(ana)chronique

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POURRIR LE COTILLON. Par souci écologique et économique, la commune flamande de Menin a décidé de proscrire les confettis lors de son prochain carnaval, et c’est peu dire que l’idée suscite un enthousiasme tiédasse en Wallonie, fière terre de folklore festif. Si le Larousse ne conçoit lesdits confettis que comme de  » minces rondelles de papier « , cette spécialité italienne se présentait au début du XVIIIe sous la forme de dragées (traduction littérale de  » confetti « ), sucreries voltigeuses qui furent ensuite remplacées par des boulettes de plâtre pour d’évidentes raisons d’hygiène. Dernière évolution du projectile, le léger flocon que l’on connaît ne sera popularisé au niveau international qu’en 1891 par le Casino de Paris ; il provenait alors des chutes du papier perforé utilisé dans l’élevage du ver à soie.

Tout ça pour dire que si les carnavals d’Europe ont pu se modifier à une époque où ils constituaient l’un des temps forts de l’année, on pourrait peut-être, nous aussi, envisager d’autres manières de faire vivre nos fêtes populaires, plutôt que de s’arc-bouter contre la méta-tradition, commode mais inexacte dans ce cas-ci, du  » On a toujours fait comme ça « . Après tout, même les célèbres Blanc-Moussis jetaient jadis de la paille hachée, et les seuls Confetti’s 100 % belges composaient un groupe de new beat à la fin des années 80. Mais c’est une tout autre histoire.

M.N.

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