» Je veux être de ce qui va arriver.  » C’est en gardant à l’esprit cette citation de Coco Chanel que Karl Lagerfeld, aujourd’hui aux rênes créatives de la prestigieuse maison parisienne, a pris l’initiative de Mobile Art, une splendide exposition itinérante, hébergée dans un pavillon en fibre de verre, complètement démontable et facilement transportable, et spécialement conçu par Zaha Hadid. Le curateur Fabrice Bousteau, rédacteur en chef du magazine français Beaux Arts Magazine, a demandé à vingt artistes réputés internationalement d’interpréter le sac emblématique Chanel 2.55. Certains sont restés très près du sujet. Ainsi, l’artiste suisse Sylvie Fleury, qui a toujours été fascinée par la mode et les signes extérieurs de richesse, a créé une version oversized du sac, pourvu d’un poudrier XXXL répandant un doux parfum. Le photographe américain David Levinthal a, quant à lui, couvert deux femmes de cuir : l’effet lizard-lady (femme-lézard) est pour le moins intrigant. C’est également le cas des cochons tatoués, avec les sacs à main assortis, de notre compatriote Wim Delvoye. At the Bottom du Japonais Tabaimo est une des contributions les plus dramatiques. Le visiteur regarde d’en haut dans un trou couvert de cuir et dans lequel de mystérieux insectes planants symbolisent les fans de Chanel. L’installation de l’Argentin Leandro Erlich est, quant à elle, touchante de simplicité. Elle reflète sur l’eau une scène se déroulant dans la rue Cambon, le point d’attache de Mademoiselle Chanel.

Des contributions plus critiques ne manquent pas non plus. En témoignent les caisses en carton hilarantes dans lesquelles le collectif russe d’artistes Blue Noses évoque, au travers de films slapstick, une époque post-apocalyptique où le sac Chanel est la raison de vivre et les femmes nues semblant sorties d’un cartoon se jettent les unes sur les autres.

 » On ne visite pas Mobile Art, on la vit « , déclare Fabrice Bousteau. La bande sonore et la voix de Jeanne Moreau y contribuent pleinement. L’exposition se clôture par un arbre à v£ux de Yoko Ono, auquel on peut accrocher ses plus profonds désirs écrits sur une bandelette de papyrus.

Après Hongkong (jusque fin avril), le Chanel Mobile Art s’exposera à Tokyo (mai-juillet 2008), New York (septembre 2008), Londres (juin 2009), Moscou (septembre 2009) et Paris (janvier et février 2010). L’entrée est gratuite mais les réservations sont conseillées. Internet : www.chanel-mobileart.com

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