Une maison qu’on imagine à Marrakech avec des personnages fictifs ou des personnalités connues comme le philosophe Bernard-Henry Lévy et sa compagne, l’actrice Arielle Dombasle. Comme Carla Bruni aussi, ex de l’auteur-éditeur Jean-Paul Enthoven dont le roman Ce que nous avons eu de meilleur nous entraîne dans un palais de secrets.

Qu’avez-vous de meilleur, vous ?

Le meilleur est d’ordre intime… et le pire aussi. Je vis en assez bon terme avec moi-même. De par une rigoureuse schizophrénie, j’expérimente d’autres moi-même dans le quotidien. Mais mes narrateurs sont mes sosies.

Nostalgique ?

Oui, je ne me résous pas à la fuite des jours. La vie est tellement amusante, douloureuse, complète, riche. Face à la finitude, la nostalgie me permet  » d’injecter un peu de présent dans le temps révolu  » (Proust).

 » Qu’attendiez-vous de la vie  » ?

La plus grande quantité de bonheur possible.

Qu’évoque Marrakech ?

Bien que n’étant pas citée, dans le roman, elle est la ville où j’ai été conçu. Je l’ai su grâce à une confidence tardive de ma mère. C’est là, que mon histoire commence…

Lewis, votre héros, est le double de Bernard-Henri Lévy, pourquoi ce choix ?

J’avais envie de le montrer sous sa face solaire, sa noblesse et sa posture de courage. Les gens ne voient pas sa part d’adolescence, or c’est avec elle que je suis perpétuellement en contact.

Comment a-t-il réagi ?

Bernard a refusé de lire le roman avant qu’il ne soit imprimé. C’était un cadeau empoisonné car il risquait de lui déplaire. J’en tremblais ! Les chemins de la lucidité et de la fraternité sont difficiles à combiner. Il a été abasourdi pendant 24 heures, puis ravi. C’est quelque chose d’important pour notre histoire.

Quelle est la force de votre amitié ?

Dans ce territoire intime, je suis le ministre du dedans et Bernard, celui du dehors. Notre amitié est une grâce, une histoire d’amour, sans désamour, dans une misérable vie. Nous nous sommes choisis.

Qu’est-ce qui vous fascine chez Ariane, alias Arielle Dombasle, la conjointe de BHL ?

Sa beauté, c’est sa fantaisie, son intransigeance et son monothéisme amoureux. Sa façon de se déplacer dans l’espace me rappelle la fée Clochette. J’aime sa générosité indiscrète. Elle place l’art, la littérature et la musique au-dessus de tout.

Etes-vous un séducteur ?

Je m’y efforce. Le plaisir de plaire constitue un plus de la vie.

Qu’avez-vous offert de plus précieux à une femme ?

Moi. Le cadeau de ma liberté.

La sensualité…

Est liée au trouble. C’est la perte des repères, la fin du rapport de force.

Ce que nous avons eu de meilleur, par Jean-Paul Enthoven, Grasset, 212 pages.

Propos recueillis par Kerenn Elkaïm

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