Isabelle Spaak

Venu d’Amérique, le principe est simple. Prenez un compas, tracez un cercle d’une circonférence correspondant à 120 kilomètres autour de chez vous et débrouillez-vous pour vous nourrir avec tout ce qui a été élevé ou cultivé à l’intérieur.

Facile ? Pas vraiment.

Car il ne s’agit pas de rigoler avec les origines. Le locavore est un consommateur responsable. C’est donc un personnage sérieux. Tellement sérieux qu’aux Etats-Unis, il a été admis parmi les nouveautés de l’édition 2007 de l’Oxford American Dictionnary, tout sauf une plaisanterie.

Né à San Francisco en 2005 à l’initiative d’une jeune femme de 25 ans, Jessica Prentice, ce mouvement vise plusieurs objectifs : lutter contre l’émission des gaz à effet de serre, faire des économies d’essence et se nourrir de façon saine.

Allez-y doucement, conseillent les anciens. Il ne s’agit pas de tout bouleverser en une seule fois.

Il faut d’abord répertorier cinq produits de votre garde-manger que vous pouvez trouver dans votre région, puis petit à petit agrandir votre sélection.

Fruits et légumes sont à priori les éléments les plus simples pour débuter, ensuite la viande, puis les céréales, etc, etc. jusqu’à inclure toute votre alimentation. Evitez de consommer des fraises qui ont parcouru des milliers de kilomètres par exemple, privilégiez des laitues de la région, idem pour les côtes de b£uf, les £ufs ou le rôti de porc. Les critères s’organisent par degrés. D’abord, les produits bio, ensuite ceux de la ferme puis le terroir. Du parmesan en direct de Parme, du Brie de Brie….

Là où ça se corse c’est pour le reste, tout le reste. Quid des bananes, des épices, du café, du thé, du chocolat, du lait de coco ?

Les locavores y ont pensé. Vous avez droit à une exception par jour. Il suffit de bien choisir vos priorités.

Certes, au niveau de l’économie mondiale de la planète et dans un contexte de crise alimentaire de grande envergure, ces préoccupations paraissent bien futiles. Mais cette nouvelle obsession occidentale de bien-nourris a le mérite de nous faire réfléchir à notre assiette. Ce qui ne fait jamais de mal.

(*) Chaque semaine, la journaliste et écrivain Isabelle Spaak (Prix Rossel 2004 pour son roman d’inspiration autobiographique Ça ne se fait pas, Editions des Equateurs) nous gratifie de ses coups de c£ur et coups de griffe.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content