’on shoote une personnalité, la photo et le stylisme doivent s’adapter à son monde. Ici, heureusement, c’est très facile, car Alice cadre parfaitement avec l’esprit arty, jeune et coloré que l’on retrouve autant dans les silhouettes que dans les oeuvres exposées au BAM.  »

Progressivement, la nouvelle se répand que la talentueuse Montoise est présente dans le bâtiment pour la journée. Et c’est ici un garde de la sécurité, là la fille de tel directeur qui viennent discrètement faire un coucou ou demander un selfie avec elle. Hyperaccessible, l’artiste se prête au jeu, dans un grand sourire. Et qu’importe si elle se trimbale en chaussettes, les talons et elle, ce n’est décidément pas (encore) une histoire qui roule.

Ann Demeulemeester, Dries Van Noten, Jean-Paul Lespagnard, Raf Simons pour Dior… Au fur et à mesure que les heures s’égrènent, les pièces automne-hiver 15-16 des créateurs de chez nous défilent sur les épaules de l’auteure du titre Easy Come, Easy go, désormais bien connu des ondes radio.  » C’est super chouette de pouvoir faire honneur à la Belgique « , précise-t-elle dans une longue robe imaginée par A.F. Vandevorst, un peu trop à l’esprit Game of Thrones que pour être retenue finalement dans le shooting…

16 h 30, les signes de fatigue se font sentir. Mais pas question de se plaindre. Encore un dernier cliché, avec une robe griffée Anthony Vaccarello, et il est enfin temps pour la miss de s’éclipser sur la pointe des pieds. Non sans avoir réservé un mot gentil à chacun et proposé de l’aide pour tout ranger. Adorable petit bout de femme.

Alice on the roof sera en concert le 26 février 2016 au Manège à Mons, le 27 à l’Eden à Charleroi et le 28 au Cirque Royal, à Bruxelles. Son premier album sortira le 22 janvier prochain.

L’Exposition MONsens,L’art brut d’hier et d’aujourd’hui & interaction est visible au BAM de Mons jusqu’à ce dimanche 6 septembre. A venir : Parade Sauvage. Autour des sixties, du 17 octobre au 24 janvier prochains. www.bam.mons.be

PAR CATHERINE PLEECK

 » En un clic, il faut pouvoir tout donner. Mais c’est un rêve de petite fille qui se réalise.  »

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